Archives mensuelles : novembre 2011

Un homme politique. Deux images qui s’entrechoquent

Souvenez-vous. C’était au tout début de l’année 2010 : Alain Fousseret surgissait sur Dailymotion.

Il venait nous souhaiter la bonne année. Attention : pas n’importe quelle année. 2010 était l’année des élections régionales et Alain Fousseret était tête de liste de Europe Écologie Franche-Comté. Les Verts quoi. Les écolos.

En bon écologiste, Alain Fousseret nous présentait ses éco-vœux (dixit le descriptif de la vidéo) et il le faisait derrière une table en carton. Sa chaise aussi était en carton.

L’ambiance de la vidéo est un poil austère. Le nouveau local était « encore en installation ». Les murs sont blancs et nus. Seuls deux drapeaux décorent la pièce. La voix résonne, ce qui laisse deviner une pièce encore bien vide.

Le discours est un brin maladroit dans la forme. On sent que les rouages de la com’ ne sont pas tout à fait maitrisés Mais au final tout cela est parfaitement raccord avec le décor, avec l’ambiance et peut-être avec l’image que le candidat souhaitait alors donner : simplicité, sobriété, sens de l’économie appliqué à soi-même.

N’empêche… le coup des meubles en carton, un brin démago non ?

Puis ce fut la campagne électorale, le joli mois de mars, les deux tours de scrutin, une jolie claque pour Monsieur Joyandet et la majorité conservée par la gauche. Alain Fousseret est resté vice-président du Conseil Régional et on ne l’a plus beaucoup vu dans la presse.

Et voilà qu’il reparait en ce début de mois de novembre au détour d’une interview qu’il a accordé à la Gazette de Besançon (p.6 et 7).
Une photo illustre l’article. C’est elle qui retient l’attention tant elle s’oppose à l’image officielle « de campagne » ci-dessus.

Il faut dire que tout est à l’exact opposé : l’homme est cette fois confortablement affalé installé sur un canapé plutôt classe. On est loin du carton des voeux pré-électoraux de 2010. Autour, c’est un intérieur bourgeois avec moulures et grand tableau sur le mur. C’est plutôt « chic ».


Visiblement l’objectif n’est plus de donner une image de sobriété dans un environnement écolo-compatible. Les élections sont passées. C’est peut-être pour ça.
En attendant, les deux images s’entrechoquent et donnent l’impression d’opposer un avant à un après, une image officielle à une image off, une vérité à une autre.


Précision : la seconde photographie aurait été prise au Conseil Régional de Franche-Comté, dans l’ancien bureau d’Edgar Faure.

Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre bisontine

Ce jeudi 10 novembre, Besançon accueillera France Inter qui effectuera dans notre ville la 5e étape de son périple mensuel « 12 mois, 12 villes, 12 éclairages« .

Les Bisontins sont flattés – n’allez pas croire le contraire – et les équipes de France Inter seront bien accueillies.
Toutefois, il me semble utile d’éclairer ces gens sur quelques aspects de la vie locale. S’ils savent en tenir compte, leur « rendez-vous en terre inconnue » devrait se passer au mieux, sans anicroche. Chacun pourra alors réintégrer la Maison de la Radio ravi de sa virée bisontine.

Sinon… sinon vous avez sans doute vu Projet Blair Witch ou Délivrance n’est-ce pas ?

France-Intérien, France-Intérienne, lis donc la suite et prends des notes hein… ça pourrait te sauver ton séjour parmi nous.

1. Besançon, tu situeras

Tout d’abord tu es ici :

Et pas du tout là :

Commencer ton émission par : « Vous êtes bien là Briançon !!!? » jetterait un froid certain et recueillerait peu de réponses. A éviter donc.

2. Dans Besançon tu ne t’égareras pas

Pour ça tu dois savoir que le Bisontin moyen est du genre contrariant avec la toponymie.
Regarde par exemple : c’est à l’Hôtel de Ville que se dérouleront les émissions de ce jeudi n’est-ce pas ? Eh bien, si tu demandes à un quidam de t’indiquer la Mairie, celui-ci t’enverra à un tout autre endroit.
A Besançon, l’Hôtel de Ville c’est l’Hôtel de Ville et la Mairie, bah… c’est la Mairie quoi.

Mais tu n’es pas au bout de tes peines, même si tu demandes ton chemin correctement. Démonstration :

[quote]- Pourriez-vous m’indiquer l’Hôtel de Ville s’il-vous-plaît ? (c’est bien connu, les gens de la Maison de la Radio sont très bien élevés)

– Oui bien-sûr. Traversez-voir ((Nous reparlerons de ce « voir » étrange un peu plus loin)) la place du Marché. Après suivez-voir ((Même syndrome)) la Grande Rue et vous allez arriver sur la place Saint-Pierre. C’est là.
[/quote]

Serviable le Bisontin. Mais très conservateur toponymement parlant. La place du Marché se nomme en fait « place de la Révolution » depuis belle lurette.
Quant à la place Saint-Pierre, ça fait à peine plus de cinquante ans qu’elle s’appelle « place du 8 septembre 1944 » … mais non ça ne rentre pas. Rien à faire.
Donc, note bien : place Saint-Pierre = place du 8 septembre…. voilà voilà

Quant à notre fameuse Porte Noire sous laquelle tu ne manqueras pas de passer si tu décides de pousser jusqu’à la Citadelle, tu remarqueras qu’elle est blanche. On est comme ça à Besançon. Quand c’est noir, on dit blanc et quand c’est blanc…

3. L’ennemi de Besançon tu repéreras

L’ennemi c’est Dijon (beurk).
Si tu as déjà observé la rivalité entre Toulouse et Bordeaux, tu retrouveras sensiblement le même amour vache entre Besançon et Dijon. Voisines trop proches et trop éloignées à la fois.

Les habitants de Besançon conçoivent Dijon comme une ville bourgeoise et froide qui n’a de cesse de vouloir siphonner l’économique et administrative moelle bisontine pour n’en laisser qu’une carcasse vide.
Les Dijonnais, eux, ne pensent rien de Besançon. Ils ont pour la plupart une idée peu précise de cette petite ville là-bas, à l’Est, vers la Suisse.

Tu comprendras donc qu’inviter un journaliste dijonnais pour évoquer « Besançon face à la crise » puisse être ressenti amèrement sur les bords du Doubs.

4. Le Bisontin tu traduiras

L’accent du coin, il faut t’y préparer puisqu’en radio il va s’entendre, c’est certain. Sache que plus cet accent est « à couper au couteau » et plus il vient de haut. Du Haut-Doubs pour être précis. Mais si ! tu sais… cette contrée des hauts plateaux qui jouxte la Suisse. C’est là que se trouve Mouthe,  ce village glaciaire, véritable « marronnier de l’actu » en période froide. Notre marron glacé à nous.
Pour te préparer au pire, voici un aperçu de l’accent des « gens du Haut ». A visionner et écouter à partir de 1 minute.
[iframe http://www.twitvid.com/embed.php?guid=S1FSR&autoplay=0 480 360]

Et puis il y a ces expressions régionales qui ne doivent pas te surprendre. Aller. Je te mets en situation. Tu as 2 heures devant toi et tu souhaites te rendre à la Citadelle. Dialogue :

[quote]- S’il-vous-plaît, je voudrais monter à la Citadelle. En voiture c’est possible ?

– Oh la ! Avec le bordel des travaux de cette saleté de tramway vous n’êtes pas arrivé. Vous avez meilleur temps d’y aller à pied. [/quote]

Dans la réponse de l’autochtone tu auras sans doute remarqué – hormis l’attachement des Bisontins à leur futur tramway – une expression curieuse : « avoir meilleur temps de ».
Elle est tout à fait locale, Doubiste voire Jurassienne. En l’occurrence, elle pourrait être « traduite » par : « Vous auriez plutôt intérêt à y aller à pied ».

Un autre tic verbal très Franc-Comtois : le verbe voir qui suit un autre verbe. Exemple :

[quote]- Regarde-voir dans le frigo si y’a encore du Comté et sors-le-voir.

– Finis-voir ta soupe avant de sortir de table !

– Allume-voir France inter et écoute-voir ce qu’ils disent sur Besançon.

– Lis-voir le billet du Bison Teint si tu veux comprendre quelque chose à ce dialecte étrange. [/quote]

5. A Besançon, certaines gaffes tu ne commettras pas

Là je te préviens, il y va de la qualité de l’accueil que tu recevras chez nous. Les Bisontins et les Comtois en général sont « des bêtes à sang froid ». Ils sont plutôt discrets et peu expansifs. Mais lorsque la moutarde (pas de Dijon, jamais) leur monte au nez… pif ! paf ! pouf !
Fais gaffe quoi. Donc voici des choses à ne pas dire ainsi que quelques sujets à éviter :

En société

  • « Besançon dans le Jura »
    Nan. Dans le Doubs ! Même si nous sommes effectivement au pied du massif du Jura.
  • « Alors comme ça vous êtes Besançonnaise ? »
    En fait on dit « Bisontine » .
  • « Vous avez une équipe de foot ? »
    Euh oui mais… non. On préfère faire semblant de ne pas en avoir. C’est douloureux. Il n’y a qu’un club de football digne de ce nom dans la région : Sochaux. Et comment dire… Sochaux c’est Montbéliard et… vis à vis de Montbéliard, Besançon est distante et un peu hautaine. A bien y regarder, les Bisontins se comportent un peu en Dijonnais à l’égard des Montbéliardais…
  • « Y’a un Ikéa ? »
    Non. Il est à Dijon (sujet de crispation)
  • « Une FNAC peut-être ? »
    Peut-être oui. Un jour (très ancienne frustration).

Dans la rue

Au restaurant

  • « Il est bon ce rosé. »
    En fait c’est du Poulsard. Un cépage local.
  • « Votre vin blanc là il est tourné non ? Il est tout jaune et il a un drôle de goût.
    Attention : si c’est jaune et que ça sort d’une petite bouteille, c’est du Vin Jaune. Un nectar sacré pour les gens du coin. Respect.
  • « Le miel là il a un goût d’ail. »
    Oui bah c’est de la cancoillotte quoi.
  • « Je ne reconnais pas le goût du pastis »
    Normal : c’est du Pontarlier.
  • Y’a pas de trous dans le gruyère !
    Logique, c’est du Comté…
  • Et les tapas ?
    On doit ce cliché à Victor Hugo qui est né à Besançon et en est définitivement parti à l’âge de six semaines. « Besançon, vieille ville espagnole » écrivit-il plus tard. Mais moi, les bars à tapas, je les cherche encore.

En voiture

  • « Allons nous balader sur les routes de Haute-Saône. »
    Non ça c’est l’erreur ultime. A moins d’avoir une vocation de grand reporter un brin suicidaire, restez dans le Doubs. Conseil d’ami.

Aller, j’en termine avec ces quelques conseils. Et merci à tous les amis de la Twittosphère bisontine et comtoise (parfois en exil) qui ont apporté beaucoup d’idées à ce petit guide de survie… et bon séjour et bonnes émissions aux équipes de France Inter !

Ah si ! Une dernière chose. Vous en apprendrez beaucoup sur notre ville en allant lire cet excellent billet écrit par mon ami Grugru pour la Désencyclopédie. Attention, ça pique !


A la suite de ce billet

Pascale Clark parle du “Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre bisontine“… en plus elle me remercie “du fond du cœur”. Je ne ferai pas le faux modeste. Je suis très fier de ça 🙂

[audio:http://bisonteint.net/wp-content/uploads/2011/11/comme_on_nous_parle10.11.2011B.mp3|titles=Comme on nous parle – Pascale Clark – jeudi 10/11/2011]


Merci à elle ainsi qu’à Collin et Mauduit qui en avait également parlé la veille.
C’était ce jeudi 10 novembre en direct de Besançon.
L’intégralité de son émission est ici.

A lire également

France Inter à Besançon : des tweets qui vexent

Sympas ces messages bien clichés sur Besançon. Ils ont été récemment publiés sur Twitter par le compte @Xxxxxx (à lire de bas en haut). (J’ai anonymé toutes les références de ce billet). 
Le pauvre. Obligé de prendre le train à contrecoeur pour Besançon. On n’oblige personne non plus à venir chez nous hein… Mais bon, on suppose qu’il n’a pas eu le choix et que ça le saoule.  Liberté d’expression quoi. C’est le jeu. Chacun a le droit de raconter ses états d’âmes sur Twitter.
Il doit toutefois s’attendre aux réactions des « concernés ». En l’occurrence : les Bisontins.

Mais voilà, je suis curieux. Ah tiens, le monsieur s’appelle M….. et son profil Twitter nous apprend qu’il « (…)parle dans France Inter (sic) » .

France Inter ? Le France Inter qui sera en direct de Besançon ce jeudi 10 novembre ? Oups !

En effet, M….. est chroniqueur dans une émission de France Inter en déplacement à Besançon.

Comme les équipes de France Inter sont arrivées dès ce mardi soir à Besançon, notre chroniqueur découvre la ville, enregistre des sons, des ambiances. Il fait son job quoi. Avec le talent qui est le sien. Et comme il est aussi une personne « privée » et qu’il a de l’humour, il twitte ses impressions – façon private joke grinçant – comme je le fais moi-même régulièrement sur Twitter. On sait que ça fait sourire les amis, les habitués qui suivent le fil de nos petits messages.

La différence c’est que M……. est journaliste/chroniqueur et travaille pour une radio de service public que nous accueillons (avec fierté) dans notre ville. Ca fait un peu genre « je crache dans la soupe »… en tout cas certains pourront le percevoir comme ça. Ca a d’ailleurs été le cas (réactions épidermiques) dès que j’ai relayé le message suivant sur Twitter :

Personnellement ce n’est pas le contenu qui m’a fait grincer les dents car j’aime l’humour qui ose, qui gratouille et se montre outrancier. Ce qui m’a agacé c’est le côté : « on twitte des grosses conneries sur cette ville de province sans penser une seule seconde qu’Internet et même Twitter sont arrivés jusqu’à ce trou froid et suicidogène…« .
Et pourtant, nous sommes quelques-uns à attraper au vol et à relayer tout ce qui se dit sur Besançon dans les réseaux sociaux. En quelques minutes, les tweets de M……. ont fait le tour de la twittosphère bisontine (qui commence à prendre de l’ampleur).

Pour ma part, je ne pointe pas du doigt M…….. Pas envie de passer non plus pour un « grincheux de province ». Mais je crains que ses messages soient perçus au premier degré notamment au niveau des politiques locaux qui manquent parfois d’humour quand il s’agit de l’image de leur ville…. Et ils gardent toujours un oeil sur ce qui se dit sur Twitter.

Moi, j’y vois surtout un cas d’école intéressant :

  • sur la manière dont les journalistes et plus généralement les personnages publics peuvent s’exprimer sur Twitter (on sait que c’est un sujet chaud dans certaines rédactions et on connait les gaffes de certains politiques).
  • sur la perception de la province par « les Parisiens » (attention : populisme inside) et la lassitude que l’on a parfois des clichés éculés que l’on répand trop souvent sur nos villes « du bout du monde ». On finit donc inévitablement par réagir sans humour et par s’énerver plus que de raison.

A ce sujet, M……. devrait peut-être lire mon récent billet « Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre Bisontine ». Cela pourrait lui éviter quelques désagrément avec les autochtones. Autochtones qui au final n’ont qu’une envie : l’accueillir à bras ouverts, à condition qu’on ne les prenne pas trop pour des bouseux primaires. Non mais !

Comme je ne suis pas du genre à me cantonner à ma première impression, j’ai eu un petit échange via Twitter avec M……. qui semble avoir apprécié sa découverte du quartier Planoise.
Tiens ! Voilà quelque chose de réjouissant : sortir un peu du centre-ville et des clichés sur Victor Hugo, le temps et la Citadelle pour faire découvrir aux auditeurs de France Inter un autre quartier et une autre population trop souvent laissés de côté dans l’image que la « Besançon officielle » cherche à se donner. Aller donc trouver une carte postale de Planoise tiens.

Bah oui, et ça pourra faire du bien également aux auditeurs du centre-ville et des banlieues pavillonnaires qui eux non plus ne manquent pas de clichés premier degré sur Planoise. A suivre.

Mise à jour à 18h12

M……. a effacé les tweets qui avaient été mal perçus et il s’est excusé. Bienvenue à Besançon et sans rancune. On peut tous être maladroits. Il y a juste des circonstances qui amplifient le ressenti.

Le tram sur votre smartphone… un jour peut-être

Hé !
Hé ! Ho !
Il y a quelqu’un !?
Quelqu’un qui teste ? qui vérifie avant que la com’ communique sur notre bien-aimé tramway ?

Franchement on se demande.

Pour moi ça avait commencé dès le lancement du portail officiel du tramway du Grand Besançon. J’avais envoyé une floppée de questions depuis la page « Posez votre question, vous obtiendrez rapidement une réponse » et démontré que personne ne répondait.
JL Fousseret lui-même s’en était ému et m’avait assuré via son mur Facebook que j’obtiendrai réponse.
Un an après, j’attends toujours. C’est ballot.

Espérons que les questions parviennent désormais à la Maison du Tram récemment ouverte et ne se perdent plus dans la nature. Sinon autant attacher un message à un ballon gonflé à l’hélium, n’est-ce pas ?

Autre exemple de « bad com' » sur le dossier tram : début septembre, on annonce dans le BVV le remisage de la statue du marquis de Jouffroy d’Abbans pendant les deux années de travaux. Boulette : on avait « omis » de contacter préalablement le sculpteur Pascal Coupot pour l’en informer et obtenir son accord. Heureusement, les internautes s’en étaient mêlés et notre vaporeux marquis devrait éviter le cachot.

Et voilà qu’aujourd’hui je trouve encore matière à grommeler. Quel emmerdeur !
Oh ! vous me direz, c’est un détail. Je pinaille. Tttt ttt ttt… pas tant que ça.

Je m’explique : je suis abonné à la newsletter du tramway. Vous pouvez d’ailleurs en faire autant sur la page d’accueil du « Tram’Web » (le formulaire est en bas à gauche).
Je reçois donc cette « lettre d’information numérique » dans ma boîte mail depuis fin juin dernier. Au menu : infos sur le tram, annonces des travaux… Un moyen de communication pratique et incontournable.

Nous en sommes à la lettre n°20 et ce qui n’a pas changé depuis la n°1 c’est cette annonce que l’on trouve à la fin de chaque newsletter :

En voilà une bonne idée. Et le portail Web optimisé pour affichage sur smartphones que l’on aperçoit sur l’image à l’air sympa comme tout.

Sauf que…

Sauf qu’il s’agit d’un effet d’annonce non suivi d’effet. Sur les smartphones, le portail du tram est le même que sur « grand écran ». Rien à voir avec la jolie image-promesse ci-dessus. Le site n’est donc pas optimisé pour l’affichage sur mobile contrairement à ce que laisse entendre cette annonce depuis bientôt 5 mois (!) Et pourtant cette fois, les travaux ont bien débuté.

D’ailleurs dans les pages « spéciales tram » du BVV de novembre, on nous offre un code 2D à flasher depuis notre smarphone pour accéder directement à la page dédiée aux travaux en cours… Mais ce code ne mène qu’au site « normal » difficilement utilisable sur smartphone. Tout se passe comme si personne ne s’en était aperçu, à part les utilisateurs.

Capture d’écran depuis un Iphone :

Pour de vrai

Pourtant d’autres villes en cours de « tramification » le font POUR DE VRAI :

A Brest par exemple, on ne fait pas semblant. Le site mobile existe vraiment. On en parle sur cette page. Sur smartphone, la page optimisée ressemble à ça :

A Tours, on a carrément créé une application gratuite pour Iphone et Androïd. Et voilà ce que ça donne :


A Dijon et au Havre, on n’a créé aucun site optimisé… comme à Besançon donc. A la différence qu’au Havre et à Dijon, on ne se vante pas d’avoir un site optimisé pour les smartphones. Histoire de faire « moderne ».

Alors quoi ? Y’a quelqu’un ? Coucou les gens ! Coucou l’agence chargée de développer la site mobile !
Si c’était dans votre cahier des charges, il faut le créer ce site optimisé … ou au moins leur dire d’attendre à la com’ avant d’en parler (déjà 5 mois qu’ils en cause). Et puis dans trois ans, il sera trop tard.

Aller, pour vous faire pardonner, si on pouvait avoir en prime une webcam et un streaming en direct de notre Sainte Maquette, ce serait vraiment top ! On a besoin de bleu à l’approche de l’hiver.

Besançon et le tram espagnol : le Grand Dijon jette de l’huile sur le feu et moi je fais un rêve

Et c’est reparti pour un bref rappel des faits :

Épisode 1 : le marché des rames du tramway du Grand Besançon a été remporté par une entreprise espagnole : CAF.

Épisode 2 : Fin septembre, alors que la CAGB organisait un voyage de presse sur le futur site de production en Espagne, Mireille Péquignot (conseillère municipale bisontine de l’opposition et déléguée communautaire) fustige le choix d’un constructeur espagnol dans un communiqué de presse. On y lit notamment :

[quote]Faire venir des rames d’Espagne alors que nous produisons ces matériels en Franche-Comté est un véritable non sens économique, industriel, écologique et social.[/quote]

Mme Péquignot accuse également le Président de la CAGB – Jean-Louis Fousseret – « de jouer les VRP de luxe de l’entreprise espagnole CAF, concurrente d’Alstom (…) » l’importante industrie et employeur régional que tout le monde connait.

Épisode 3 : Jean-Louis Fousseret répond dans un communiqué cinglant publié dès le lendemain. Extrait :

[quote]Je ne suis le VRP de personne, si ce n’est de notre ville, et de notre région, et spécialement auprès du monde économique… [/quote]

Il ajoute :

[quote] (…)dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une procédure d’appels d’offres au niveau Européen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge … [/quote]

Épisode 4 : Le 7 octobre dernier, en Conseil communautaire du Grand Besançon, Mme Péquignot remet ça et une grande partie des délégués présents quittent la salle.
Quelques jour plus tard, elle publie une nouvelle lettre ouverte. Selon elle, le Grand Besançon aurait pu choisir Alstom pour fabriquer ces rames de tramway.

Épisode 5 : La polémique dépasse le microcosme bisonto-bisontin puisqu’elle vient de Dijon. Du Grand Dijon pour être précis.


Dans son édition du 31/10, l’hebdomadaire « Le Journal du Palais de Bourgogne » (rien que ça) publie un article sur l’arrivée de la première rame du tramway de Dijon. Le constructeur est Alstom.
Un encadré complète l’article. Il commence ainsi :

C’est une « pique » à peine déguisée à la communauté d’agglomération du Besançon, qui vient de choisir, pour fabriquer son tramway, l’espagnol CAF, alors même qu’Alstom possède deux sites industriels en Franche-Comté, l’un à Ornans, l’autre à Belfort. (…). CAF était sur les rangs aussi à Dijon, un peu moins cher qu’Alstom (50.000 euros de moins par rame).
Mais « nous sommes fiers d’avoir retenu Alstom au terme de notre appel d’offres« , souligne André Gervais, conseiller du Grand Dijon chargé du projet de transport en commun en site propre (TSCP).
(…) l’élu insiste sur la volonté politique du Grand Dijon de « contribuer au soutien de l’industrie française et de ses emplois » …

Pan sur les doigts ! Donc en substance, pour ce représentant du Grand Dijon : quand on veut on peut. Ils n’en manquent jamais une les Dijonnais pour rappeler que c’est eux « les grands ».

Bien bien…

Résumons :

  • à ma gauche JL Fousseret et ceux qui affirment qu’il n’est pas possible d’orienter un appel d’offre de cette envergure vers le choix d’une entreprise locale ( procédure d’appels d’offres au niveau Européen, strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge, etc.) ;
  • à ma droite M. Péquignot et le délégué TSCP du Grand Dijon pour qui il est tout à fait possible d’orienter un appel d’offre comme celui-ci vers le choix d’une entreprise locale.

Et le débat entre ces deux thèses où est-il ? Nulle part car nous n’avons eu droit au final qu’à un échange de certitudes. C’est pour l’instant à celui qui parle le plus fort. Les arguments, les vrais, nous n’en avons pas lus, pas vus, pas entendus.
Les Grands Bisontins sont-ils des gens trop simples incapables de comprendre quand on leur explique ? Pourtant ça apporterait de la clarté ne croyez-vous pas ? Ca éviterait les rumeurs, les « on m’a dit que »… ça permettrait de se faire un avis, un vrai.

Alors moi j’ai fait un rêve

Un rêve façon « Martin Luther King bisontin ». Un vrai rêve de citoyen qui en a plus qu’assez d’entendre des élus du peuple s’invectiver sans oser élever le débat au niveau de notre compréhension. Dans mon rêve, il est question de pédagogie à l’endroit des Grands Bisontins. Je vous raconte :

  1. Première partie de mon rêve : Mme Péquignot m’envoie une petite lettre (elle aime bien écrire des lettres je crois) dans laquelle elle étaye ses propos.
    Elle explique concrètement comment doit s’y prendre une communauté d’agglomération qui lance un appel d’offre au niveau européen afin d’orienter son choix en toute légalité vers une entreprise locale.
    Dans sa lettre elle ne se contente pas de donner des positions de principe sur l’intérêt de privilégier l’économie locale (comme elle l’a fait jusqu’alors).
    Non non, elle précise comment s’y prendre techniquement et juridiquement. Bref, elle démontre par A + B que c’est possible.

    Bref , un véritable argumentaire. De la politique avec un gand P. La base d’un débat est enfin établi. Et moi, petit blogueur, je publie sa lettre.
    J’y crois. Elle va le faire !

  2. Seconde partie de mon rêve : Jean-Louis Fousseret, piqué au vif par le magistral argumentaire détaillé que vient de pondre son opposante, décide de répondre à son tour et de faire preuve – lui aussi – d’une grande pédagogie en expliquant pourquoi les procédures d’appel d’offre au niveau européen ne permettaient pas de choisir Alstom en lieu et place du constructeur espagnol. Il ne se contente pas de dire : « ce n’était pas possible juridiquement » et de renvoyer son opposante dans les choux (comme il l’a fait jusqu’alors).
    Non non : il explique et donne des arguments techniques et juridiques précis. On veut des références, des textes, du Code des marchés publics et tant pis si on ne comprend pas tout.
    Et tant mieux si c’est un conseiller très pointu qui s’occupe de la réponse. Je ne sais pas vous mais moi je préfère quand on m’explique. Même si je secoue parfois la tête de haut en bas pour faire croire que j’ai tout intégré…

    Et vous savez quoi ? Le petit blogueur décide – grand seigneur – de publier la lettre de son Maire et Président d’Agglomération.
    Et voilà comment on se retrouve en présence de deux beaux argumentaires. En les confrontant, je suis sûr que l’on pourra se rendre compte si quelqu’un bluffe ou nous cache des choses.

Et c’est là que je me suis réveillé…

…mais je ne demande qu’à reprendre ce rêve citoyen. Alors chers élus, vous êtes les bienvenus. Cet espace vous est ouvert.

Gonflé non ?


Pour aller plus loin

  • l’article du « Journal du Palais de Bourgogne » dont il est question dans ce billet.

  • et comme qui ne risque rien n’a rien :


Besançon, l’automne et les langues qui pendent

Ça fait un bail que je me retiens. Un bail que je reste silencieux. Que je passe tout droit sans m’attarder en évitant de poser mon regard sur « ces choses« .

Dans ce genre de situation – vous savez – on regarde le sol ou l’horizon. On évite d’y attacher trop d’importance.
On ignore et on passe en se disant : « D’abord ce n’est pas pour moi. D’abord je ne regarderai pas. »
Et puis au fond, ça ne dure que quelques semaines. En plus il fait nuit tôt fin octobre. Dans l’obscurité on les remarque moins.

Cependant… je me rappelle… C’était il y a deux ans : la place Marulaz en était envahie. Chaque recoin était colonisé.
Même la nuit, sous les néons des réverbères, on ne pouvait pas les manquer : au pied de la fontaine, dans la fontaine, sur la fontaine, au bord de la rue, sur les escaliers – il y en avait partout.
D’ailleurs, on ne pouvait plus s’en approcher de la fontaine. La pauvre était littéralement condamnée. C’était un crève-cœur de la voir ainsi colonisée, noyée, enchevêtrée, étouffée…

[quote]… Marulaz ! Marulaz outragée ! Marulaz brisée ![/quote]

… mais Marulaz libérée – quelques semaines plus tard. Ouf !

Retour en 2011 : l’automne s’installe et comme chaque année à l’approche de la Toussaint, les « choses » ont envahi la ville. Petit à petit. Insidieusement. Une petite place par-ci, un mignon rond-point par-là… On ne se sent plus vraiment chez soi.

Alors j’ai grommelé, j’ai persiflé, j’ai protesté, comme chaque fois. Mais uniquement dans l’intimité. En famille. Dans mon cercle privé comme on dit.

En public je suis resté plutôt discret.
Par respect pour le travail effectué et pour ceux qui apprécient ça. Car c’est une question de goût n’est-ce pas ?

Mais voilà

Ce soir j’ai ouvert mon BVV ((magazine municipal « Besançon Votre Ville »)), j’en ai parcouru le sommaire et j’ai vu qu’un article leur était consacré page 14.
J’ai lu. J’aurais pas dû :

— Pardon ? Pardon ?


— Vous dites ?


— Hein ? Quoi ?


Ce toujours est bien embêtant car il ne nous laisse pas le choix voyez-vous. Il veut tout englober. Tout le monde et tout le temps.

C’est un toujours consensuel. Un toujoursqui relève l’existence d’un accord tacite. Et tout ça sur le ton de l’évidence. Ce “toujours” s’impose à tous. Tout comme ce fleurissement général”.

En bref : « le fleurissement d’automne est très apprécié – chaque année et par tous – et voilà c’est dit, c’est comme ça, on le sait… »

Bien bien… soit.
Alors puisque que ce fleurissement général est en partie (si si en toute petite partie) financé par mes impôts et qu’il concerne MA ville… eh bien cette année c’est décidé : je lève les yeux et je l’ouvre.
Ce qui va suivre va être très subjectif et différera quelque peu du traitement que la presse réserve habituellement aux meeeeeeerveilleuses compositions florales d’automne de notre bonne ville : l’Est Républicain, Macommune.info.

Ici c’est un blog. Vous voilà prévenus.

On peut !

Oui on peut dire que l’on n’aime pas. Même pas du tout. Ça ne met pas en cause le temps et l’énergie qu’on dépensé les équipes de jardiniers de la Ville. Car ils travaillent, c’est clair. A quatre pattes au milieu des massifs à passer des jours entiers à fignoler leurs compositions.

Mais voilà. Moi je déteste le résultat et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.

Chaque année c’est le même scénario : avalanche de chrysanthèmes sur la ville. Et afin de débarrasser ces fleurs de leur connotation funéraire, on évite de les présenter bien droites – alignées comme des petits soldats – dans des jardinières de cimetière.
Alors on les assemble par centaines, voire par milliers. On en plante le plus possible sur chaque espace disponible. Par couches, par strates, en volume, en se lâchant sur les formes, sur les assemblages, en y ajoutant quelques choux (ornementaux) ou du bois, de la toile, des bidules, des machins, que sais-je…
Partout ça grimpe, ça tombe, ça fait des vagues, des plis.

Et les couleurs ? Du jaune, de l’orange, du mauve, du rouge, du blanc… mais avec toujours cette texture funéraire si gaie et tellement indissociable des chrysanthèmes. Malgré tout.

A l’arrivée c’est un mariage forcé de couleurs. De coulures devrait-on dire tant ça dégouline et ça déborde de tous côtés.
Il y a de l’entassement plus que de l’harmonie. Et l’impression étrange que tout cela a été façonné dans de la pâte à modeler. Pas avec des fleurs. Quel dommage !

En 2011 la tendance est aux “langues qui pendent”. Et les langues en question sont bien chargées… faudrait consulter.

Zut quoi !

C’est chouette l’automne non ? Les couleurs sont déjà là, sur les arbres et le sol. Elles sont magnifiques ! Alors pourquoi les parasiter sans finesse avec ces chrysanthèmes aux couleurs fades ? Pourquoi en faire des tonnes ?
Au final, l’effet est le même que celui d’un maquillage outrancier sur un joli visage. Au mieux ça gâche. Au pire ça enlaidit.
Nausée.

Bref.  Notre fleurissement d’automne est aux antipodes du minimalisme et de l’harmonie des jardins japonais. Et sans vouloir imiter les nippons qui ont su porter le jardin au rang d’art, il y aurait peut-être moyen de trouver une voie médiane, un chemin vers le bon goût et la nuance, non ?

Et ça plaît ?

Oui ça plaît, à certains. Et ça déplaît à d’autres. J’ai lancé un petit sondage il y a environ une semaine. Il n’a sans doute pas une grande valeur mais il montre au 1er novembre les résultats ci-contre. Le nombre de réponses augmentera sans doute avec ce billet.
Vous pouvez d’ailleurs répondre à ce sondage en vous rendant sur cette page.

Pour l’instant, une majorité de « sondés » apprécie les compositions florales d’automne. En en parlant autour de moi, pas de doute : les plus âgés sont les meilleurs clients de ces petites merveilles. Les jeunes beaucoup moins.

Une certitude : ce n’est pas « toujours très apprécié » contrairement à la version officielle du BVV. Je ne suis pas un « cas isolé ».

Aux gens qui me connaissent : svp, le jour où vous me voyez me pâmer devant ce sublime flétrissement fleurissement automnal, merci de me rappeler que je n’aimais pas du tout ça quand j’étais encore « un peu jeune » et qu’il serait tant que je me ressaisisse.
J’ai trop la trouille de l’étape suivante : apprécier André Rieu – sa vie, son œuvre.
Faut dire que dans son genre, ce musicien monsieur est également un spécialiste de l’entassement et pas de l’harmonie, de la coulure et pas de la couleur, etc.

De là à parler d’André Rieu floral…

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