Archives de catégorie : Mots d’humeur

Les oreilles d’Usain Bolt ne sont bonnes à rien

Rôôôo l’autre là – Usain Bolt. Il court sur cent petits mètres et c’est le monde entier qui en fait des tonnes…
Oui, je sais. Il les a courus super vite ses cent mètres. Il a même été le-plus-rapide-de tous-les-temps à ce qu’on dit. Mais le plus rapide SUR CENT MÈTRES bon sang ! Juste sur cent petits mètres et pis c’est tout !
Et puis quoi ? Qu’est-ce que ça prouve sur les capacités du bonhomme à affronter LA VRAIE VIE ? Je veux dire par là : à quoi ça peut bien lui servir au quotidien d’être le plus rapide au monde sur 100 mètres ? À quoi ?

J’ai bien quelques idées qui me viennent…

Tiens par exemple, on peut aisément envisager que le jour des soldes, lorsque le rideau de fer du Cora du coin se lève, Usain est le premier arrivé au rayon électroménager. Et bingo ! La centrale vapeur soldée à 50% c’est pour lui ! Sacré avantage. C’est indéniable. Mais encore ?

Au mariage de la cousine Jessica, lorsque cette dernière lance son bouquet par dessus son épaule de jeune baguée, qui c’est qui se précipite et qui grille toutes les célibataires de la noce ? À votre avis ? Bah oui c’est Usain évidemment ! Et tant pis si le bouquet était destiné à une donzelle et pas à un grand gaillard plein de muscles. Quand on a la compét’ dans la peau, on ne se domine pas… Et à part ça ?

Oh ! Il y a aussi toutes ces petites chausse-trapes du quotidien qui n’auront pas de prise sur notre centmètrier et qui nous, nous pourrissent la vie : le bus qui est déjà à la station et que nous n’atteindrons pas à temps, même en courant – Usain – lui – il peut tout en courant.
Le type de Chronopost qui sonne et qui n’attendra pas la fin du pissou, le remontage de la braguette et la course effrénée vers l’interphone. Avec Usain, le gars de Chronopost ne serait pas reparti avec le colis en laissant derrière lui un avis de re-passage pour lundi… Usain aurait pu profiter durant le week-end de sa commande chez Amazon (le dernier Marc Lévy). Veinard va.

Usain Bolt a donc un super pouvoir et cela peut parfois être utile au quotidien. Mais franchement, est-ce que ça justifie qu’on en fasse des montagnes ? Que l’on nous passe et repasse sa course de 9 »63 jusqu’à la nausée ; et au ralenti en plus, histoire d’en profiter un peu plus longtemps… et sous un autre angle, au cas où l’on aurait manqué quelque chose, je sais pas moi, un mouvement de chaussette peut-être…

Je dis non ! et même NON ! Ça ne mérite en rien ce déchainement médiatique. Il y a sur cette planète des comportements autrement plus incroyables et qui mériteraient qu’on s’y arrête un peu. Rassurez-vous va, je ne vais pas sortir le violon et vous faire larmoyer sur les actes héroïques de quelque médecin ou pompier sauveur de vies. Laissons le pathos de côté et restons dans le domaine de la performance physique pure.
Tiens ! MOI par exemple ! Je sais faire un truc exceptionnel, rarissime, UNIQUE : je suis capable de bouger mes oreilles. Non non, ne souriez pas. Je ne bouge pas les oreilles comme vous. Moi je sais les mouvoir indépendamment du reste de mon visage. Je veux dire : sans froncer les sourcils, ni rider le front. Je bouge mes oreilles et rien que mes oreilles : de haut en bas et de l’avant vers l’arrière ! Oui môssieur ! Oui madame !

Là je vous sens interloqués. Faut dire qu’il m’en a en fallu des heures de concentration et de souffrance pour y parvenir. Toute une enfance passée devant le miroir à espérer le moindre mouvement des lobes, le plus petit tressaillement du pavillon. Beaucoup d’efforts en somme. Énormément de sacrifices et une discipline de chaque instant. Tout comme Hussein sur la piste en quelque sorte. Oui c’est ça. C’est exactement ça ! Usain et moi nous avons cette expérience en commun !

Malgré tout, je suis parfaitement conscient que cette extraordinaire capacité m’est sans doute aussi inutile au quotidien que de savoir courir le 100 mètres super vite. Cependant, qui parmi vous peut bouger ses oreilles comme je le fais ? Et qui peut se vanter de courir le 100 mètres en 9 »63 comme Usain Bolt ? Hmmm ?

Ouais. Mais voilà : le 100 mètres d’Usain, on en a fait un événement mondial, alors que mes oreilles tout le monde s’en cogne. Et pourquoi d’après vous ? Pour quelle obscure raison, Nelson Monfort ne minaude-t-il jamais pour moi dans son micro en érection ?

 » Bison. Ô Bison ! Quelle in-cro-yable performance vous nous avez offert là ! What a fucking perf ! Vous nous avez im-pres-sion-nés ! ensorcelés ! que dis-je : é-blou-is ! C’est toute la France que vous venez de toucher en plein cœur avec cette hal-lu-ci-nan-te chorégraphie ! Ce ne sont pas deux oreilles que vous avez là ! Ce sont des danseuses du Bolchoï !
Je peux vous dire Bison que le public de France Télévisions qui nous regarde en ce moment se joint à moi pour vous dire combien il vous aime ! We love you Teinted Buffalo ! Et nous aimons aussi beaucoup votre générosité. Nous savons bien sûr que l’hiver dernier vous avez été profondément touché par l’abattage de votre ami Léon le platane. C’est bien sûr à lui que vous pensez aujourd’hui en bougeant les oreilles, n’est-ce pas Bison ? »

Finalement c’est pas plus mal. Je m’en passerai bien du Nelson. Et puis je préfère la jouer grand seigneur finalement et rester discret et humble avec mon super pouvoir.
Je tiens toutefois à avoir une pensée amicale pour mon confrère Usain Bolt qui n’est pas fichu de bouger les siennes, d’oreilles. Pauvre vieux va.

Commerces bisontins : et s’il suffisait d’un plongeon dans le Doubs ?

À la une, à la deux, à la trois…

La scène se déroule à Tver en Russie. On y voit 133 personnes sautant simultanément « à l’élastique » d’un pont situé au-dessus de la Volga. Images impressionnantes, idée insolite et forcément voilà une vidéo qui buzze sur le Web depuis quelques jours.

Et si j’en parle ici c’est parce que Tver, ville de 480.000 habitants située à moins de 200 kms au nord de Moscou ; Tver donc, est jumelée avec Besançon depuis 1996 !

Alors une idée me vient. Je pense à nos commerçants bisontins en lutte contre le chantier du Grand Méchant Tram et ses effets négatifs sur le commerce local. Je pense à l’Union des Commerçants de Besançon (UCB) toujours à la recherche d’idées nouvelles et de coups médiatiques prompts à faire gagner à sa cause les gens de Besançon et d’au-delà.
Le chantage autour du passage du Tour de France ayant fait long feu, l’UCB a lancé récemment une pétition… Une de plus. Les pétitions, n’est-ce pas, ça fait tellement XXe siècle

Alors pourquoi ne pas envisager un gros coup à la manière de nos jumeaux de Tver ?

Projetons-nous : nos braves commerçants se retrouveraient sur la passerelle Battant, au coeur du chantier (symbole) et 1 et 2 et 3 et… PLOUF dans le Doubs !
Bah oui, plouf. Forcément. Le coup des élastiques a déjà été fait et puis les gens de Tver avaient une bonne excuse pour s’éviter la Volga : l’eau y est froide.
Mais le Doubs en été, il n’y a pas d’excuse mesdames et messieurs les commerçants ! PLOUF donc.

Et quel plouf ! Un plouf sacrificiel exécuté sous les objectifs des médias locaux bien sûr, mais surtout sous les yeux médusés des Bisontins réunis sur les quais pour assister à l’événement.

Des habitants de la Boucle subjugués par le courage de leurs commerçants de proximité. Des Bisontins touchés en plein coeur (de ville). Des Bisontins jurant haut et fort que jamais, plus jamais ils ne se rendraient dans les grandes surfaces périphériques ou sur Internet pour faire leurs courses !

Des Bisontins qui se dirigeront alors tout de go vers la Sainte Maquette du tramway espagnol honni afin de lui jeter des tomates… espagnoles (zut !)…

Il aura donc suffi d’un plongeon dans le Doubs.

Discussion au-dessus du Doubs

~


[Vacarme. Bruit mécanique. Un chantier.]

Passerelle : Mon pauvre. Ça va dis ? T’as pas un p’tit creux sous le tablier ? 🙂

Pont Battant : Fais ta maligne gamine. Taquine-moi tant que tu peux. Au moins j’ai l’impression d’exister et d’être encore un peu utile.

Passerelle : Non vraiment, j’ai mal pour toi mon vieux. T’es devenu un vrai gruyère, une passoire.

Pont Battant : Ouais. Y’a plus que la pluie pour me traverser. Quelle fin minable, j’te jure…

Passerelle : C’est long non ?

Pont Battant : Tu m’étonnes. Des mois que ça dure. Mais là, j’aimerais qu’on en finisse.

Passerelle : C’est pour bientôt va. Les gens en parlent quand ils m’empruntent. Ils disent qu’ils vont te découper en tranches – schlac ! schlac ! – et évacuer tes restes dans des barges. 🙁

Pont Battant : Tu veux dire que je vais prendre le bateau ? Mais c’est mon rêve ça ! Depuis toujours !

Passerelle : Un solide gaillard comme toi avec des rêves de gosse !?

Pont Battant : Faut me comprendre. Ça fait presque soixante ans qu’ils me passent sous le tablier les bateaux. A chaque fois j’ai les piles qui me démangent mais je reste là comme un vieux danseur pathétique à faire le grand écart entre Battant et la boucle. Je les regarde s’éloigner, disparaître. Je m’accroche un moment aux dernières vaguelettes de leur onde.
Et après, je m’emmerde. Si tu savais comme je m’emmerde.

Passerelle : Allez ! T’es un Battant non !? Et puis t’es pas si vieux. Celui qui était là avant toi – le pont Romain – ils l’avaient gardé plus de mille ans !

Pont Battant : Je sais gamine. C’est ça le progrès. On appelle ça l’obsolescence programmée. Moi j’étais pas fait pour durer. C’est comme ça.

Passerelle : En tout cas, moi j’y prends goût à cette ville et à ces gens. J’aime bien vibrer sous leurs pas, résonner de leurs mots et de leurs rires. Ils ont un drôle d’accent non ?

Pont Battant : Profite, gamine. Parce qu’après moi, il y en aura un autre, tout neuf, et…

Passerelle : … je deviendrai inutile, je sais. Ils me démonteront, m’empileront, me rangeront et je retournerai – docile – dans mon camion. Je m’en irai vers un autre fleuve, une autre rivière… 🙁

Pont Battant : … et un autre condamné.

Passerelle : Je suis juste une remplaçante. A poor lonesome passerelle. Une fille de passage et rien de plus.

Pont Battant : Mais tu remplaces bien et j’aime que tu sois là, gamine.

Passerelle : LOL!! Charmeur 🙂 <3

Pont Battant : Charmante…

[Vacarme. Bruit mécanique. Un chantier.]

Photo empruntée au site http://lfdinfrance.blogspot.fr

Beau gâchis…

Non, non je ne fais pas les poubelles. Promis.

En vérité, je suis tombé totalement par hasard sur cette scène, mercredi dernier, derrière le Théâtre musical de Besançon. Un employé jetait par centaines des brochures de la saison tout juste terminée.
L’homme prenait bien soin d’ôter le film plastique emballant les brochures par dix afin de transvaser ces dernières directement dans la « poubelle vert », celle des recyclables.

La voiture était remplie de brochures neuves déjà obsolètes, imprimées pour rien.
Le théâtre n’est sans doute pas le seul a procéder de la sorte. Je ne blâme pas l’employé qui accomplissait le travail qu’on lui avait confié. Mais à propos de ce gâchis de ressources naturelles, d’énergie, d’argent public… on peut parler de gaspillage absurde non ?

Il faudra bien un jour qu’on s’interroge sur ces publications papier imprimées en surnombre et au final, détruites en catimini.

Elle est belle, elle est fraîche ma rumeur bisontine…

Vous là ! Vous qui arrivez sur cette page après une petite recherche sur le Web !

Laissez-moi deviner…

Vous êtes à la recherche de détails croustillants n’est-ce pas ?

Vous aimeriez en savoir plus sur L’AFFAIRE dont tout le monde parle ?

Il faut dire que CETTE AFFAIRE aurait parfaitement sa place dans les colonnes de « VOICI la boucle » et autre « Closer 25 »… Mais voilà, les journaux people locaux y’en a pas.

C’est frustrant, c’est même rageant et surtout tellement injuste : aucune trace de L’AFFAIRE dans la presse bienpensante locale. Rien. Que dalle !

Pourtant, hier, votre collègue était formel : il tenait cette information depuis le matin, lorsqu’il avait acheté sa baguette à la boulangerie du coin. Des clients en parlaient tout en sourires goguenards. L’un d’eux semblait d’ailleurs très bien informé puisqu’il l’avait appris de son voisin qui fait du foot avec le frère d’un commerçant dont l’une des employée est la sœur d’une aide-soignante de la Polyclinique. Cette dernière n’était pas de service ce jour-là, mais… mais voilà quoi. C’est une source fiable. Forcément. En plus tout le monde en parle non ? Alors pourquoi douter ?

C’est là que votre pulsion de curiosité est devenue soudainement incontrôlable. Et puis vous avez bien le droit d’être informé n’est-ce pas ? D’ailleurs si personne n’en parle OFFICIELLEMENT c’est forcément qu’ON cache des choses aux Bisontins. Mais pas dupe…

Allez, zou : Google, deux ou trois mots-clés résumant L’AFFAIRE et pof ! Vous voilà sur cette page.

Et alors ?

Je suis bien mignon de vous raconter tout ça moi, mais vous le savez déjà puisque vous êtes ici.

Alors ? L’AFFAIRE quoi !? Qui ? Quoi ? Quand ? Comment ? Avec qui ? Pourquoi ?
Du croustillant, vous avez ?

Sauf que…

Sauf que le plus croustillant dans cette AFFAIRE, c’est précisément le fait qu’il n’y a pas d’affaire…
Juste une rumeur sournoise qui enfle enfle enfle jusqu’à devenir plus grosse que le bœuf le sens critique de beaucoup de gens. D’ailleurs – le saviez-vous ? – il y a de cela quelques années, le précédent maire de Besançon avait été visé par la même rumeur. Exactement la même !
On dit que la foudre ne frappe jamais deux fois de suite au même endroit. La bêtise et la méchanceté, par contre, en sont tout à fait capables.

Mais d’où est est partie cette rumeur ? Malheureusement, si l’on peut remonter une rivière jusqu’à sa source, il est rare que l’on puisse en faire autant avec une rumeur. Dommage car on pourrait parfois être fort surpris de l’identité du « créateur originel », ainsi que de ses intentions.

Mais pourquoi nous laissons-nous si facilement convaincre ?

Par curiosité malsaine bien sûr mais aussi parce que la rumeur concerne toujours les puissants, ceux que nous connaissons tous mais que nous n’approchons pas. Consciemment ou pas, la rumeur nous offre une occasion de les atteindre, de renverser l’ordre habituel des choses. À notre tour de devenir — un peu — puissants… à leurs dépens. C’est moche mais tristement humain.

Parmi les procédés qui apportent de la crédibilité à une rumeur, citons le fameux témoin qui serait le dépositaire de l’information de départ. Un témoin à la parole forcément incontestable de part sa fonction ou sa réputation.
Ce témoin, nous ne l’avons pas directement entendu ni même rencontré et nous ne le connaissons généralement ni d’Eve, ni d’Adam.
En fait nous le connaissons plutôt de Stéphanie qui connaît Mathieu qui connaît Kevin qui connaît Fatima qui connaît Corinne qui…. connait personnellement LE témoin en question.
Et voilà comment on remonte à la fameuse aide soignante, au fameux pompier ou qui sais-je encore… bref à quelqu’un de présumé FIABLE … et qui SAIT.

Tenez, vous par exemple : demandez-vous ce qui vous a poussé à croire en l’authenticité de L’AFFAIRE qui vous a mené jusque ici. Vous tenez sans doute l’information de quelqu’un en qui vous avez confiance. Mais ce quelqu’un, de qui la tient-il ?

De l’ours qui a vu l’ours qui a vu l’homme je parie.

Autre facteur qui accroit la rumeur : le silence suspect. Si personne ne dément L’AFFAIRE, c’est qu’elle est vraie et que l’on cherche à l’étouffer, n’est-ce pas Madame Ginette ?…

Au passage, j’en profite pour préciser que JE NE SUIS PAS UN VRAI BISON. Je préfère démentir pour le cas où certains apercevraient de jeunes vaches à longs poils quelque part dans le Haut-Doubs. C’est pas moi.

Garder à l’esprit qu’au départ de la chaîne de la rumeur, il y a toujours l’intention de nuire. Et si les maillons suivants ne pèchent le plus souvent que par naïveté, ils n’en deviennent pas moins les complices passifs et complaisants de cette intention de départ.

Mais voilà, la responsabilité se dissout dans le nombre. Alors tant mieux tant pis si c’est faux. On en parlera nous aussi au voisin, à la caissière ou à la nounou du petit dernier. Avec la fierté d’être dans la confidence d’une information incroyable et d’en faire profiter d’autres personnes.
Joie de voir leurs yeux s’écarquiller, leurs lèvres former un grand O.
Passe à ton voisin.

Pour mémoire, voici un exemple édifiant dont le tout Paris médiatique fit des gorges chaudes en 1986. Une actrice, une rumeur et au final la nécessité pour elle de démentir au journal de 20 heures. Pourtant à l’époque, pas d’Internet, de Facebook, de Twitter.
La rumeur n’a pas besoin de ça. Elle n’a besoin que d’un terreau pour croître : l’humain. Elle n’a qu’un seul ennemi : votre sens critique.

Petite séance de rattrapage pour ceux qui ont manqué les années 80. Révision pour les autres :


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Premier rail : une étape technique, rien de plus…

« Concernant ce non-événement sur le quai Veil Picard, ce n’est qu’une étape technique qui devait survenir sur un quai fermé pour travaux depuis plusieurs mois, rien de plus … »

Voilà ce qu’un élu bisontin de la majorité municipale (Franck Monneur) écrivait en janvier dernier sur Facebook suite à l’émoi suscité par l’abattage des arbres du quai Veil Picard. Abattage qui avait été lancé en catimini par peur des réactions des méchants Zécologistes et autres platanophiles obsessionnels…

Bref, ça c’est fait et nous voici quelques mois plus tard, à quelques heures de la pose très médiatisée (élus invités, journalistes convoqués, retransmission en direct sur Internet) du premier rail du tramway sur l’avenue François Mitterrand.

Un acte purement technique donc mais que la communication (jusque là assez problématique) du tram Tram va tenter de transformer en un événement fédérateur prompt à concrétiser un peu l’arrivée encore bien lointaine des premières rames bleu turquoise.

Mais ne boudons pas notre plaisir et transposons à ce vendredi 22 juin, la citation de Franck Monneur, puisqu’elle est à l’évidence parfaitement adaptée à l’événement du jour :

« Concernant ce non-événement sur l’avenue François Mitterrand, ce n’est qu’une étape technique qui devait survenir sur une voie en travaux depuis plusieurs mois, rien de plus … »

Ah oui, ça le fait.

A lire pour compléter :

Le tout premier rail, vaille que vaille…

Le tout premier rail, vaille que vaille

Le vendredi 22 juin 2012, le premier rail du tramway de Besançon sera officiellement posé avenue François Mitterrand.

Pagaille, ferraille, grisaille, Bisontins qui braillent. Aïe aïe aïe ! Faudrait pas que le tram déraille…

Vite ! Vaille que vaille, saisir le gouvernail, éviter la mitraille et les diseurs qui raillent.

Il faut trouver un éventail afin de chasser cette grisaille. Ramener les brebis au bercail.

Alors inviter tout le sérail. Lui servir mangeaille et cochonnaille arrosées de jus de papaye et de crémant extra-dry.

Puis, médaille au poitrail et fier comme un samouraï, inaugurer LE PREMIER RAIL.

Non pas comme un bout de ferraille, comme un détail ou un bonzaï. Plutôt sortir tout l’attirail et faire de ce feu de broussailles de merveilleuses retrouvailles.

En somme, la fin de la grande muraille séparant les ouailles de l’éminent épouvantail :

« – Oh que m’offrez-vous là mon ami ? Un rail de fiançailles ? Je tressaille, je défaille, les émotions m’assaillent… ».

A moins bien sûr que la belle bâille, piaille et puis s’en aille. Tournant le dos aux épousailles, au rail, à cette canaille d’autorail :

« Ton feu de paille sent l’ail et pis y’a pas marqué cobaye. Bye bye. »

Jacques Grosperrin, Saint Patron des écoles de la 2e circonscription du Doubs


Ce que vous venez de lire est un extrait du tract que le député UMP sortant Jacques Grosperrin a distribué aujourd’hui dans certains villages de la 2e circonscription du Doubs. Cet exemplaire et ses nombreux frères ont été gracieusement offerts aux parents de l’école de Beure. Des personnes me confirment que plusieurs autres écoles ont reçu la visite de la GrosperrinTeam 2012.

On y apprend que Jacques Grosperrin est « un député protecteur » puis on nous explique cette notion : le député est intervenu activement auprès de l’Inspection Académique pour soutenir des écoles menacées de fermeture. Des écoles de sa circonscription évidemment.
Voilà donc Jacques Grosperrin – auto-proclamé Saint Patron des écoles de la 2e circonscription du Doubs à trois jours du deuxième tour des élections législatives. Plus c’est gros hein…

Rappelons tout de même que Jacques Grosperrin, comme il le rappelle à qui veut l’entendre, est persuadé que le nombre d’enfants par classe n’est pas lié à la réussite de élèves. Ces deux facteurs ne sont pas du tout corrélés voyez-vous. Et à l’appui, il vous avance les résultats d’une étude soit disant confidentielle mais très très très sérieuse. Si si (anecdote rapportée par le  Collectif des parents et enseignants en colère ayant obtenu audience auprès du député en mai 2011).
Souvenons-nous également que M.Grosperrin a voté sans sourciller le budget de l’Education Nationale qui entérinait de nombreuses suppressions de postes. Que le nombre de postes à récupérer était fixé pour chaque Académie. Et donc qu’en jouant de son influence pour sauver des classes de sa circonscription un député nuit forcément – selon le principe des vases communiquant – à d’autres écoles. Oui mais… pas grave tant que ces écoles-là sont sur une autre circonscription.
On dit même que ce fut un sacré marchandage entre députés du même bord pour que chacun puisse prétendre avoir sauver telle ou telle classe.

« Déshabiller Paul pour habiller Jacques. »

Bref, de la politique comme on aimerait en voir moins souvent.

Toufik teint ?

Salut Bison !
tu pourrais dire à nos petits camarades élitiques que je ne suis pas toi, et que tu n’es pas moi ?
Oui en effet, comme tu le sais il m’arrive souvent d’assister à des réunions politiques de tous bords ; et ce soir justement j’étais à celle de Barbara Romagnan et Eric Alauzet au Kursaal…
La première, me connaissant pourtant bien, m’a posé la question : « Vous ne seriez pas le Bison Teint par hasard ? » et ce avant qu’une dizaine de minutes plus tard, Claude Jeannerot ne remette ça en m’attribuant le même mérite.
Déjà une rumeur « populaire » similaire courait apparemment plus ou moins en ce sens il y a peu, mais je croyais que c’était évident, le Toufik Teint ou le Bison de Planoise n’était que légende.
Ou à moins que je ne sois redevenu schizophrène bipolaire (auquel cas merci d’arrêter cette mascarade identitaire en reprenant immédiatement tes médicaments !).
En tout cas n’hésite pas à leur dire qu’ils sont couillons. J’ai essayé de le leur rappeler de manière diplomate tout à l’heure mais ils avaient l’air dubitatifs, avant d’admettre un possible quiproquo.
Mais le plus gros problème lié à cela c’est que maintenant je me demande qui est le double maléfique de l’autre… bon je te laisse, bien à toi !
Toufik de Planoise

J’ai reçu ce message de Toufik aujourd’hui et j’avoue avoir bien ri. J’ai été également surpris que Barbara Romagnan et Claude Jeannerot se pose cette question existentielle.
Remarquez, avec un brin de machiavélisme je pourrais avoir une paix royale. Il suffirait pour cela de faire une mauvaise blague à Toufik du genre :

 » J’ai décidé d’en finir avec l’anonymat. C’est bien moi Toufik. Vous m’avez débusqué. Z’êtes trop fort. « 

Mais non. Toufik est trop sympa pour mériter ça et en échange du magnifique travail qu’il a fait sur Wikipedia en contribuant à de nombreux articles sur Besançon, son histoire et ses monument – en échange de ce travail-là, Toufik mérite autre chose que d’être traité de bison.
Rétablissons donc la vérité : Toufik n’est pas moi et je ne suis pas Toufik.

Par contre, j’ai une rumeur pour vous : Barbara Romagnan et Claude Jeannerot seraient une seule et même personne, mais chut !

Le tramway de Besançon se presse même les jours fériés…

C’est bien connu, les socialistes sont opposés à un assouplissement de la législation sur le travail dominical. Le dimanche ça se respecte et les jours fériés idem !

Pourtant on pouvait lire dans l’Est Républicain de ce 8 mai 2012 (jour férié) :

« (…) à noter que deux entreprises ont obtenu des dérogations pour travailler le 8 mai, sous réserve de commencer après 9 h. Bouygues sur le pont Battant et Eiffage au giratoire de Micropolis. »

Tiens tiens… des salariés qui travaillent sur le chantier du tramway de Besançon un jour férié. Une ville à majorité de socialiste, pourtant.
Y aurait-il des pressions sur les délais de livraison du tramway ? Bah oui… L’engin tant attendu devra être sur ses rails le plus tôt possible. Il ne faut perdre aucun jour, aucune heure car plus tôt les trous seront rebouchés, plus tôt le goût amer des travaux sera passé et les rancoeurs associées oubliées.

La date fatidique c’est sans doute mars 2014. Non, ne rêvez pas, le tram ne sera pas encore en fonction mais il serait bon il est impératif qu’à cette date, le plus difficile soit passé, que l’on aborde la phase « propre » : les essais et la cosmétique.

D’ailleurs il y aura également des élections municipales en mars 2014. Il y a peut-être un lien.