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Suivez en direct l’inauguration de la gare de Besançon Franche-Comté TGV

Ce jeudi 1er décembre, on inaugure la gare TGV d’Auxon. Oui je sais, l’appellation officielle c’est « gare de Besançon Franche-Comté TGV« . Mais voilà, elle a été construite bien loin de Besançon, sur la commune d’Auxon-Dessous ou Dessus, on ne sait plus.

Donc reprenons : ce jeudi 1er décembre on inaugure la toute nouvelle gare d’Auxon Besançon Franche-Comté TGV. Enfin… plus exactement, disons qu’on la rinaugure car le 8 septembre dernier, le Président Nicolas Sarkozy avait décidé d’inaugurer la ligne LGV avant l’heure afin de placer un discours sur les 30 ans du TGV et l’avenir du ferroviaire.

Mais cette fois c’est NOTRE inauguration. Même si le premier TGV n’arrivera que le 11 décembre prochain. N’empêche qu’il y aura du beau monde : la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, Guillaume Pepy (président de la SNCF), Hubert Du Mesnil (président de RFF) et Sophie Boissard (directrice de gares et connexions).

Attendez, vous n’avez encore rien vu. Deux invités de marque seront également présents sur place. J’ai nommé le Grugru (fameux contributeur de ce blog : c’est lui qui assaisonne la Grugrubrique) et Michel23 (blogueur culinaire pas comme les autres).

Ces deux personnages vous feront partager l’événement via Twitter – à leur façon – en textes et en images. Tout cela s’affichera dans le module ci-dessous. Vous y lirez également tous les autres tweets relatifs à cette inauguration.

Pour information, le compte @blogtgvrhinrhon est celui d’un ferrovipathe (fan de train) qui twittera sans doute lors de l’événement. Le compte twitter officiel de la SNCF est : @ConnectGares

Vous pourrez également réagir de deux manières

depuis Twitter en intégrant dans vos messages le hashtag #gareRR

dans le module ci-dessous en utilisant le champ dédié. Mais les messages devront être modérés et cela ne sera pas immédiat. Twitter reste donc la solution idéale.

Pour patienter jusqu’à demain, jetez donc un œil à cette vidéo exclusive de la gare TGV à la veille de son inauguration publiée par Le Pays.

Début du live-tweet aux alentours de 9h00 ce jeudi 1er décembre.

Besançon, terrain de jeu pour chasseurs de combat suisses

Des avions dans le ciel bisontin.
Pas des trucs à hélices. Ni des grands machins blancs élégants qui planent en silence. Ça on connaît. On a l’habitude.

Non non, plutôt des zincs du genre bruyant, voire très bruyant. Grondement assourdissant, conversations qui s’arrêtent, vitres qui tremblent et on regarde en l’air au cas où ça nous tomberait sur la tête.
Des avions militaires là ! Des chasseurs de combat ! Vroououououou Brrrouououuoouo…

Et vous savez quoi ? Ce sont des Suisses… Des F-18 Hornet de l’Armée de l’Air suisse.

Bah oui faut comprendre quoi. Ca va vite ces engins. Une accélération et… une minute plus tard c’est déjà plus la Suisse. Alors demi-tour et rebelote. C’est petit la Suisse vous savez.

Donc faudra vous y faire : il y a une accord « transfrontalier » entre les deux armées pour que les pilotes Suisses de Payerne viennent faire du ramdam chez nous. Normal, on aime la tranquillité en Suisse. On fait du bruit ailleurs.

PO-SI-TI-VONS

Malgré les nuisances, on peut trouver un côté rassurant à cette débauche de décibels. C’est de savoir que nos voisins Suisses ont de beaux avions de combat performants et modernes. En cas de souci (on ne sait jamais), si les Dijonnais venaient par exemple à nous attaquer afin d’annexer notre belle terre montagneuse à leur morne plaine déprimante, les Helvètes seront là. En dix minutes à peine, nos copains Suisses arrivent et boum boum tac tac tac… la moutarde retourne dans son pot et fissa. Non mais !

Comment ça ? Neutres les Suisses vous dites ? Ils ne viendront pas ? Ils ne nous largueront même pas des Toblerone ((Cette idée de largage de Toblerone est empruntée au camarade @lseqnpdn)) ?

De toute façon, si vous voulez vous plaindre et bien mettez le tout dans votre poche avec votre mouchoir dessus les amis, parce que l’Armée ne rend de compte à personne. C’est comme ça. On l’appelle la Grande Muette n’est-ce pas ?

Et les grands sourds ce sera qui bientôt hein ?

Pour aller plus loin

Avec mes compliments. Damien Meslot. Député.

Ce matin, une amie belfortaine reçoit ceci dans sa boîte aux lettres : un magnifique agenda bien rouge avec une petite carte signée de la main de son député – Damien Meslot (UMP).

Pourquoi la complimente-t-il ? Elle n’en sait rien. Elle n’a jamais rencontré ce parlementaire et n’est inscrite à aucun parti.
Alors peut-être manque-t-il la fin du message. Une fin sous-entendue  et qui ferait sans doute l’objet d’un clin d’œil complice si ce cadeau avait été offert de la main à la main.
Le message deviendrait alors :

[quote]Avec mes compliments… par avance, à vous qui voterez sans doute pour moi après ce beau cadeau.[/quote]

Au fait ça rentre dans les frais de campagne ce genre de cadeau aux potentiels électeurs. Oui hein ? En tout cas ça sent la bonne vieille politique à papa grand-papa. L’art de prendre l’électeur pour une truffe.

SONDAGE : d’autres Belfortains ont-ils reçu le même ?

Un autre vélo et... un tuyau ? un poteau ? aucune idée...

Sous le pont Battant, il y a…

C’était dimanche matin. En bon Français, je revenais de la boulangerie avec ma baguette sous le bras quand soudain, j’aperçois une famille tout juste sortie de la messe (ils étaient habillés comme des ouailles) appuyée contre la rambarde du pont Battant. La mère, le père et les trois enfants regardaient l’eau en dessous et pointaient du doigt par-ci, par-là ; ce qui ne tarda pas à attirer mon attention. Je me suis donc approché.

Il faisait beau et il n’y avait aucun courant sur le Doubs. L’eau était particulièrement claire. Les rayons du soleil éclairaient le fond de la rivière. Et au fond, comment dire… il n’y avait pas que des poissons. Un véritable inventaire à la Prévert.

Toutes les photos qui suivent ont été prises depuis le pont, vers l’aval. Ou juste à côté, depuis le quai Veil Picard.

Un vélo, deux vélo, un cône de chantier et quelques barrières métalliques

La même sous un autre angle

Un peu plus loin, un autre vélo et d'autres barrières

Beaucoup de barrières !

Un autre vélo et... un tuyau ? un poteau ? aucune idée...

Un Vélo'cité et des objets métalliques divers

Une petite dernière pour vous faire une idée de la clarté de l'eau ce jour-là.

Moralité(s)

  1. Le Doubs sous le pont Battant est une véritable décharge sauvage.
  2. Il y a peut-être plus de vélos sous le pont que dessus.
  3. S’il y en a un qui ne s’est pas fait draguer depuis longtemps, c’est bien le Doubs.
  4. Les barrières métalliques ne flottent pas.
  5. Les vélos non plus.
  6. Y’a des cons…
  7. Oui, y’en a.
  8. C’est la faute à la Ville
  9. Non c’est la faute à V.N.F. (Voies Navigables de France)
  10. Si c’est la faute à la Ville !
  11. Non c’est à V.N.F. de draguer les voies fluviales !
  12. Mais ça passe dans la ville !
  13. etc

Vous trouverez ci-dessous un article paru dans l’Est Républicain le 7 juillet dernier. On y parlait à l’époque des déchets de surface – ceux qui flottent et se voient. Ils n’étaient pas rares cet été, le bas niveau du Doubs aidant.
Ce fut l’occasion d’assister à un classieux renvoi de responsabilités entre les services de la Ville et Voies Navigables de France.

On imagine que des déchets même énormes (vélos, barrières…) qui se trouvent au fond du Doubs et ne sont visibles que quelques jours par an, risquent d’y rester longtemps et d’être rejoints par plein de petits copains…


Est Républicain (7 juillet 2011)

Dans la poubelle du Doubs

Des déchets variés flottent sur la rivière au centre-ville. Bonne nouvelle, le rejet nauséabond, au pied de la Tour de la Pelote, pourrait bientôt cesser.


Canettes, bouteilles et autres sacs en plastique s’emmêlent dans les algues vertes. Au pied des escaliers des quais et là où les remous apportent les déchets, le spectacle n’est pas très gai.
Il y a quelques semaines déjà, un promeneur avait tiré le signal d’alarme : « J’appelle la Ville et on me répond que c’est du ressort de Voies navigables de France. Tout le monde s’en fiche et l’autre jour, j’ai vu des enfants pêcher là ! » Depuis, rien n’a changé et Jean-Pierre Hérold, biologiste et membre du collectif SOS Loue et rivières comtoises, dresse à son tour un sombre constat : « Une accumulation nauséabonde au pied de la Tour de la Pelote, c’est mauvais pour la santé de la rivière, surtout en période d’étiage, mais tout le monde s’en fout. Qu’en pensent les touristes et les Bisontins qui cheminent sur les parcours fléchés pour découvrir la beauté des quais ? J’ai fait un courrier au maire, il y a un mois. »
Dans sa lettre restée sans réponse, Jean-Pierre Hérold demande au maire de « prendre en charge la rivière et sa santé, avec la mise en place d’une équipe mobile d’entretien et de nettoyage qui, une fois par semaine, fera le parcours de la Boucle dans une embarcation pour évacuer les déchets ».
Dans son courrier, Jean-Pierre Hérold imagine déjà la réponse : « Vous me répondrez que c’est du ressort de Voies navigables de France et que vous allez leur transmettre le courrier. Vous savez fort bien que la réponse sera une fin de non-recevoir. »
Jean-Pierre Hérold reconnaît que la ville fait des efforts en matière d’environnement : « Seul le milieu aquatique est laissé à l’abandon. » Entre bouteilles vides et sacs en plastique.

Qui fait quoi ?

« L’effluent qui provient de la Tour de la Pelote va bientôt cesser. Il nous manque juste deux ou trois fournitures pour y remédier », indique le directeur technique du service Eau et assainissement de la Ville.

La Ville et Voies navigables de France (VNF) ont tendance à se rejeter la responsabilité pour le ramassage de déchets. La Ville dit que c’est du ressort de l’État et le subdivisionnaire de VNF indique : « Nos moyens sont mobilisés sur le fonctionnement des écluses, ce n’est pas dans nos missions de ramasser ces déchets mais on va tout de même aller voir ce qui se passe. » Pour les services techniques de la Ville, le moment ne serait pas opportun pour intervenir : « Techniquement, c’est difficile et on provoquerait de la pollution, car le niveau de l’eau est bas. Ces déchets, c’est d’abord un problème d’incivilités. On fera des campagnes de nettoyage des berges en septembre. »

Des extraits vidéos de « Sur le concept du visage du fils de Dieu » effacés du site du Festival d’Avignon

D’abord il y a cette pièce de l’Italien Romeo Castellucci : « Sul concetto di volto nel Figlio di Dio » (Sur le concept du visage du fils de Dieu) qui met en scène un père malade, incontinent et son fils dévoué. Le tout devant le visage gigantesque du Christ peint par Antonello da Messina. Un visage qui occupe tout le fond de la scène.
La pièce n’a pas du tout plu à certains fondamentalistes chrétiens. Criant au blasphème, ils ont tout fait pour perturber ses représentations au Théâtre de la Ville à Paris, envoyant en première ligne des porteurs de bombers aux cheveux aussi ras que leurs idées sont courtes.

Durant l’été, la pièce avait été jouée au Festival d’Avignon dans une version dont la fin différait : on y voyait des enfants jettant des grenades à la face du Christ – scène qui avait choqué certains croyants. La pièce présentée ensuite à Paris avait été expurgée de cette fin. Mais cela n’a pas empêché les réactions extrêmes des fondamentalistes.

Sur le site du Festival d’Avignon, on trouve une page dédiée à cette pièce. Il y a quelques jours encore, on pouvait y consulter une vidéo présentant des extraits de l’oeuvre filmée lors du festival.
Parmi ces extraits se trouvait la scène du lancer de grenades. J’avais trouvé cette vidéo par hasard suite à la lecture d’un article dans la presse sur cette affaire.

Aujourd’hui, je constate que la vidéo a été supprimée ainsi que toutes les mentions y faisant référence. Discrètement et sans explication.
Ne subsiste comme images qu’un diaporama dans lequel se trouve d’ailleurs une photographie de la « scène des grenades« .

En cherchant un peu on constate que la vidéo se trouvait sur le site www.theatre-video.net qui est la plateforme d’hébergement des vidéos du Festival d’Avignon, entre autres.
La page de la vidéo en question est désormais sans contenu : « Cette vidéo n’est plus disponible.  »

Inévitablement, tous les sites incluant cette vidéo en sont désormais privés. Comme festivalier.net ou theatre-contemporain.net par exemple.

On en trouve toutefois une copie « indépendante » sur une page MySpace.

Alors pourquoi le Festival d’Avignon a-t-il fait disparaitre en douce cette vidéo de son site ? Les organisateurs ont-ils subi des pressions ? Ont-ils cédé face aux chrétiens fondamentalistes ?

S’il s’agit d’un cas d’autocensure, il est pour le moins inquiétant.

Mais ça, d’autres en parleront mieux que moi.

Quand les anti-nucléaires s’affichent chez François Hollande

Sur le site de campagne de François Hollande, on trouve une page sur laquelle candidat se présentent aux internautes :

[quote]Cher-e internaute, Cher-e ami-e, Cher-e camarade,

Le 31 mars dernier, j’ai décidé de présenter ma candidature à l’élection présidentielle à travers la primaire du parti socialiste. Je souhaite partager avec vous quelques moments forts du parcours qui ont fait de moi ce que je suis.[/quote]

et bla bla bla…

En bas de cette page, se trouve un formulaire qui permet aux internautes de laisser un message de soutien.
Chacun laisse également son adresse mail, son code postal et… son avatar (une petite image le représentant).

Eh bien vous savez quoi ? On ne vérifie pas les messages de soutien chez François Hollande. Si !
Chacun peut donc écrire ce qu’il veut et publier l’avatar de son choix sur le site du candidat. Résultat : pour l’instant ce sont les anti-nucléaires qui s’éclatent. Leurs avatars défilent et leurs messages s’affichent au survol du curseur :

Voici donc une chouette tribune offerte par François Hollande aux écologistes au moment où l’on sait que les relations sont plutôt tendues entre PS et écolos au sujet du nucléaire.

Voilà une solution de lobbying 2.0 simple et à la portée de tous…
Malgré tout, on n’a pas hâte que la brunosphère (français de souche & cie profite de la faille…).

La page de soutien à François Hollande : http://francoishollande.fr/presentation

Un homme politique. Deux images qui s’entrechoquent

Souvenez-vous. C’était au tout début de l’année 2010 : Alain Fousseret surgissait sur Dailymotion.

Il venait nous souhaiter la bonne année. Attention : pas n’importe quelle année. 2010 était l’année des élections régionales et Alain Fousseret était tête de liste de Europe Écologie Franche-Comté. Les Verts quoi. Les écolos.

En bon écologiste, Alain Fousseret nous présentait ses éco-vœux (dixit le descriptif de la vidéo) et il le faisait derrière une table en carton. Sa chaise aussi était en carton.

L’ambiance de la vidéo est un poil austère. Le nouveau local était « encore en installation ». Les murs sont blancs et nus. Seuls deux drapeaux décorent la pièce. La voix résonne, ce qui laisse deviner une pièce encore bien vide.

Le discours est un brin maladroit dans la forme. On sent que les rouages de la com’ ne sont pas tout à fait maitrisés Mais au final tout cela est parfaitement raccord avec le décor, avec l’ambiance et peut-être avec l’image que le candidat souhaitait alors donner : simplicité, sobriété, sens de l’économie appliqué à soi-même.

N’empêche… le coup des meubles en carton, un brin démago non ?

Puis ce fut la campagne électorale, le joli mois de mars, les deux tours de scrutin, une jolie claque pour Monsieur Joyandet et la majorité conservée par la gauche. Alain Fousseret est resté vice-président du Conseil Régional et on ne l’a plus beaucoup vu dans la presse.

Et voilà qu’il reparait en ce début de mois de novembre au détour d’une interview qu’il a accordé à la Gazette de Besançon (p.6 et 7).
Une photo illustre l’article. C’est elle qui retient l’attention tant elle s’oppose à l’image officielle « de campagne » ci-dessus.

Il faut dire que tout est à l’exact opposé : l’homme est cette fois confortablement affalé installé sur un canapé plutôt classe. On est loin du carton des voeux pré-électoraux de 2010. Autour, c’est un intérieur bourgeois avec moulures et grand tableau sur le mur. C’est plutôt « chic ».


Visiblement l’objectif n’est plus de donner une image de sobriété dans un environnement écolo-compatible. Les élections sont passées. C’est peut-être pour ça.
En attendant, les deux images s’entrechoquent et donnent l’impression d’opposer un avant à un après, une image officielle à une image off, une vérité à une autre.


Précision : la seconde photographie aurait été prise au Conseil Régional de Franche-Comté, dans l’ancien bureau d’Edgar Faure.

Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre bisontine

Ce jeudi 10 novembre, Besançon accueillera France Inter qui effectuera dans notre ville la 5e étape de son périple mensuel « 12 mois, 12 villes, 12 éclairages« .

Les Bisontins sont flattés – n’allez pas croire le contraire – et les équipes de France Inter seront bien accueillies.
Toutefois, il me semble utile d’éclairer ces gens sur quelques aspects de la vie locale. S’ils savent en tenir compte, leur « rendez-vous en terre inconnue » devrait se passer au mieux, sans anicroche. Chacun pourra alors réintégrer la Maison de la Radio ravi de sa virée bisontine.

Sinon… sinon vous avez sans doute vu Projet Blair Witch ou Délivrance n’est-ce pas ?

France-Intérien, France-Intérienne, lis donc la suite et prends des notes hein… ça pourrait te sauver ton séjour parmi nous.

1. Besançon, tu situeras

Tout d’abord tu es ici :

Et pas du tout là :

Commencer ton émission par : « Vous êtes bien là Briançon !!!? » jetterait un froid certain et recueillerait peu de réponses. A éviter donc.

2. Dans Besançon tu ne t’égareras pas

Pour ça tu dois savoir que le Bisontin moyen est du genre contrariant avec la toponymie.
Regarde par exemple : c’est à l’Hôtel de Ville que se dérouleront les émissions de ce jeudi n’est-ce pas ? Eh bien, si tu demandes à un quidam de t’indiquer la Mairie, celui-ci t’enverra à un tout autre endroit.
A Besançon, l’Hôtel de Ville c’est l’Hôtel de Ville et la Mairie, bah… c’est la Mairie quoi.

Mais tu n’es pas au bout de tes peines, même si tu demandes ton chemin correctement. Démonstration :

[quote]- Pourriez-vous m’indiquer l’Hôtel de Ville s’il-vous-plaît ? (c’est bien connu, les gens de la Maison de la Radio sont très bien élevés)

– Oui bien-sûr. Traversez-voir ((Nous reparlerons de ce « voir » étrange un peu plus loin)) la place du Marché. Après suivez-voir ((Même syndrome)) la Grande Rue et vous allez arriver sur la place Saint-Pierre. C’est là.
[/quote]

Serviable le Bisontin. Mais très conservateur toponymement parlant. La place du Marché se nomme en fait « place de la Révolution » depuis belle lurette.
Quant à la place Saint-Pierre, ça fait à peine plus de cinquante ans qu’elle s’appelle « place du 8 septembre 1944 » … mais non ça ne rentre pas. Rien à faire.
Donc, note bien : place Saint-Pierre = place du 8 septembre…. voilà voilà

Quant à notre fameuse Porte Noire sous laquelle tu ne manqueras pas de passer si tu décides de pousser jusqu’à la Citadelle, tu remarqueras qu’elle est blanche. On est comme ça à Besançon. Quand c’est noir, on dit blanc et quand c’est blanc…

3. L’ennemi de Besançon tu repéreras

L’ennemi c’est Dijon (beurk).
Si tu as déjà observé la rivalité entre Toulouse et Bordeaux, tu retrouveras sensiblement le même amour vache entre Besançon et Dijon. Voisines trop proches et trop éloignées à la fois.

Les habitants de Besançon conçoivent Dijon comme une ville bourgeoise et froide qui n’a de cesse de vouloir siphonner l’économique et administrative moelle bisontine pour n’en laisser qu’une carcasse vide.
Les Dijonnais, eux, ne pensent rien de Besançon. Ils ont pour la plupart une idée peu précise de cette petite ville là-bas, à l’Est, vers la Suisse.

Tu comprendras donc qu’inviter un journaliste dijonnais pour évoquer « Besançon face à la crise » puisse être ressenti amèrement sur les bords du Doubs.

4. Le Bisontin tu traduiras

L’accent du coin, il faut t’y préparer puisqu’en radio il va s’entendre, c’est certain. Sache que plus cet accent est « à couper au couteau » et plus il vient de haut. Du Haut-Doubs pour être précis. Mais si ! tu sais… cette contrée des hauts plateaux qui jouxte la Suisse. C’est là que se trouve Mouthe,  ce village glaciaire, véritable « marronnier de l’actu » en période froide. Notre marron glacé à nous.
Pour te préparer au pire, voici un aperçu de l’accent des « gens du Haut ». A visionner et écouter à partir de 1 minute.
[iframe http://www.twitvid.com/embed.php?guid=S1FSR&autoplay=0 480 360]

Et puis il y a ces expressions régionales qui ne doivent pas te surprendre. Aller. Je te mets en situation. Tu as 2 heures devant toi et tu souhaites te rendre à la Citadelle. Dialogue :

[quote]- S’il-vous-plaît, je voudrais monter à la Citadelle. En voiture c’est possible ?

– Oh la ! Avec le bordel des travaux de cette saleté de tramway vous n’êtes pas arrivé. Vous avez meilleur temps d’y aller à pied. [/quote]

Dans la réponse de l’autochtone tu auras sans doute remarqué – hormis l’attachement des Bisontins à leur futur tramway – une expression curieuse : « avoir meilleur temps de ».
Elle est tout à fait locale, Doubiste voire Jurassienne. En l’occurrence, elle pourrait être « traduite » par : « Vous auriez plutôt intérêt à y aller à pied ».

Un autre tic verbal très Franc-Comtois : le verbe voir qui suit un autre verbe. Exemple :

[quote]- Regarde-voir dans le frigo si y’a encore du Comté et sors-le-voir.

– Finis-voir ta soupe avant de sortir de table !

– Allume-voir France inter et écoute-voir ce qu’ils disent sur Besançon.

– Lis-voir le billet du Bison Teint si tu veux comprendre quelque chose à ce dialecte étrange. [/quote]

5. A Besançon, certaines gaffes tu ne commettras pas

Là je te préviens, il y va de la qualité de l’accueil que tu recevras chez nous. Les Bisontins et les Comtois en général sont « des bêtes à sang froid ». Ils sont plutôt discrets et peu expansifs. Mais lorsque la moutarde (pas de Dijon, jamais) leur monte au nez… pif ! paf ! pouf !
Fais gaffe quoi. Donc voici des choses à ne pas dire ainsi que quelques sujets à éviter :

En société

  • « Besançon dans le Jura »
    Nan. Dans le Doubs ! Même si nous sommes effectivement au pied du massif du Jura.
  • « Alors comme ça vous êtes Besançonnaise ? »
    En fait on dit « Bisontine » .
  • « Vous avez une équipe de foot ? »
    Euh oui mais… non. On préfère faire semblant de ne pas en avoir. C’est douloureux. Il n’y a qu’un club de football digne de ce nom dans la région : Sochaux. Et comment dire… Sochaux c’est Montbéliard et… vis à vis de Montbéliard, Besançon est distante et un peu hautaine. A bien y regarder, les Bisontins se comportent un peu en Dijonnais à l’égard des Montbéliardais…
  • « Y’a un Ikéa ? »
    Non. Il est à Dijon (sujet de crispation)
  • « Une FNAC peut-être ? »
    Peut-être oui. Un jour (très ancienne frustration).

Dans la rue

Au restaurant

  • « Il est bon ce rosé. »
    En fait c’est du Poulsard. Un cépage local.
  • « Votre vin blanc là il est tourné non ? Il est tout jaune et il a un drôle de goût.
    Attention : si c’est jaune et que ça sort d’une petite bouteille, c’est du Vin Jaune. Un nectar sacré pour les gens du coin. Respect.
  • « Le miel là il a un goût d’ail. »
    Oui bah c’est de la cancoillotte quoi.
  • « Je ne reconnais pas le goût du pastis »
    Normal : c’est du Pontarlier.
  • Y’a pas de trous dans le gruyère !
    Logique, c’est du Comté…
  • Et les tapas ?
    On doit ce cliché à Victor Hugo qui est né à Besançon et en est définitivement parti à l’âge de six semaines. « Besançon, vieille ville espagnole » écrivit-il plus tard. Mais moi, les bars à tapas, je les cherche encore.

En voiture

  • « Allons nous balader sur les routes de Haute-Saône. »
    Non ça c’est l’erreur ultime. A moins d’avoir une vocation de grand reporter un brin suicidaire, restez dans le Doubs. Conseil d’ami.

Aller, j’en termine avec ces quelques conseils. Et merci à tous les amis de la Twittosphère bisontine et comtoise (parfois en exil) qui ont apporté beaucoup d’idées à ce petit guide de survie… et bon séjour et bonnes émissions aux équipes de France Inter !

Ah si ! Une dernière chose. Vous en apprendrez beaucoup sur notre ville en allant lire cet excellent billet écrit par mon ami Grugru pour la Désencyclopédie. Attention, ça pique !


A la suite de ce billet

Pascale Clark parle du “Guide de survie à l’usage des équipes de France Inter en terre bisontine“… en plus elle me remercie “du fond du cœur”. Je ne ferai pas le faux modeste. Je suis très fier de ça 🙂

[audio:http://bisonteint.net/wp-content/uploads/2011/11/comme_on_nous_parle10.11.2011B.mp3|titles=Comme on nous parle – Pascale Clark – jeudi 10/11/2011]


Merci à elle ainsi qu’à Collin et Mauduit qui en avait également parlé la veille.
C’était ce jeudi 10 novembre en direct de Besançon.
L’intégralité de son émission est ici.

A lire également