Archives de catégorie : Éclairage

[VIDÉO] Ces égouts qui se déversent dans le lac Saint-Point

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Le 16 septembre dernier, une vidéo était publiée sur Youtube. Son auteur – anonyme – utilise le pseudo de « Homme Blanc« . Le titre de la vidéo : « Doux égouts !« .
Il y est question du lac de Saint-Point, l’un des espaces naturels et spots touristiques les plus réputés du Haut-Doubs. Et si la vidéo commence à la sauce « office du tourisme« , elle se poursuit avec des images d’effluents sauvages se déversant directement dans le lac, à proximité – d’après l’auteur de la vidéo – « d’une station de pompage située à peine plus loin« . Station assurant d’après lui « l’alimentation en eau potable d’une vingtaine de villages alentour. » Continuer la lecture

Photographes bisontins : voici un concours pour vous (pigeonner)

Dites les photographes amateurs bisontins, ça vous tenterait de participer à un concours photos ?

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entête du réglement du concours

 

Dites les photographes amateurs bisontins, ça vous plairait que les photos que vous avez proposées pour ce concours paraissent dans un calendrier et que l’on flatte un peu votre égo d’artiste méconnu, histoire de vous motiver un peu ?

 

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extrait du réglement du concours

 

Dites les photographes amateurs bisontins, ça vous semblerait normal qu’une société privée organise ce concours, qu’elle commercialise le calendrier en question et ne vous reverse rien en échange ?

 

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extrait du réglement du concours

 

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extrait du réglement du concours

 

Dites les photographes amateurs bisontins, cela vous rassurerait sur le sérieux de cette entreprise si l’Office du Tourisme de Besançon apportait sa caution à ce concours et si votre bien-aimé bulletin municipal (le BVV) en assurait l’aimable promotion  ?

 

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via Twitter

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extrait du réglement du concours

 

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BVV du mois de mai 2013

 

Dites les photographes amateurs bisontins, cela achèverait-il de vous convaincre si la presse locale se faisait l’écho de ce concours en omettant de poser les questions qui gratouillent (coût du calendrier à la vente, lots à gagner pour les participants, lieux de ventes hormis l’Office du Tourisme, bénéfices de l’opération pour la société privée organisatrice…).

 

Dites les photographes amateurs bisontins, que diriez-vous de participer à ce concours photo, sachant que l’Office du Tourisme a mis dans l’escarcelle des prix tout à fait…. dépaysants :

 

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extrait du réglement du concours

 

Dites les photographes amateurs bisontins, pas trop de regret d’avoir un Office du Tourisme aussi pingre et de ne pas être photographe amateur marseillais ?

 

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City Calendrier de Marseille

… ou photographe amateur mulhousien ?

 

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City Calendrier de Mulhouse

 

Encore une précision : il n’est dit nulle part que les participants au concours dont au moins une photo aura été retenue recevront un exemplaire gratuit du calendrier. J’ai envoyé un message privé pour interroger le gestionnaire de la page Facebook du concours mais je n’ai pas reçu la moindre réponse.

Reconnaissez qu’il serait tout à fait regrettable que chaque participant doive acheter lui-même son calendrier à 19 euros pour dire : « Regardez ! Ma photo est dedans ! »

Si malgré tout cela, ce concours vous tente. Vous pouvez toujours offrir gracieusement vos photos à la société Studio 1517 qui se fera un plaisir de commercialiser le calendrier « Besançon au jour le jour » avec vos photos dedans. Vous avez pour cela jusqu’au 5 mai. Quelle chance vous avez !

Pour ma part, j’éviterai ce concours comme la peste. Offrir mes photos à une société privée qui en fera commerce sous prétexte que c’est une sacrée chance de voir ainsi mes clichés mis en valeur… non désolé je ne marche pas.
Je n’adhère pas non plus au fait que notre Office du Tourisme apporte sa caution institutionnelle à cette opération douteuse. Sans doute a-t-il été naïvement séduit par le fait que d’autres Offices du Tourisme, avant lui, se sont laissés convaincre.

Mais au final qu’apportera ce calendrier perpétuel à l’attractivité touristique de la ville ? Un bel objet souvenir que quelques visiteurs achèteront ? Sans doute. Mais alors pourquoi notre Office du Tourisme serait partenaire de cette opération ? Et pourquoi ne ferait-il pas de même avec tous les guides et albums photos concernant Besançon ?

Et pourquoi ce prix non négligeable de 19 euros ? Par quoi est-il justifié ? Certainement pas par le coût de la rétribution des droits photographiques puisque ceux-ci auront été cédés par des pigeons photographes amateurs bisontins.
Une pensée au passage pour tous les photographes professionnels locaux qui voient ce genre d’initiative comme une forme de concurrence déloyale organisée avec l’aimable complicité de l’Office du Tourisme local. Une chance pour eux : ils sont exclus de fait de la possibilité de participer (gratuitement) à ce concours. Qu’ils n’hésitent pas à s’exprimer dans les commentaires.

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extrait du réglement

 

Sinon sachez qu’il existe à Besançon un concours photo annuel à visée non lucrative. Il est organisée par la Ville de Besançon. L’objet final est un calendrier de qualité distribué à tous les Bisontins. Les lauréats ne gagnent pas ici des lots de pacotille. Ils remportent des bons d’achats de 150 euros valables dans un commerce spécialisé (photo) de Besançon.

 

Pour aller plus loin :

le règlement du concours « Besançon au jour le jour »

le communiqué de presse de l’Office du Tourisme repompé sur le modèle que la société Studio 1517 fournit à ses partenaires institutionnels comme par exemple l’Office du Tourisme de Lille ou celui de Rennes.

 

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Pavé dans la Mare : le rapport de la commission transparence

 

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La Commission transparence sur le Pavé dans la Mare a rendu son rapport. Ses conclusions doivent être rendues publiques lors du conseil municipal de ce mardi 26 mars.

Mais voilà, le rapport a fuité une semaine plus tôt dans la presse. L‘Est Républicain nous a appris que le Pavé serait sorti « de la Mare », que tout irait bien, que les doutes levés quelques mois plus tôt aurait été balayés par le travail de cette commission indépendante. Youpi !

Certains élus d’opposition se sont pourtant offusqués de cette diffusion prématurée – alors qu’eux-mêmes n’avaient pas encore reçu le rapport définitif et que les membres de la commission étaient astreints au secret jusqu’à la diffusion officielle. Conclave à la sauce bisontine mais visiblement sans excommunication à la clé…
Au passage, on peut s’interroger : l’opposition se serait-elle retenue de diffuser « en douce » le rapport à la presse si les conclusions avaient été inverses ? Sans doute pas.

Bref, nous voici dans la situation d’un rapport TOP SECRET qui ne l’est plus vraiment. Alors autant que vous vous en fassiez votre propre idée avant le conseil municipal de ce soir.
Rappelons au passage que la séance sera retransmise en direct sur Internet à cette adresse dès 17h00 : http://www.sunsey.com/streaming/ville-de-besancon/2013-03-26_17h/

Voici donc le rapport de la Commission de transparence sur le Pavé dans la Mare (à télécharger PDF – 2,7 Mo)

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Pour ma part, je n’ai pas eu le temps de l’éplucher en détail et vos observations (commentaires) seront les bienvenues.

Toutefois, j’ai relevé un passage étonnant. Il provient du compte-rendu d’une réunion du 17 janvier dernier, au cours de laquelle la commission a auditionné des membres du Pavé dans la Mare, et notamment M.Hugel, le président de l’association.

Alors qu’il est question de « la production d’œuvres » (p.19 du rapport) et de la vente d’œuvres par l’association Sauf’Art – Pavé dans la Mare , le président de la structure affirme :

« Le Pavé dans la Mare n’exerce aucunement les activités de galerie d’art. »

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Tiens donc. Et c’est pourtant bien dans cette catégorie que le Pavé dans la Mare (association Sauf’Art – Pavé dans la Mare) s’est référencé sur les Pages Jaunes.
C’est aussi dans la catégorie « Galerie d’art » que l’on trouve l’association sur le site de l’Office du Tourisme de Besançon…

Et puis, mais là c’est carrément ballot : voici les mots clés que le webmaster du site du Pavé dans la Mare a offert en pâture aux moteurs de recherche… Ils apparaissent dans le code HTML de la page d’accueil :

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Mais puisqu’on vous dit que ce n’est pas une galerie d’art…

Moins anecdotique mais non sans lien : le compte-rendu de l’audition du directeur de la DRAC.
Ce dernier relève un manque de lisibilité des actions du Pavé dans la Mare, situé « entre la galerie et le centre d’art ».
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Et de souligner des anomalies dans le montage financier de la vente du fameux « Dédale » à la ville par la Pavé dans la Mare alors que les bonnes pratiques exigent que la vente soit opérée par l’artiste.

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Lire le compte-rendu de l’audition des représentants de la DRAC :

rapport-commission-transparence.pdf by BisonTeint

Rythmes scolaires : voilà pourquoi Besançon n’ira qu’en 2014


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Alors cette réforme des rythmes scolaires ? 2013 ou 2014 ? 

Voilà la question que l’on se pose encore à Besançon alors que de nombreuses autres villes ont déjà fait connaitre leur choix.
Mais les Bisontins n’auront plus à attendre longtemps puisque la question est à l’ordre du jour du conseil municipal de ce mardi 26 mars. C’est même précisément sur ce sujet que s’ouvrira la séance.

cap 2013-03-24 à 15.30.22Le suspense est donc à son comble. Les parents d’élèves, les enseignants et les acteurs privés et publics en lien avec l’enfance attendent tous de savoir quand aura lieu le grand chambardement : en septembre prochain ou un an plus tard ?

Allez, je m’avance : si la ville avait fait le choix de 2013, elle n’aurait pas attendu la fin du mois de mars pour faire part de sa décision.
Besançon n’appliquera donc la réforme qu’à la rentrée scolaire 2014 et ceci pour un certain nombre de raisons…

Devoir d’allégeance

Cette réforme est instituée par le décret d’un gouvernement de gauche. Elle est portée par un socialiste, Vincent Peillon – ministre de l’Education nationale.
Pour les villes de droite, le choix est clair : ce sera 2014, tout en contestant bien sûr le bien fondé de la réforme.
Ainsi en est-il de la bonne vieille manière de faire de la politique (celle qui plait tant aux abstentionnistes) : voici une mesure de gauche ; nous sommes de droite ; nous sommes contre. Évidemment.
Et la droite de tenter au passage de récupérer la grogne enseignante. Un électorat pourtant traditionnellement acquis à la gauche. On ne perd rien à essayer.

Mais qu’en est-il des communes de gauche et plus particulièrement de celles qui sont dirigées par une majorité PS, comme Besançon ? En toute logique, celles-ci devraient appliquer la réforme dès la rentrée 2013, sans sourciller.
Inversons l’adage : voici une mesure socialiste ; nous sommes socialistes ; faisons allégeance au gouvernement et appliquons fissa cette réforme bénie. Forcément. Pour certains ces arguments sont suffisants. Ambitions ministérielles obligent.

Mais pour d’autres, certains aspects ne peuvent être occultés : la réforme est coûteuse et des échéances électorales pourraient souffrir de sa mise en œuvre prématurée…

Très chère réforme

Rappelons que le temps périscolaire supplémentaire institué par cette réforme est à la charge des communes. À elles le financement et la responsabilité d’organiser les activités qui compléteront les journées de classe, à elles également les charges liées à la demi-journée de classe supplémentaire (ce sera le mercredi matin à Besançon).

Selon l’Association des Maires de Grandes Villes de France, le coût de la mise en place de cette réforme se montera à environ 150 euros par enfant.

 « soit environ 600 millions d’euros par an à la charge de l’ensemble des communes.« 

[La Gazette des Communs : Rythmes scolaires : combien va coûter la réforme aux collectivités locales ?]

Dans le cas de Besançon, le calcul est simple : environ 8.700 enfants sont concernés (source : lemonde.fr) : 8.700 x 150 = 1,3 millions d’euros par an.

On imagine aisément le tollé qu’aurait provoqué cette mesure dans la majorité municipale, si elle était venue d’un gouvernement de droite. Un édito du BVV aurait sans doute été consacré à ce honteux et irresponsable défaussement de l’Etat sur les finances des collectivités qui n’ont franchement pas besoin de ça en pleine crise.
Mais là, rien. Pas de critique. Pas de plainte. Allégeance.

Il faut reconnaître que le gouvernement sait s’y prendre pour faire du chantage aux inciter les communes et les pousser à adopter la réforme dès la rentrée 2013. On leur promet une jolie carotte :

« Toutes les communes ayant décidé de mettre en œuvre les nouveaux rythmes scolaires à la rentrée 2013 se verront allouer une dotation forfaitaire de 50 euros par élève. » (source)

La carotte pour les bons élèves… et pour les autres qui attendront 2014, il n’y aura rien.
Et puis il y a le bâton. Pour les maires PS, il prend la forme de pressions intenses qu’exercent plus ou moins directement sur eux ceux pour qui la mise en place massive de la réforme dès 2013 est politiquement nécessaire.
Mais non, mais non, là j’exagère. Ce genre de pratique ne peut pas exister…

Mais alors ? Pourquoi Besançon ne choisirait pas 2013 ?

D’abord parce qu’une carotte seule ne suffit pas à faire une bonne soupe. Cette réforme sera douloureuse pour les finances de la ville, alors autant souffrir le plus tard possible.

Et puis, il y a cette fichue année 2014 qui s’annonce…

Une réforme malvenue en période électorale

2014, année électorale importante. Jean-Louis Fousseret sera sans doute candidat à sa propre (re)succession en mars et l’on sait que le tramway ne sera en fonctionnement qu’en décembre 2014.
Un tramway qui pèsera forcément sur l’élection. En négatif, pour une partie des électeurs qui ont l’impression de ne pas avoir fait le choix de ce mode de transport et qui n’en perçoivent encore que les désagréments causés par une ville en chantier. En mars 2014, nous serons encore bien loin du mois de décembre. L’effet positif du tram ne jouera pas encore. La ville sera certes sortie de la phase « chantier » mais pas encore de joli tramway pour reconquérir le cœur de ces tramosceptiques.

Avec ce boulet bleu-turquoise au pied, l’équipe sortante devra pouvoir compter sur une base électorale traditionnelle. Or, justement, on trouve parmi les encartés et sympathisants PS, de nombreux enseignants. Lesquels sont très majoritairement hostiles à la réforme des rythmes scolaires telle qu’elle est actuellement présentée et… soutenue par la municipalité PS bisontine.
Quant aux parents d’élèves, les réunions des récents conseils d’écoles ont montré que la plupart ne voient pas l’intérêt d’une réforme qui au final ne raccourcira par réellement la journée d’école. Par contre, beaucoup s’inquiètent de l’organisation future : les enfants auront-ils de vraies activités ou de la simple garderie comme c’est déjà le cas ? Et le mercredi, comment feront-ils  alors qu’ils seront pris entre leur travail et la nécessité de récupérer leur(s) enfant(s) à l’école en fin de matinée (car il n’y aura pas de cantine le mercredi midi à Besançon) ?

Il y a également l’épineuse question du coût du temps périscolaire. Il faut savoir qu’à Besançon, l’actuel temps de « garderie » du matin, ainsi que celui de la fin d’après-midi sont gratuits. Enfin… pour être exact, cette garderie (ou étude le soir pour les plus grands) est financée par les impôts locaux de l’ensemble des Bisontins mais elle ne fait pas l’objet d’une redevance dont devraient s’acquitter les parents des enfants qui en bénéficient. C’est loin d’être le cas dans toutes les communes. Besançon est même un cas à part.
Une expérience « pilote » (sic) de garderie payante avait bien été maladroitement menée en 2010, mais dans une seule école (celle d’Arènes). Ce qui avait provoqué le mécontentement des parents concernés et le non renouvellement de l’expérimentation.

L’habitude de cette gratuité apparente des temps périscolaires risque fort d’être contrariée par la mise en place de la réforme des rythmes. Le financement devra bien être trouvé quelque part. Il pourrait l’être en partie dans les poches des parents d’élèves usagers qui… sont aussi électeurs.
Alors autant leur faire cette chouette surprise à l’automne 2014, une fois les élections passées.

Pour toutes ces raison, mettre en place cette réforme dès la rentrée 2013, soit six mois avant les municipales, serait prendre un risque électoral difficilement mesurable mais réel.

Jouer sur des œufs

Alors ? Comment faire pour repousser à 2014 tout en restant une bonne mairie PS ?

Dans un premier temps, il convient de rappeler son adhésion à la réforme des rythmes scolaires et d’afficher l’ambition de l’appliquer au mieux dans l’intérêt « des petits Bisontins« . Comme ça par exemple :

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BVV (mars 2013)

Ensuite, il s’agit d’organiser des consultations auprès des parents d’élèves, des enseignants, de leurs syndicats… De dire à chacun que leur avis comptera dans le choix final.

Alors on pourra annoncer, après avoir pris le temps présenté comme celui de la réflexion que :

« Nous sommes totalement favorables à cette réforme mais nous tenons à bien faire les choses, sans précipitation. Et puis nous avons tenu à écouter les parents, les enseignants… qui sont majoritairement pour un report à 2014. »

Bien joué.
Par contre, il faudra prendre garde à ne pas laisser s’exprimer la vraie sensibilité de gauche de la majorité municipale. Celle qui sait bien que cette réformette n’est qu’une rustine, un nuage de fumée pour faire gagner du temps et… de l’argent (à l’Etat cette fois).

Vous savez, l’argent et la volonté nécessaires à une véritable réforme de fond de l’Education nationale. Et notamment en ce qui concerne les écoles, à une refonte véritable de la formation des enseignants et à la remise à flot des RASED (les Réseaux d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté).
Ces RASED dont les enfants en échec scolaire ont tant besoin. Ces RASED qui disparaissent peu à peu et ne concernent déjà plus que quelques écoles. Ces RASED dont Jean-Louis Fousseret vilipendait la disparition dans un communiqué, il y a un peu plus d’un an déjà, alors qu’il soutenait les promesses du candidat Hollande. Ces RASED qui n’ont rien vu venir depuis et manquent toujours cruellement à de nombreuses écoles et à de nombreux enfants.

Ces RASED contre la fermeture desquels Jean-Louis Fousseret ne publie désormais plus aucun communiqué. Allégeance.

Et pourtant :

 

Mise à jour (lundi 25 septembre à 12h30)

Quelques heures après la publication du présent billet, Jean-Louis Fousseret a fait une déclaration à la presse qui confirme que les nouveaux rythmes scolaires ne seront appliqués à Besançon qu’en 2014.
Etrangement, nous retrouvons dans sa déclaration les mêmes éléments de langage que ceux qui j’avançais à la fin de mon billet.
Dingue…

 

À Besançon, une ex-député UMP usurpe l’écharpe tricolore pour manifester contre le mariage gay

Ce samedi 2 février 2013, les opposants au projet de « mariage pour tous », manifestaient à Besançon.
Parmi eux, une délégation d’élus et cadres UMP locaux. Et puis aussi l’ancienne député UMP de la 2e circonscription du Doubs – Françoise Branget – battue en juin dernier par Barbara Romagnan (PS).

Aujourd’hui Mme Branget ne conserve qu’un seul mandat électif : elle est conseillère régionale de la région Franche-Comté.

Françoise Branget à la "manif pour tous" du 2 février 2013 à Besançon

Françoise Branget à la « manif pour tous » du 2 février 2013 à Besançon (photo : Loïc Ponce)

Voici une photographie prise sur le parcours de la manifestation. On y aperçoit des élus de droite Bisontins (Michel Omouri notamment) et de la région.
France 3 Franche-Comté donne une liste non exhaustive des élus présents. Parmi eux se trouve Françoise Branget (béret rouge).

Des élus et anciens élus de droite à la manif pour tous (2 février 2013)

Des élus et anciens élus de droite à la manif pour tous (2 février 2013)

Zoomons un peu sur Mme Branget car il y a comme un détail qui cloche. Tiens tiens…

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Comment ? Vous ne remarquez rien ? Alors voyons cette autre photographie :

Françoise Branget à la "manif pour tous" du 2 février 2013 à Besançon

Des élus de droite à la « manif pour tous » du 2 février 2013 à Besançon

Nous sommes ici place du 8 septembre (place Saint-Pierre si vous préférez). Derrière cette banderole, nous retrouvons Françoise Branget auprès d’autres élus. Sans doute des maires car la plupart portent l’écharpe tricolore.

Et voilà donc Mme Branget. Elle arbore un sourire radieux et… l’écharpe tricolore, elle aussi.
Serait-elle maire ? Non. Adjointe au maire ? Non plus.
Elle n’est plus conseillère municipale de Besançon depuis qu’elle a été élue conseillère régionale de Franche-Comté en mars 2010.

Est-ce au titre d’élue régionale qu’elle porte l’écharpe tricolore ? Certainement pas puisque le port de l’écharpe tricolore par les conseillers généraux et régionaux n’est tout simplement pas autorisé.
Voyez à ce sujet, la réponse que le ministre de l’Intérieur apporta à une question que le député Lionnel Luca (alors UMP) lui adressa en 2010 à l’Assemblée.

Extrait :

Aucun texte législatif ou réglementaire n’autorise le port d’écharpes tricolores (bleu, blanc, rouge) par les conseillers régionaux et les conseillers généraux à l’occasion des cérémonies officielles. Le port de telles écharpes par des élus n’en ayant pas le droit constitue une usurpation de signes, et est passible des sanctions prévues par l’article L.433-14 du code pénal […]

Mystère mystère… observons une photographie plus lisible prise à quelques minutes de la précédente :

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Et approchons-nous un peu :

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Françoise Branget porte l’écharpe tricolore avec la bande rouge près du col. Seuls les parlementaires (députés et sénateurs) portent l’écharpe comme cela. Les maires la portent avec la bande bleue en haut.
Problème de taille : Madame Branget n’est plus député depuis le mois de juin dernier.

Alors ? Un privilège d’ancien parlementaire peut-être ? À la manière de cette coutume un peu ridicule consistant à donner ad vitam æternam du « Monsieur le Président » ou « Monsieur le Premier ministre » aux anciennes gloires de notre République ?
Que nenni : l’écharpe tricolore est l’un des insignes officiels de la fonction de député (ou de sénateur). L’écharpe lui est remise avec « son kit d’accueil » lors de son arrivée à l’Assemblée Nationale. Lorsqu’un député perd son mandat, il rend son écharpe tricolore. Il n’a alors plus le droit de porter cet insigne. Ni plus ni moins que le quidam lambda. Aucune coutume républicaine ne l’y autorise.

Que risque Françoise Branget ?

Premièrement, notre ancienne député risque le rouge de la honte. Celui qui vient aux joues du gamin qui se fait prendre la main dans le pot de confiture. En l’occurrence, la situation est nettement plus pathétique que celle de notre garnement :  voilà une ancienne député continuant à s’y croire et allant jusqu’à usurper un insigne républicain rattaché à une fonction pour laquelle elle n’est plus mandatée.
Un cas de « déni d’élection perdue » qui devrait passionner plus d’un psychologue.

Deuxième risque et pas des moindres puisque c’est l’article 433-14 du Code pénal qui régit ce type de situation. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère :

Est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende le fait, par toute personne, publiquement et sans droit :
  1.  De porter un costume, un uniforme ou une décoration réglementés par l’autorité publique ;
  2. D’user d’un document justificatif d’une qualité professionnelle ou d’un insigne réglementés par l’autorité publique ;
  3. D’utiliser un véhicule dont les signes extérieurs sont identiques à ceux utilisés par les fonctionnaires de la police nationale ou les militaires.

Évidente ironie d’une situation dans laquelle on se proclame « gardiens du Code civil » tout en foulant au pied le Code pénal.

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On attend maintenant les réactions courroucées des Jeunes UMP du Doubs toujours prompts à réagir lorsqu’un symbole républicain est ainsi bafoué…

Pour aller plus loin :

  • Voici un courrier que le Préfet du Gard adressait en 2011 aux maires de son département afin de leur rappeler les conditions strictes de port de l’écharpe tricolore ;
  • Qui peut porter l’écharpe tricolore et dans quelles circonstances ? sur Wikipedia.

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BVV et SOS Futures Mamans : la ville de Besançon fait son discret mea culpa

Il y a quelques jours, je publiais un billet sur le blog dans lequel il était question du BVV de décembre et d’un encart que l’on y trouve à la page 10. Cet encart fait la promotion de l’association SOS Futures Mamans (sise rue Pasteur) et appelle aux dons pour ladite association.
Le problème est que l’association en question, hormis sa vocation annoncée de venir en aide aux femmes enceintes en détresse, est aussi de la mouvance anti-IVG…
Rien n’est stipulé sur ce point dans le BVV de décembre et c’est bien là que réside l’embrouille.

Depuis aucune réaction du côté de la ville et du BVV. Pourtant dans l’Est Républicain de ce mercredi 12 décembre, c’est le billet d’humeur pontissalien qui se saisit de la question. Il faut dire qu’à Pontarlier, l’association en question est en pleine implantation.

L’occasion était fort belle de relancer la ville de Besançon sur les suites données à cet étrange dérive du BVV. L’échange a eu lieu sur Twitter.

Enfin une réponse de la Ville de Besançon mais… uniquement via Twitter.

Ce mea-culpa diffusé par le compte Twitter de la Ville de Besançon est donc tout à fait officiel et c'est une bonne nouvelle : la diffusion de cet encart par le BVV était bien une bourde due à un défaut de vigilance. La ville ne donne aucune subvention à l'association en question.
N'empêche : quid de ce message diffusé à peu de frais par SOS Futures Mamans dans le journal municipal ? Car le message et son appel à la générosité publique sont passés et la légitimité du BVV lui a été offerte sur un plateau. Alors ? On s'arrête là ? Quelques tweets et puis s'en va ?

Ok ok... c'était donc ça. La Ville de Besançon a éteint le feu qui couvait sur Twitter. C'et prudent car les journalistes locaux y sont aussi, attentifs et toujours à l'affut d'un sujet potentiel. Cette série de tweets visaient donc à calmer le jeu et à satisfaire les twittos un peu insistants, dans mon genre. Les emmerdeurs 2.0 quoi 🙂

Pas de réponse. Les Bisontins ne doivent pas savoir. Et tant pis s'ils ont lu l'encart faisant la pub de SOS Futures Mamans. Et tant pis s'ils conseillent un jour à la petite voisine d'y aller faire un tour en cas de "problèmes" plutôt que de s'adresser aux services publics compétents. C'est vrai quoi, c'est forcément sérieux puisqu'on en a parlé en bien dans le BVV...

Eh oui... forcément. Et soyons honnête : voilà le genre de bourde qu'il n'est sans doute pas simple de gérer pour une collectivité de bonne foi.

J'en connais qui doivent dire : "vivement le BVV de janvier !"

Besançon : quand le BVV fait la promo d’une association anti-IVG

L’association SOS Futures Mamans est installée au 13 rue Pasteur, à Besançon, depuis le printemps 2012. Cette association met en avant sa vocation de  « venir en aide aux mères en difficulté, pendant et après leur grossesse. » […] « apporter un soutien moral, matériel et administratif. »  

Voilà ce que l’on peut lire sur la page Web de l’antenne bisontine. C’est également le discours auquel se tient la présidente de l’antenne bisontine lorsque la presse lui offre une tribune. Et d’ajouter : « Toute vie est un don, une source de joie, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas également source de peine. L’arrivée d’un bébé peut être un problème, en raison de l’âge des parents, d’une maladie, de l’absence d’un papa, d’un soutien familial ou de ressources financières. De par mon métier de médecin, j’ai toujours encouragé la vie. Parfois cela prend du temps d’éliminer un problème, mais on peut trouver des solutions à tout »

« Trouver des solutions à tout »... mais en évitant d’exposer aux femmes en détresse TOUTES les solutions. Et c’est bien là que réside l’embrouille. Car ce que SOS Futures Mamans omet d’exposer clairement à la presse et dans sa vitrine, c’est le fondement même de sa philosophie. Et cela vous le trouverez dans la charte de l’association. C’est ballot : aucun lien ne mène à ce document depuis la page web bisontine. Il faut pour cela se rendre sur le site international de SOS Futures Mamans, association créée en Suisse et essaimant depuis peu dans le Doubs (Pontarlier puis Besançon).
Extrait de la charte :

PRINCIPES D’ENGAGEMENT
Les membres s’engagent moralement à proposer l’accueil de la vie de l’enfant dès sa conception. Aucun membre ne pourra donc conseiller à une maman des moyens mécaniques ou chimiques ainsi qu’une intervention médicale pouvant détruire la vie de l’enfant.

Voilà c’est dit et en clair cela signifie que SOS Futures Mamans est opposée à toute interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle ne l’affiche pourtant pas de manière ostentatoire. Même si elle met en avant – comme d’autres mouvements appartenant à la mouvance pro-vie (anti-avortement) le font dans leur combat contre le droit à l’avortement – «  le caractère sacré de la vie humain« .

Les femmes enceintes et en détresse sont donc attirées à l’association par une promesse d’aide matérielle, morale et juridique sans que ne leur soit annoncé avant leur prise de contact avec SOS Futures Mamans son engagement anti-IVG.
Mais à l’intérieur, on offrira sans doute à ces femmes tous les habituels arguments des Pro-vie. Arguments judicieusement construits afin de les dissuader d’avorter.

Voyez à ce sujet cet article édifiant du journal suisse L’Hebdo : « Traumatisme de l’avortement : l’imposture »
Soyez notamment attentif au rôle de rabatteur que l’auteur du billet prête à SOS Futures Mamans dans le canton de Vaud.

Et alors ?

Alors, bien sûr, même en France où le droit à l’avortement a été obtenu de haute lutte depuis 1975 ; même dans notre pays donc, il est permis d’y être philosophiquement opposé. Vive la démocratie. Mais ce qui est particulièrement pervers, c’est l’hypocrisie de ce type de démarche consistant à mettre en avant de certaines intentions généreuses tout en dissimulant le fonds de l’affaire : un engagement anti-avortement. C’est un peu la bonne vieille technique du Cheval de Troie. Antique mais toujours aussi tordu et malheureusement efficace. Surtout lorsque des organes d’information supposés dignes de confiance coopèrent délibérément ou malgré eux.
Quand le site d’actualités en ligne bisontine Macommune.info traite de SOS Futures Mamans en avril dernier, c’est uniquement pour reprendre son beau discours de devanture. Aucune question un chouilla investigatrice n’est posée sur la position anti-IVG de l’association. Rien. Juste un passage de plats en règle. Une tribune gratuite et complaisante.
Mais au final, rien de répréhensible : Macommune est un site commercial privé. Il n’a perdu ce jour-là qu’une part de sa crédibilité et peut-être… un peu de son âme.
Beaucoup plus grave…

Vous pouvez lire, depuis début décembre et dans un publication locale, une nouvelle publicité pour SOS Futures Mamans. La voici :

 

Même discours. Rien sur la position anti-IVG. Et même un appel aux dons… Le gros problème c’est que cet encart a été publié dans le numéro de décembre du BVV (page 10) – le bulletin municipal mensuel de Besançon dont le maire de la Ville, Jean-Louis Fousseret, est le « Directeur gérant de la publication« .
Est-ce la vocation du BVV que de faire la promotion d’une association prétendument généreuse envers les femmes en souffrance – mais dont toutes les intentions ne sont pas clairement affichées ? Sans doute pas.

Espérons que les responsables du bulletin municipal se sont fait berner et qu’ils ne savaient pas. Sinon nous avons un gros problème avec le BVV.

Pour aller plus loin

Voyez ce reportage de France 3 Franche-Comté (à partir de 36 minutes) sur l’association SOS Futures Mamans, ses actions généreuses incontestables mais aussi ses méthodes et ses cachotteries.

Besançon, vieille ville britannique qui inventa l’attrape-gum

Ce samedi soir sur Arte, ça causait chewing-gums. Au détour d’un reportage intitulé « Le mystère des bulles de gomme » le maire de Besançon a soudain surgi . Il était question des affiches « attrape-gums » bien connues des Bisontins depuis quelques années.

 Jean-Louis Fousseret explique l’origine de cette idée :

« 80.000 mâcheurs de chewing-gums chaque jour. 20 millions de chewing-gums par an sur 55.000 m². Il fallait trouver une solution […]
Alors en me promenant, j’ai vu une plaque en bois sur un mur avec un chewing-gum dessus – peut-être un hasard. Et je me suis dit, au fond, si on mettait en place un système organisé pour récupérer les chewing-gums. Si on mettait en place un “attrape-gums”. »

Une promenade, une planche, une chewing-gum et paf ! donc : l’idée géniale qui arrive sans prévenir et change le monde. Et en bonus ce « peut-être un hasard » laissant envisager que – si ça se trouve – le Destin s’en est peut-être bien mêlé ce jour-là… Allez savoir.

À bien y regarder cette belle histoire en rappelle une autre. Mais si… rappelez-vous : il y a 2.300 ans, Archimède prenant son bain et comprenant soudainement les lois de la fameuse poussée à laquelle on donna son nom. Tout cela était peut-être aussi un hasard.

Un regret tout de même : le reportage d’Arte ne nous dit pas si Jean-Louis Fousseret a hurlé « Eurêka ! » lorsque l’idée de l’attrape-gum lui fut révélée.

Je taquine mais on est tous fiers de voir notre maire à la télé ainsi célébré pour son invention.

Sauf que… 

Sauf qu’il y a aussi des Bisontins qui regardent Arte et certains, parmi eux, se rappellent d’une version un peu différente. Ainsi, comme on peut le lire dans cet article du Post paru en novembre 2007 :

Le maire de la ville, Jean-Louis Fousseret, explique sur Europe 1 qu’il a piqué cette idée à la ville anglaise jumelée avec Besançon, Huddersfield. […]

Han !

Et puis il y a ce dossier de presse que la Ville de Besançon diffusa en 2010 pour faire le bilan de cette opération. Extrait :

« Sur une idée du maire, s’inspirant lui-même d’une expérience similaire menée outre-manche à Huddersfield, ville jumelée avec Besançon […] »


Rôôôô !!!

M’enfin. On ne peut pas lui en vouloir à notre maire. Passer sur Arte quand on a l’habitude de France 3 Franche-Comté ça peut vous changer un homme. On sait qu’on va y être regardé et écouté par des Parisiens.
Et puis tout le monde a rêvé un jour d’être un inventeur. Alors quand l’occasion se présente…
Un petit mensonge, une petite omission… tout ça c’était juste pour quelques petites bulles au fond.

Au fait c’est qui l’inventeur du tramway ?

Employés de la Ville de Besançon : le Tramway needs you !

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On a tous déjà vu cette scène au cinéma. C’est un grand classique des films de guerre.
Le général passe en revue ses troupes. Les soldats sont alignés, au garde à vous. Leurs visages sont graves. L’heure est grave. La voix du général est grave :

« – J’ai besoin de volontaires pour mener une mission particulièrement périlleuse. Cependant, ceux qui accepteront doivent savoir qu’ils n’en reviendront peut-être pas vivants. Mais ce sacrifice ne sera pas vain. C’est le prix que nous devons payer pour gagner cette guerre ( trémolos virils dans la voix).
Maintenant c’est à vous et à vous seuls de décider. »

Généralement, la caméra nous offre alors un plan large. Le silence se fait. Pas un soldat ne bouge. Les regards sont fixes.
C’est alors que l’un des hommes fait un pas en avant (nappe de violoncelles). Puis un autre (altos), suivi d’un troisième, d’un quatrième (cors, hautbois). C’est ensuite toute la troupe qui avance d’un pas (la musique s’emballe, les violons tonitruent et la lèvre inférieure de notre général tremblote d’émotion).
C’est beau. On en a les larmes aux yeux. Les héros ça fait toujours ça. Mais ce n’était que du cinéma.

Toutefois, amis Bisontins, les héros ça existe aussi au quotidien. Ils sont parfois tout près de vous. Figurez-vous que cette scène émouvante que je viens de vous décrire se joue en ce moment dans votre ville, sans que vous en ayez conscience.
Ici, point de généralissime discourant devant ses troupes au garde à vous. Il faut vivre avec son temps.
Tout se passe désormais par le biais d’un email collectif envoyé ce matin par Patrick Ayache (Directeur Général des Services de la mairie) à tous les services de la ville de Besançon. En voici la teneur (j’ai pris la liberté de mettre en gras les passages les plus émouvants, libre à vous d’imaginer violons, hautbois…) :

Chers collègues,

Le Tram a besoin de vous.

Avec la fin des vacances, le trafic automobile va retrouver son volume normal et comme les travaux du TRAM ont bien avancé cet été, les problèmes de circulation risquent d’être très aigus.

Un certain nombre de dispositions vont être mises en œuvre dont la mise en place d’itinéraires conseillés. Pour informer efficacement les automobilistes, des documents d’information vont être distribués aux conducteurs.

Nous recherchons donc des volontaires pour cette importante mission de contact avec les usagers et de diffusion efficace de l’information.
La mission: par équipe de 3, distribuer des « flyers » aux automobilistes à certains endroits stratégiques.

Les dates :

· vendredi 31 août de 7 H 30 à 9 H 00

· lundi 3 et mardi 4 septembre de 7 H 30 à 9 H 00 et de 17 H 00 à 18 H 30

Prolongement de l’opération si nécessaire.
Possibilité d’assurer un ou plusieurs créneaux au choix.

Formation : jeudi 30 août à 11 H 30 – salle Mégevand (Direction Voirie et Déplacements – 1er étage – 6 rue Mégevand)

Inscriptions : avant mercredi 29 août midi et avec l’accord de votre chef de service auprès de xxxx

xxx@grandbesancon.fr poste 6414.

Merci d’avance pour votre mobilisation et bonne rentrée à tous.

Voilà. Imaginez maintenant nos fonctionnaires municipaux recevant ce vibrant appel et répondant tout de go et comme un seul homme (et les dames aussi) :

« – J’EN SUIS !!! »

Bien sûr, vous l’aurez remarqué, notre généralissime municipal a oublié un passage important dans son vibrant appel. Celui où il annonce clairement les risques à ses troupes. C’est pourtant ce passage qui confère à la mission sa portée sacrificielle.
Corrigeons donc ce petit oubli :

Nous recherchons donc des volontaires pour cette importante mission de contact avec les usagers et de diffusion efficace de l’information.
La mission: par équipe de 3, distribuer des « flyers » aux automobilistes à certains endroits stratégiques.
Vous devez toutefois savoir que vous vous ferez parfois copieusement injurier par les automobilistes.
Certains parmi vous n’en reviendront peut-être pas…
Mais c’est le prix à payer pour gagner cette guerre et espérer une réélection en 2014.

Glups !

Au passage, les élus de la ville ont également reçu cet émouvant message… sans avoir été consultés sur l’opportunité politique de cette mission à hauts risques.
Pas sûr qu’ils apprécient tous cet appel à l’héroïsme… les lâches !

Besançon : le cirque Medrano offre des places… payantes

J’ai reçu aujourd’hui ce message d’une prénommée Giliane. Cela concerne la venue du cirque Medrano à Besançon les 19 et 20 août derniers, pour six représentations.
Giliane aurait dû être ravie de sa soirée au cirque : elle avait obtenu une invitation pour deux personnes grâce à l’Office du Tourisme de Besançon qui avait fait part de cette opportunité sur sa page Facebook, le 9 août dernier.


Oui mais voilà : Giliane n’a pas trop apprécié ce que nous appellerons « la méthode Medrano ». Elle écrit :

Bonsoir Bison Teint,

Un petit signalement, qui vous intéressera ou pas.
Le 9 aout dernier, l’office de tourisme laisse un message sur Facebook, proposant de venir retirer des invitations pour le cirque Medrano, pour le 19 août à Besançon.
Sympa !
Je vais retirer des invitations, valables pour 2 personnes.
Le 19 août, on arrive au cirque Medrano quasiment 1 h avant le début du spectacle. On doit « valider » nos invitations à la caisse, où on nous annonce finalement qu’il n’y a plus de places gratuites disponibles et qu’on doit donc payer 6 euros par personne… Une dame derrière nous arrive, bien remontée, et dit « Je viens de téléphoner, on n’a pas à payer quoi que ce soit si on a des invitations, c’est une arnaque ! » Elle repart, refusant de payer, ses gamins l’air très déçus…

Moi, devant la caisse, je n’hésite pas une seconde, ça fait une semaine que ma fille de 3 ans attend impatiemment de venir au cirque et demande tous les jours si c’est « tout à l’heure le cirque ? »
L’impression de s’être bien fait avoir, je paye les 6 euros par personne. Comme la grande majorité des gens autour de nous.
Un ami qui avait la même invitation (récupérée au Mac Do), est arrivé 10 min après nous, et a payé, lui, 6 euros pour les enfants et 12 euros pour lui… (tarif à la tête du client sans doute ??)

La personne à la caisse, devant nos remarques, s’est défendue en disant qu’il était écrit en bas de l’invitation (en tout petit) « dans la limite des places disponibles ». Mais d’après cette même personne, « si on était venu le matin, il n’y avait déjà plus de places gratuites disponibles… »

Le soir-même, un reportage dans l’émission Capital abordait cette arnaque qui, légalement, n’en est pas une… (puisque « dans la limite des places disponibles »)

Ce sont des méthodes bien discutables, puisque la plupart des parents, une fois devant la caisse du cirque avec leurs enfants super excités, après leur avoir « promis » le cirque depuis parfois plusieurs jours, ne se verraient pas rentrer chez eux « bredouille »…. Et finalement, 6 euros, c’est pas si cher…. Donc, la plupart payent…….

Puisque c’est légal, on ne peut rien faire vis-à-vis du cirque lui-même. Et comme c’est dit dans le reportage de M6, puisque ce sont des petites sommes qu’il faut finalement payer, personne ne porte plainte.

En revanche, ce sont les mairies qui acceptent la venue ou non de cirques sur leurs communes. Sachant qu’il y a beaucoup plus de demandes de la part des cirques, que de places disponibles dans les communes chaque année. Il serait donc peut-être utile d’alerter notre cher maire, ou en tout cas les services compétents, sur les méthodes de ce cirque. Medrano procède ainsi dans toutes les villes où ils vont : ils distribuent beaucoup, beaucoup d’invitations chez les commerçants, dans les comités d’entreprise, etc… Mais au final, il n’y a jamais de places gratuites disponibles, et il faut payer pour rentrer sous le chapiteau. Des petites sommes. Donc, ça marche. Les gens payent. Ce n’est pas de la vente forcée, mais presque…

Je ne sais pas si ça pourra vous intéresser ou non.
Pour ma part, je vais signaler ces méthodes abusives à la mairie, des fois que…

Bonne soirée !

Gilliane

Voilà pour le message de Giliane. Visuellement ça aussi pourrait donner ça :

Plus sérieusement, voici un extrait d’un article paru sur le site de Que Choisir :

La technique est bien rodée. Quelques jours avant le passage dans une ville, les équipes de Medrano distribuent chez les commerçants et auprès des comités d’entreprise des bons donnant droit à une ou plusieurs entrées gratuites. Séduits par l’offre, les spectateurs sont, en général, nombreux à se presser devant le chapiteau avant le début du spectacle. Pourtant, rares sont ceux qui réussissent finalement à entrer dans le chapiteau sans rien payer. Parmi les raisons invoquées : le manque de places dans la tribune populaire, réservée aux places gratuites, ou bien l’impossibilité d’utiliser deux bons au sein d’une même famille. Pour ne pas décevoir leurs enfants, la plupart se résignent alors, à contrecœur, à acheter l’affiche-programme officielle du spectacle (5 € par personne) ou bien à payer une ou plusieurs places à plein tarif (23 ou 28 € pièce), indispensables pour pénétrer sous le chapiteau.

Sur Facebook j’ai lancé un appel afin d’avoir des retours d’expériences sur ces places offertes (ou pas). Il apparait que des personnes ont effectivement pu rentrer gratuitement grâce à leurs invitations.

Cependant, d’autres ont été refoulées ou plus exactement invitées à payer leurs places à prix d’ami ou à acheter un programme pour pouvoir rentrer.


(les avis sur la qualité du spectacle c’est autre chose. Je n’entrerai pas dans le sujet)

Concernant la Ville de Besançon et l’Office du Tourisme, je leur ai fait remonter cette situation et ils disent « tomber des nues« . On peut les comprendre : les cirques procèdent avec les commerces, entreprises et autres collectivités de la manière suivante : ils déposent des affiches et en échange laissent des invitations que ces « partenaires d’un jour » distribuent comme bon leur semble. Toutefois on se garde bien de préciser à ces partenaires qu’il conviendrait de lire les petites lignes avant d’affirmer « avoir des invitations gratuites à distribuer ou à faire gagner ». Vous savez, cette petite ligne qui dit :

« dans la limite des places disponibles »

Concernant le Cirque Medrano qui surfe aux frontières de la légalité avec ce genre de procédés (tout en restant du bon côté), disons que si légalement la méthode tient la route, moralement c’est tout petit. Les parents promettent aux enfants d’aller au cirque (ce que certains n’auraient pas eu les moyens de faire même à 6 euros la place) et ils se retrouvent acculés à devoir payer ou à faire pleurer les gosses.

« — Allez Maman, on y va quand mêmeuuu ! »

Sympa l’alternative, vraiment.

Commercialement le procédé est sans doute habile puisque cela permet de remplir les gradins et de rentabiliser au mieux les représentations. Cependant à terme, l’image du cirque Medrano ne peut qu’en être ternie. Effet boomerang : les déçus parlent, ils écrivent, ils commentent, se plaignent auprès de ceux qui leur ont fait gagner des « places gratuites »… certains bloguent, des articles de presse en font état… Et tout cela arrive en tête des résultats quand on recherche sur Google « Medrano invitation« – par exemple. C’est comme ça, les gens n’aiment pas être pris pour des cons.

Le quotidien dijonnais d’information en ligne Dijonscope a reçu l’an dernier des plaintes de ses lecteurs après avoir offert des places pour le Cirque de St.Petersbourg (qui n’a de russe que le nom puisque c’est en fait Medrano). Désormais, Dijonscope refuse d’être le Cheval de Troie de ce genre de procédé et n’offre plus de places de cirque « gratuites ». Chat échaudé…

Quant à moi j’ai posté ce commentaire sur la page Facebook du cirque Medrano ce mercredi après-midi aux alentours de 16h00. En une heure, il avait déjà attiré pas mal de « j’aime » et quelques commentaires, mais pas encore de réponse de la part de Medrano. Y en aura-t-il une ? Le commentaire sera-t-il effacé ? À suivre ici.

Bon allez ! On ne va pas se laisser abattre : j’invite tout le monde au restaurant !

« dans la limite des places disponibles »

Pour aller plus loin