Archives de catégorie : Échos bisontins

L’abattage des platanes du quai Veil Picard commencera demain (mis à jour)

[quote]Les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone.[/quote]

Je répète :

[quote]Les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon coeur d’une langueur monotone.[/quote]

Une triste nouvelle nous arrive et j’ai pensé qu’avec ce vers de Paul Verlaine à la sauce 1944, ça passerait peut-être mieux.

A l’heure ou d’autres nous font rêver avec les noms des 19 futures rames du tramway, moi je vais faire le rabat-joie, l’oiseau de mauvais augure… désolé vraiment.

Mais voilà : C’est demain, mercredi 18 janvier, que l’abattage des 87 platanes centenaires du quai Veil Picard débutera.

L’information a été maintenue au plus grand secret… On craint visiblement que l’opération soit rendue délicate par la présence de Bisontins mécontents… Logique. Les tronçonneuses devraient démarrer très tôt ce mercredi matin et sans doute que l’accès au quai sera limité.

L’appel du 18 janvier

Je lance un appel (non je n’attendrai pas le 18 juin) à tous ceux qui sont disponibles et disposent de caméras, smartphones et autres appareils photos. Immortalisons cet événement. Vous pourrez également témoigner dans les commentaires de ce billet.

Si vous avez des photos et souhaitez les diffuser, vous pouvez me les faire parvenir ici : besacontin@gmail.com

Pensez également à faire tourner l’info autour de vous.

Pour ma part ce soir, j’irai réconforter Léon – le premier du quai et tenir compagnie à Camille et Claude. Je les laisserai ensuite à leur toute dernière nuit d’amour platanique.

Je les ai photographiés une dernière fois ce mardi soir. Mais je n’ai rien osé leur dire.

Mis à jour le mercredi 18 janvier à 13h30

Il ne s’est rien passé ce mercredi matin. Les informations que j’avais reçues provenaient pourtant de sources différentes et étaient concordantes.
Alors ? Ils ont changé la date au dernier moment parce que l’info qui ne devait pas fuiter a finalement fuité ??? Arf… non non, je n’en suis pas à ce stade de la mégalomanie paranoïaque. Alors ? Un mauvais coup du grand méchant bison pour « manipuler » les Bisontins ? Même pas. J’ai donné cette info en toute bonne fois. Elle me semblait fiable. J’étais d’ailleurs à 7h3à sur les lieux appareil photo en bandoulière… et il faisait froid je peux vous le dire.

Du côté de la CAGB (Grand Besançon), on affirme même qu’une communiqué de presse sera fait en temps et en heure pour annoncer le jour du début de l’abattage. Soit. On verra. Et si c’est vrai, c’est très bien que l’on assume cet abattage, qu’on ne le programme pas en catimini.
Cacher son imminence aux Bisontins serait très maladroit et en amplifierait évidemment l’impact négatif.

N’empêche qu’avant fin janvier, le bruit des tronçonneuses pourraient bien se faire entendre sur le quai Veil Picard. Profitez donc des platanes. Faites des photos tant qu’ils sont debout.

VIDEO La déesse Flore s’envole… mais reviendra

La statue de la déesse Flore a été démontée tôt jeudi matin de son piédestal par les services de la ville de Besançon. Le travail a ét été parait-il laborieux car la demoiselle (128 ans tout de même) était bien fixée.

Elle part pour quelques temps dans un atelier d’Ornans pour refaire sa patine. Elle devrait ensuite être réinstallée provisoirement, le temps des travaux du tramway, dans un lieu non encore déterminé (Micaud ? place de la Liberté ?). Elle retrouvera enfin la place Flore.

Le démontage a été filmé par un généreux vidéaste amateur. Voici sa vidéo.

Cette statue a été créée en 1884 par le sculpteur Just Becquet qui l’installa sur la fontaine Flore. Cette fontaine ayant été démontée en 1950. La statue disparut jusqu’à sa réinstallation au cœur de la place Flore en 1999. Vous trouverez beaucoup d’informations sur le blog « Humeurs des Chaprais ».

Dans cette vidéo du site tourismepatrimoine.tv, Jean-Claude Goudot (Association des Chaprais) parle de la statue et des aménagements de la place Flore d’hier et d’aujourd’hui.

A bientôt jolie déesse…

Et la marquis ? La statue du Marquis devrait être prochainement déplacée elle aussi. Direction le quai de Strasbourg où elle trouvera un emplacement temporaire le temps des travaux du tram.

Les Bisontins seront sans doute satisfaits que ces personnages attachants ne soient pas remisés dans le sous-sol de l’église de la Madeleine durant plusieurs années…

Le jeu des 4 différences définitives

Cette semaine, il s’est passé quelque chose Quai Veil Picard à Besançon. En toute discrétion. Aussitôt fait, les traces ont effacées histoire que ça ne fasse pas trop causer.

Mais je n’en dirai pas plus… à vous de trouver les 4 différences entre ces deux photographies. Attention : je parle de 4 différences « définitives »

Si vous pensez avoir trouvé, voici pour vérifier un message posté sur Twitter ce lundi 28 novembre par un habitant du quai. Merci à @letramquaiveilp pour sa vigilance.

Le Monopoly édition Besançon comporte désormais la gare TGV d’Auxon !

Le « Monopoly édition Besançon » n’est pas nouveau. Il date de 2004. On se rappelle que la rue la plus chère (correspondant à la rue de la Paix) était la Grande rue… mouais… mouais. La plus abordable : le boulevard Kennedy.

À l’approche de Noël, le Monopoly édition Besançon s’apprête à « ressortir » mais il a subi une mise à jour qui ne se limite pas à un simple relookage.

Mieux : une correction bien sentie a été apportée au plateau de jeu qui comporte désormais la toute récente gare de Besançon Franche-Comté TGV d’Auxon.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le souci de réalisme a été poussé à l’extrème par les concepteurs du jeu.

En voilà une belle idée de cadeau pour Noël !

Suivez en direct l’inauguration de la gare de Besançon Franche-Comté TGV

Ce jeudi 1er décembre, on inaugure la gare TGV d’Auxon. Oui je sais, l’appellation officielle c’est « gare de Besançon Franche-Comté TGV« . Mais voilà, elle a été construite bien loin de Besançon, sur la commune d’Auxon-Dessous ou Dessus, on ne sait plus.

Donc reprenons : ce jeudi 1er décembre on inaugure la toute nouvelle gare d’Auxon Besançon Franche-Comté TGV. Enfin… plus exactement, disons qu’on la rinaugure car le 8 septembre dernier, le Président Nicolas Sarkozy avait décidé d’inaugurer la ligne LGV avant l’heure afin de placer un discours sur les 30 ans du TGV et l’avenir du ferroviaire.

Mais cette fois c’est NOTRE inauguration. Même si le premier TGV n’arrivera que le 11 décembre prochain. N’empêche qu’il y aura du beau monde : la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, Guillaume Pepy (président de la SNCF), Hubert Du Mesnil (président de RFF) et Sophie Boissard (directrice de gares et connexions).

Attendez, vous n’avez encore rien vu. Deux invités de marque seront également présents sur place. J’ai nommé le Grugru (fameux contributeur de ce blog : c’est lui qui assaisonne la Grugrubrique) et Michel23 (blogueur culinaire pas comme les autres).

Ces deux personnages vous feront partager l’événement via Twitter – à leur façon – en textes et en images. Tout cela s’affichera dans le module ci-dessous. Vous y lirez également tous les autres tweets relatifs à cette inauguration.

Pour information, le compte @blogtgvrhinrhon est celui d’un ferrovipathe (fan de train) qui twittera sans doute lors de l’événement. Le compte twitter officiel de la SNCF est : @ConnectGares

Vous pourrez également réagir de deux manières

depuis Twitter en intégrant dans vos messages le hashtag #gareRR

dans le module ci-dessous en utilisant le champ dédié. Mais les messages devront être modérés et cela ne sera pas immédiat. Twitter reste donc la solution idéale.

Pour patienter jusqu’à demain, jetez donc un œil à cette vidéo exclusive de la gare TGV à la veille de son inauguration publiée par Le Pays.

Début du live-tweet aux alentours de 9h00 ce jeudi 1er décembre.

Un autre vélo et... un tuyau ? un poteau ? aucune idée...

Sous le pont Battant, il y a…

C’était dimanche matin. En bon Français, je revenais de la boulangerie avec ma baguette sous le bras quand soudain, j’aperçois une famille tout juste sortie de la messe (ils étaient habillés comme des ouailles) appuyée contre la rambarde du pont Battant. La mère, le père et les trois enfants regardaient l’eau en dessous et pointaient du doigt par-ci, par-là ; ce qui ne tarda pas à attirer mon attention. Je me suis donc approché.

Il faisait beau et il n’y avait aucun courant sur le Doubs. L’eau était particulièrement claire. Les rayons du soleil éclairaient le fond de la rivière. Et au fond, comment dire… il n’y avait pas que des poissons. Un véritable inventaire à la Prévert.

Toutes les photos qui suivent ont été prises depuis le pont, vers l’aval. Ou juste à côté, depuis le quai Veil Picard.

Un vélo, deux vélo, un cône de chantier et quelques barrières métalliques

La même sous un autre angle

Un peu plus loin, un autre vélo et d'autres barrières

Beaucoup de barrières !

Un autre vélo et... un tuyau ? un poteau ? aucune idée...

Un Vélo'cité et des objets métalliques divers

Une petite dernière pour vous faire une idée de la clarté de l'eau ce jour-là.

Moralité(s)

  1. Le Doubs sous le pont Battant est une véritable décharge sauvage.
  2. Il y a peut-être plus de vélos sous le pont que dessus.
  3. S’il y en a un qui ne s’est pas fait draguer depuis longtemps, c’est bien le Doubs.
  4. Les barrières métalliques ne flottent pas.
  5. Les vélos non plus.
  6. Y’a des cons…
  7. Oui, y’en a.
  8. C’est la faute à la Ville
  9. Non c’est la faute à V.N.F. (Voies Navigables de France)
  10. Si c’est la faute à la Ville !
  11. Non c’est à V.N.F. de draguer les voies fluviales !
  12. Mais ça passe dans la ville !
  13. etc

Vous trouverez ci-dessous un article paru dans l’Est Républicain le 7 juillet dernier. On y parlait à l’époque des déchets de surface – ceux qui flottent et se voient. Ils n’étaient pas rares cet été, le bas niveau du Doubs aidant.
Ce fut l’occasion d’assister à un classieux renvoi de responsabilités entre les services de la Ville et Voies Navigables de France.

On imagine que des déchets même énormes (vélos, barrières…) qui se trouvent au fond du Doubs et ne sont visibles que quelques jours par an, risquent d’y rester longtemps et d’être rejoints par plein de petits copains…


Est Républicain (7 juillet 2011)

Dans la poubelle du Doubs

Des déchets variés flottent sur la rivière au centre-ville. Bonne nouvelle, le rejet nauséabond, au pied de la Tour de la Pelote, pourrait bientôt cesser.


Canettes, bouteilles et autres sacs en plastique s’emmêlent dans les algues vertes. Au pied des escaliers des quais et là où les remous apportent les déchets, le spectacle n’est pas très gai.
Il y a quelques semaines déjà, un promeneur avait tiré le signal d’alarme : « J’appelle la Ville et on me répond que c’est du ressort de Voies navigables de France. Tout le monde s’en fiche et l’autre jour, j’ai vu des enfants pêcher là ! » Depuis, rien n’a changé et Jean-Pierre Hérold, biologiste et membre du collectif SOS Loue et rivières comtoises, dresse à son tour un sombre constat : « Une accumulation nauséabonde au pied de la Tour de la Pelote, c’est mauvais pour la santé de la rivière, surtout en période d’étiage, mais tout le monde s’en fout. Qu’en pensent les touristes et les Bisontins qui cheminent sur les parcours fléchés pour découvrir la beauté des quais ? J’ai fait un courrier au maire, il y a un mois. »
Dans sa lettre restée sans réponse, Jean-Pierre Hérold demande au maire de « prendre en charge la rivière et sa santé, avec la mise en place d’une équipe mobile d’entretien et de nettoyage qui, une fois par semaine, fera le parcours de la Boucle dans une embarcation pour évacuer les déchets ».
Dans son courrier, Jean-Pierre Hérold imagine déjà la réponse : « Vous me répondrez que c’est du ressort de Voies navigables de France et que vous allez leur transmettre le courrier. Vous savez fort bien que la réponse sera une fin de non-recevoir. »
Jean-Pierre Hérold reconnaît que la ville fait des efforts en matière d’environnement : « Seul le milieu aquatique est laissé à l’abandon. » Entre bouteilles vides et sacs en plastique.

Qui fait quoi ?

« L’effluent qui provient de la Tour de la Pelote va bientôt cesser. Il nous manque juste deux ou trois fournitures pour y remédier », indique le directeur technique du service Eau et assainissement de la Ville.

La Ville et Voies navigables de France (VNF) ont tendance à se rejeter la responsabilité pour le ramassage de déchets. La Ville dit que c’est du ressort de l’État et le subdivisionnaire de VNF indique : « Nos moyens sont mobilisés sur le fonctionnement des écluses, ce n’est pas dans nos missions de ramasser ces déchets mais on va tout de même aller voir ce qui se passe. » Pour les services techniques de la Ville, le moment ne serait pas opportun pour intervenir : « Techniquement, c’est difficile et on provoquerait de la pollution, car le niveau de l’eau est bas. Ces déchets, c’est d’abord un problème d’incivilités. On fera des campagnes de nettoyage des berges en septembre. »

Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre bisontine

Ce jeudi 10 novembre, Besançon accueillera France Inter qui effectuera dans notre ville la 5e étape de son périple mensuel « 12 mois, 12 villes, 12 éclairages« .

Les Bisontins sont flattés – n’allez pas croire le contraire – et les équipes de France Inter seront bien accueillies.
Toutefois, il me semble utile d’éclairer ces gens sur quelques aspects de la vie locale. S’ils savent en tenir compte, leur « rendez-vous en terre inconnue » devrait se passer au mieux, sans anicroche. Chacun pourra alors réintégrer la Maison de la Radio ravi de sa virée bisontine.

Sinon… sinon vous avez sans doute vu Projet Blair Witch ou Délivrance n’est-ce pas ?

France-Intérien, France-Intérienne, lis donc la suite et prends des notes hein… ça pourrait te sauver ton séjour parmi nous.

1. Besançon, tu situeras

Tout d’abord tu es ici :

Et pas du tout là :

Commencer ton émission par : « Vous êtes bien là Briançon !!!? » jetterait un froid certain et recueillerait peu de réponses. A éviter donc.

2. Dans Besançon tu ne t’égareras pas

Pour ça tu dois savoir que le Bisontin moyen est du genre contrariant avec la toponymie.
Regarde par exemple : c’est à l’Hôtel de Ville que se dérouleront les émissions de ce jeudi n’est-ce pas ? Eh bien, si tu demandes à un quidam de t’indiquer la Mairie, celui-ci t’enverra à un tout autre endroit.
A Besançon, l’Hôtel de Ville c’est l’Hôtel de Ville et la Mairie, bah… c’est la Mairie quoi.

Mais tu n’es pas au bout de tes peines, même si tu demandes ton chemin correctement. Démonstration :

[quote]- Pourriez-vous m’indiquer l’Hôtel de Ville s’il-vous-plaît ? (c’est bien connu, les gens de la Maison de la Radio sont très bien élevés)

– Oui bien-sûr. Traversez-voir ((Nous reparlerons de ce « voir » étrange un peu plus loin)) la place du Marché. Après suivez-voir ((Même syndrome)) la Grande Rue et vous allez arriver sur la place Saint-Pierre. C’est là.
[/quote]

Serviable le Bisontin. Mais très conservateur toponymement parlant. La place du Marché se nomme en fait « place de la Révolution » depuis belle lurette.
Quant à la place Saint-Pierre, ça fait à peine plus de cinquante ans qu’elle s’appelle « place du 8 septembre 1944 » … mais non ça ne rentre pas. Rien à faire.
Donc, note bien : place Saint-Pierre = place du 8 septembre…. voilà voilà

Quant à notre fameuse Porte Noire sous laquelle tu ne manqueras pas de passer si tu décides de pousser jusqu’à la Citadelle, tu remarqueras qu’elle est blanche. On est comme ça à Besançon. Quand c’est noir, on dit blanc et quand c’est blanc…

3. L’ennemi de Besançon tu repéreras

L’ennemi c’est Dijon (beurk).
Si tu as déjà observé la rivalité entre Toulouse et Bordeaux, tu retrouveras sensiblement le même amour vache entre Besançon et Dijon. Voisines trop proches et trop éloignées à la fois.

Les habitants de Besançon conçoivent Dijon comme une ville bourgeoise et froide qui n’a de cesse de vouloir siphonner l’économique et administrative moelle bisontine pour n’en laisser qu’une carcasse vide.
Les Dijonnais, eux, ne pensent rien de Besançon. Ils ont pour la plupart une idée peu précise de cette petite ville là-bas, à l’Est, vers la Suisse.

Tu comprendras donc qu’inviter un journaliste dijonnais pour évoquer « Besançon face à la crise » puisse être ressenti amèrement sur les bords du Doubs.

4. Le Bisontin tu traduiras

L’accent du coin, il faut t’y préparer puisqu’en radio il va s’entendre, c’est certain. Sache que plus cet accent est « à couper au couteau » et plus il vient de haut. Du Haut-Doubs pour être précis. Mais si ! tu sais… cette contrée des hauts plateaux qui jouxte la Suisse. C’est là que se trouve Mouthe,  ce village glaciaire, véritable « marronnier de l’actu » en période froide. Notre marron glacé à nous.
Pour te préparer au pire, voici un aperçu de l’accent des « gens du Haut ». A visionner et écouter à partir de 1 minute.
[iframe http://www.twitvid.com/embed.php?guid=S1FSR&autoplay=0 480 360]

Et puis il y a ces expressions régionales qui ne doivent pas te surprendre. Aller. Je te mets en situation. Tu as 2 heures devant toi et tu souhaites te rendre à la Citadelle. Dialogue :

[quote]- S’il-vous-plaît, je voudrais monter à la Citadelle. En voiture c’est possible ?

– Oh la ! Avec le bordel des travaux de cette saleté de tramway vous n’êtes pas arrivé. Vous avez meilleur temps d’y aller à pied. [/quote]

Dans la réponse de l’autochtone tu auras sans doute remarqué – hormis l’attachement des Bisontins à leur futur tramway – une expression curieuse : « avoir meilleur temps de ».
Elle est tout à fait locale, Doubiste voire Jurassienne. En l’occurrence, elle pourrait être « traduite » par : « Vous auriez plutôt intérêt à y aller à pied ».

Un autre tic verbal très Franc-Comtois : le verbe voir qui suit un autre verbe. Exemple :

[quote]- Regarde-voir dans le frigo si y’a encore du Comté et sors-le-voir.

– Finis-voir ta soupe avant de sortir de table !

– Allume-voir France inter et écoute-voir ce qu’ils disent sur Besançon.

– Lis-voir le billet du Bison Teint si tu veux comprendre quelque chose à ce dialecte étrange. [/quote]

5. A Besançon, certaines gaffes tu ne commettras pas

Là je te préviens, il y va de la qualité de l’accueil que tu recevras chez nous. Les Bisontins et les Comtois en général sont « des bêtes à sang froid ». Ils sont plutôt discrets et peu expansifs. Mais lorsque la moutarde (pas de Dijon, jamais) leur monte au nez… pif ! paf ! pouf !
Fais gaffe quoi. Donc voici des choses à ne pas dire ainsi que quelques sujets à éviter :

En société

  • « Besançon dans le Jura »
    Nan. Dans le Doubs ! Même si nous sommes effectivement au pied du massif du Jura.
  • « Alors comme ça vous êtes Besançonnaise ? »
    En fait on dit « Bisontine » .
  • « Vous avez une équipe de foot ? »
    Euh oui mais… non. On préfère faire semblant de ne pas en avoir. C’est douloureux. Il n’y a qu’un club de football digne de ce nom dans la région : Sochaux. Et comment dire… Sochaux c’est Montbéliard et… vis à vis de Montbéliard, Besançon est distante et un peu hautaine. A bien y regarder, les Bisontins se comportent un peu en Dijonnais à l’égard des Montbéliardais…
  • « Y’a un Ikéa ? »
    Non. Il est à Dijon (sujet de crispation)
  • « Une FNAC peut-être ? »
    Peut-être oui. Un jour (très ancienne frustration).

Dans la rue

Au restaurant

  • « Il est bon ce rosé. »
    En fait c’est du Poulsard. Un cépage local.
  • « Votre vin blanc là il est tourné non ? Il est tout jaune et il a un drôle de goût.
    Attention : si c’est jaune et que ça sort d’une petite bouteille, c’est du Vin Jaune. Un nectar sacré pour les gens du coin. Respect.
  • « Le miel là il a un goût d’ail. »
    Oui bah c’est de la cancoillotte quoi.
  • « Je ne reconnais pas le goût du pastis »
    Normal : c’est du Pontarlier.
  • Y’a pas de trous dans le gruyère !
    Logique, c’est du Comté…
  • Et les tapas ?
    On doit ce cliché à Victor Hugo qui est né à Besançon et en est définitivement parti à l’âge de six semaines. « Besançon, vieille ville espagnole » écrivit-il plus tard. Mais moi, les bars à tapas, je les cherche encore.

En voiture

  • « Allons nous balader sur les routes de Haute-Saône. »
    Non ça c’est l’erreur ultime. A moins d’avoir une vocation de grand reporter un brin suicidaire, restez dans le Doubs. Conseil d’ami.

Aller, j’en termine avec ces quelques conseils. Et merci à tous les amis de la Twittosphère bisontine et comtoise (parfois en exil) qui ont apporté beaucoup d’idées à ce petit guide de survie… et bon séjour et bonnes émissions aux équipes de France Inter !

Ah si ! Une dernière chose. Vous en apprendrez beaucoup sur notre ville en allant lire cet excellent billet écrit par mon ami Grugru pour la Désencyclopédie. Attention, ça pique !


A la suite de ce billet

Pascale Clark parle du “Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre bisontine“… en plus elle me remercie “du fond du cœur”. Je ne ferai pas le faux modeste. Je suis très fier de ça 🙂

[audio:http://bisonteint.net/wp-content/uploads/2011/11/comme_on_nous_parle10.11.2011B.mp3|titles=Comme on nous parle – Pascale Clark – jeudi 10/11/2011]


Merci à elle ainsi qu’à Collin et Mauduit qui en avait également parlé la veille.
C’était ce jeudi 10 novembre en direct de Besançon.
L’intégralité de son émission est ici.

A lire également

France Inter à Besançon : des tweets qui vexent

Sympas ces messages bien clichés sur Besançon. Ils ont été récemment publiés sur Twitter par le compte @Xxxxxx (à lire de bas en haut). (J’ai anonymé toutes les références de ce billet). 
Le pauvre. Obligé de prendre le train à contrecoeur pour Besançon. On n’oblige personne non plus à venir chez nous hein… Mais bon, on suppose qu’il n’a pas eu le choix et que ça le saoule.  Liberté d’expression quoi. C’est le jeu. Chacun a le droit de raconter ses états d’âmes sur Twitter.
Il doit toutefois s’attendre aux réactions des « concernés ». En l’occurrence : les Bisontins.

Mais voilà, je suis curieux. Ah tiens, le monsieur s’appelle M….. et son profil Twitter nous apprend qu’il « (…)parle dans France Inter (sic) » .

France Inter ? Le France Inter qui sera en direct de Besançon ce jeudi 10 novembre ? Oups !

En effet, M….. est chroniqueur dans une émission de France Inter en déplacement à Besançon.

Comme les équipes de France Inter sont arrivées dès ce mardi soir à Besançon, notre chroniqueur découvre la ville, enregistre des sons, des ambiances. Il fait son job quoi. Avec le talent qui est le sien. Et comme il est aussi une personne « privée » et qu’il a de l’humour, il twitte ses impressions – façon private joke grinçant – comme je le fais moi-même régulièrement sur Twitter. On sait que ça fait sourire les amis, les habitués qui suivent le fil de nos petits messages.

La différence c’est que M……. est journaliste/chroniqueur et travaille pour une radio de service public que nous accueillons (avec fierté) dans notre ville. Ca fait un peu genre « je crache dans la soupe »… en tout cas certains pourront le percevoir comme ça. Ca a d’ailleurs été le cas (réactions épidermiques) dès que j’ai relayé le message suivant sur Twitter :

Personnellement ce n’est pas le contenu qui m’a fait grincer les dents car j’aime l’humour qui ose, qui gratouille et se montre outrancier. Ce qui m’a agacé c’est le côté : « on twitte des grosses conneries sur cette ville de province sans penser une seule seconde qu’Internet et même Twitter sont arrivés jusqu’à ce trou froid et suicidogène…« .
Et pourtant, nous sommes quelques-uns à attraper au vol et à relayer tout ce qui se dit sur Besançon dans les réseaux sociaux. En quelques minutes, les tweets de M……. ont fait le tour de la twittosphère bisontine (qui commence à prendre de l’ampleur).

Pour ma part, je ne pointe pas du doigt M…….. Pas envie de passer non plus pour un « grincheux de province ». Mais je crains que ses messages soient perçus au premier degré notamment au niveau des politiques locaux qui manquent parfois d’humour quand il s’agit de l’image de leur ville…. Et ils gardent toujours un oeil sur ce qui se dit sur Twitter.

Moi, j’y vois surtout un cas d’école intéressant :

  • sur la manière dont les journalistes et plus généralement les personnages publics peuvent s’exprimer sur Twitter (on sait que c’est un sujet chaud dans certaines rédactions et on connait les gaffes de certains politiques).
  • sur la perception de la province par « les Parisiens » (attention : populisme inside) et la lassitude que l’on a parfois des clichés éculés que l’on répand trop souvent sur nos villes « du bout du monde ». On finit donc inévitablement par réagir sans humour et par s’énerver plus que de raison.

A ce sujet, M……. devrait peut-être lire mon récent billet « Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre Bisontine ». Cela pourrait lui éviter quelques désagrément avec les autochtones. Autochtones qui au final n’ont qu’une envie : l’accueillir à bras ouverts, à condition qu’on ne les prenne pas trop pour des bouseux primaires. Non mais !

Comme je ne suis pas du genre à me cantonner à ma première impression, j’ai eu un petit échange via Twitter avec M……. qui semble avoir apprécié sa découverte du quartier Planoise.
Tiens ! Voilà quelque chose de réjouissant : sortir un peu du centre-ville et des clichés sur Victor Hugo, le temps et la Citadelle pour faire découvrir aux auditeurs de France Inter un autre quartier et une autre population trop souvent laissés de côté dans l’image que la « Besançon officielle » cherche à se donner. Aller donc trouver une carte postale de Planoise tiens.

Bah oui, et ça pourra faire du bien également aux auditeurs du centre-ville et des banlieues pavillonnaires qui eux non plus ne manquent pas de clichés premier degré sur Planoise. A suivre.

Mise à jour à 18h12

M……. a effacé les tweets qui avaient été mal perçus et il s’est excusé. Bienvenue à Besançon et sans rancune. On peut tous être maladroits. Il y a juste des circonstances qui amplifient le ressenti.

Besançon et le tram espagnol : le Grand Dijon jette de l’huile sur le feu et moi je fais un rêve

Et c’est reparti pour un bref rappel des faits :

Épisode 1 : le marché des rames du tramway du Grand Besançon a été remporté par une entreprise espagnole : CAF.

Épisode 2 : Fin septembre, alors que la CAGB organisait un voyage de presse sur le futur site de production en Espagne, Mireille Péquignot (conseillère municipale bisontine de l’opposition et déléguée communautaire) fustige le choix d’un constructeur espagnol dans un communiqué de presse. On y lit notamment :

[quote]Faire venir des rames d’Espagne alors que nous produisons ces matériels en Franche-Comté est un véritable non sens économique, industriel, écologique et social.[/quote]

Mme Péquignot accuse également le Président de la CAGB – Jean-Louis Fousseret – « de jouer les VRP de luxe de l’entreprise espagnole CAF, concurrente d’Alstom (…) » l’importante industrie et employeur régional que tout le monde connait.

Épisode 3 : Jean-Louis Fousseret répond dans un communiqué cinglant publié dès le lendemain. Extrait :

[quote]Je ne suis le VRP de personne, si ce n’est de notre ville, et de notre région, et spécialement auprès du monde économique… [/quote]

Il ajoute :

[quote] (…)dois-je vous rappeler que les marchés publics de ce type sont soumis à une procédure d’appels d’offres au niveau Européen, qui répond à un strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge … [/quote]

Épisode 4 : Le 7 octobre dernier, en Conseil communautaire du Grand Besançon, Mme Péquignot remet ça et une grande partie des délégués présents quittent la salle.
Quelques jour plus tard, elle publie une nouvelle lettre ouverte. Selon elle, le Grand Besançon aurait pu choisir Alstom pour fabriquer ces rames de tramway.

Épisode 5 : La polémique dépasse le microcosme bisonto-bisontin puisqu’elle vient de Dijon. Du Grand Dijon pour être précis.


Dans son édition du 31/10, l’hebdomadaire « Le Journal du Palais de Bourgogne » (rien que ça) publie un article sur l’arrivée de la première rame du tramway de Dijon. Le constructeur est Alstom.
Un encadré complète l’article. Il commence ainsi :

C’est une « pique » à peine déguisée à la communauté d’agglomération du Besançon, qui vient de choisir, pour fabriquer son tramway, l’espagnol CAF, alors même qu’Alstom possède deux sites industriels en Franche-Comté, l’un à Ornans, l’autre à Belfort. (…). CAF était sur les rangs aussi à Dijon, un peu moins cher qu’Alstom (50.000 euros de moins par rame).
Mais « nous sommes fiers d’avoir retenu Alstom au terme de notre appel d’offres« , souligne André Gervais, conseiller du Grand Dijon chargé du projet de transport en commun en site propre (TSCP).
(…) l’élu insiste sur la volonté politique du Grand Dijon de « contribuer au soutien de l’industrie française et de ses emplois » …

Pan sur les doigts ! Donc en substance, pour ce représentant du Grand Dijon : quand on veut on peut. Ils n’en manquent jamais une les Dijonnais pour rappeler que c’est eux « les grands ».

Bien bien…

Résumons :

  • à ma gauche JL Fousseret et ceux qui affirment qu’il n’est pas possible d’orienter un appel d’offre de cette envergure vers le choix d’une entreprise locale ( procédure d’appels d’offres au niveau Européen, strict ordonnancement juridique soumis au contrôle du juge, etc.) ;
  • à ma droite M. Péquignot et le délégué TSCP du Grand Dijon pour qui il est tout à fait possible d’orienter un appel d’offre comme celui-ci vers le choix d’une entreprise locale.

Et le débat entre ces deux thèses où est-il ? Nulle part car nous n’avons eu droit au final qu’à un échange de certitudes. C’est pour l’instant à celui qui parle le plus fort. Les arguments, les vrais, nous n’en avons pas lus, pas vus, pas entendus.
Les Grands Bisontins sont-ils des gens trop simples incapables de comprendre quand on leur explique ? Pourtant ça apporterait de la clarté ne croyez-vous pas ? Ca éviterait les rumeurs, les « on m’a dit que »… ça permettrait de se faire un avis, un vrai.

Alors moi j’ai fait un rêve

Un rêve façon « Martin Luther King bisontin ». Un vrai rêve de citoyen qui en a plus qu’assez d’entendre des élus du peuple s’invectiver sans oser élever le débat au niveau de notre compréhension. Dans mon rêve, il est question de pédagogie à l’endroit des Grands Bisontins. Je vous raconte :

  1. Première partie de mon rêve : Mme Péquignot m’envoie une petite lettre (elle aime bien écrire des lettres je crois) dans laquelle elle étaye ses propos.
    Elle explique concrètement comment doit s’y prendre une communauté d’agglomération qui lance un appel d’offre au niveau européen afin d’orienter son choix en toute légalité vers une entreprise locale.
    Dans sa lettre elle ne se contente pas de donner des positions de principe sur l’intérêt de privilégier l’économie locale (comme elle l’a fait jusqu’alors).
    Non non, elle précise comment s’y prendre techniquement et juridiquement. Bref, elle démontre par A + B que c’est possible.

    Bref , un véritable argumentaire. De la politique avec un gand P. La base d’un débat est enfin établi. Et moi, petit blogueur, je publie sa lettre.
    J’y crois. Elle va le faire !

  2. Seconde partie de mon rêve : Jean-Louis Fousseret, piqué au vif par le magistral argumentaire détaillé que vient de pondre son opposante, décide de répondre à son tour et de faire preuve – lui aussi – d’une grande pédagogie en expliquant pourquoi les procédures d’appel d’offre au niveau européen ne permettaient pas de choisir Alstom en lieu et place du constructeur espagnol. Il ne se contente pas de dire : « ce n’était pas possible juridiquement » et de renvoyer son opposante dans les choux (comme il l’a fait jusqu’alors).
    Non non : il explique et donne des arguments techniques et juridiques précis. On veut des références, des textes, du Code des marchés publics et tant pis si on ne comprend pas tout.
    Et tant mieux si c’est un conseiller très pointu qui s’occupe de la réponse. Je ne sais pas vous mais moi je préfère quand on m’explique. Même si je secoue parfois la tête de haut en bas pour faire croire que j’ai tout intégré…

    Et vous savez quoi ? Le petit blogueur décide – grand seigneur – de publier la lettre de son Maire et Président d’Agglomération.
    Et voilà comment on se retrouve en présence de deux beaux argumentaires. En les confrontant, je suis sûr que l’on pourra se rendre compte si quelqu’un bluffe ou nous cache des choses.

Et c’est là que je me suis réveillé…

…mais je ne demande qu’à reprendre ce rêve citoyen. Alors chers élus, vous êtes les bienvenus. Cet espace vous est ouvert.

Gonflé non ?


Pour aller plus loin

  • l’article du « Journal du Palais de Bourgogne » dont il est question dans ce billet.

  • et comme qui ne risque rien n’a rien :