Avertissement (22 avril 2012) : depuis la publication de ce billet (et peut-être même un peu grâce à lui, hi hi), le nom de domaine a été réservé. On nous promet l’ouverture du site pour le 25 avril).
Tiens, voilà une affiche pour les élections législatives. Cette affiche c’est celle de Mireille Péquignot. Cette dernière l’a elle-même diffusée sur son nouveau profil Facebook spécial législatives.
Mme Péquignot est actuellement conseillère régionale (région Franche-Comté) et conseillère municipale étiquetée « Nouveau Centre » à Besançon. Dans ces deux assemblées, elle siège au sein des groupes d’opposition auprès des élus de l’UMP.
Toutefois, à l’occasion des élections législatives des 10 et 17 juin prochain, elle se présentera sur la 1e circonscription du Doubs (Planoise). Elle y sera opposée à Barbara Romagnan (PS) mais aussi à Françoise Branget, la députée UMP sortante.
Ce qui peut surprendre sur cette affiche c’est qu’aucune mention n’est faite du Nouveau Centre. En lieu et place, on trouve un gentillet « candidate indépendante »… tiens tiens… Ça fait un peu genre : « anticipons un rejet de la droite à la présidentielle et ne mettons pas en avant l’appartenance à un mouvement politique ayant soutenu Nicolas Sarkozy. »
Maintenant rions un peu (ou affligeons-nous, c’est au choix)
Vous avez sans doute repéré l’adresse du site de campagne de Mireille Péquignot en bas de l’affiche. Allez donc y jeter un oeil : www.mireille-pequignot.fr Oups !
M’enfin ! Internet serait-il en panne ? Euh, non… il semblerait que… que… c’est bizarre ça : le site n’existe tout simplement pas !
Sans doute n’a-t-il pas encore été créé. C’est vrai quoi, les législatives ça n’urge pas. Il y a la Présidentielle avant.
Mais Mme Péquignot a sans doute réservé son nom de domaine puisqu’elle le mentionne sur son affiche de campagne…
Allons faire un tour sur le site de l’AFNIC (organisme chargé de l’attribution des noms de domaine en .fr) et vérifions :
Le nom de domaine est disponible. Qu’est-ce à dire ?
Qu’en substance Mme Péquignot met en avant un nom de domaine qu’elle n’a même pas réservé. Grossière erreur qui pourrait permettre à une âme blagueuse ou tordue de s’empresser de le faire à sa place. Ce farceur pourrait alors lier ce nom de domaine à une page Web sur laquelle il pourrait raconter et publier ce que bon lui semble, y compris des contenus nuisant à la campagne de Mme Péquignot. Les affiches de campagne de Mme Péquignot lui assureront alors une publicité gratuite.
Évidemment, Mme Péquignot pour alors ester en justice, dénoncer cette situation de cybersquattage et récupérer son nom de domaine. Mais le temps que la justice passe — n’est-ce pas — les élections seront elles aussi passées depuis longtemps.
Une erreur de débutante ?
À l’évidence oui, sauf que voyez-vous, l’UMP franc-comtoise consacre une page d’information à Mireille Péquignot sur son site Internet. Ce qui en soit est surprenant étant donné la confrontation électorale à venir avec Mme Branget (UMP)… enfin bref.
Qu’apprend-on sur cette page ? Nous découvrons dans le paragraphe « Parcours » que :
[quote]Depuis 2007, (Mireille Péquignot) est consultante Commerciale en communication web à l’international et conseille les entreprises souhaitant se développer à l’international.[/quote]
C’est ballot ça. Et pas très rassurant sur les compétences réelles de nos élus et candidats…
Il reste à souhaiter à Mme Péquignot que son affiche de campagne n’est pas définitive… D’ailleurs sa candidature est-elle vraiment définitive ?
Ne faut-il pas plutôt y voir une manoeuvre du Nouveau Centre de Hervé Morin ? Un Nouveau Centre qui par exemple présenterait des candidats face à ceux de l’UMP dans divers circonscriptions puis qui les retirerait après avoir obtenu quelques avantages.
Le cas échéant, à quoi bon dépenser 5 euros pour déposer un nom de domaine n’est-ce pas ?
Avant de tenir meeting à Besançon ce mardi 10 avril en soirée, François Hollande à dédicacé son livre « Changer de destin » dans une célèbre librairie de la Grande rue : « les Sandales d’Empédocle ».
À Besançon, comme partout ailleurs, on abrège affectueusement les noms des institutions : pour la librairie Camponovo, on dit « Campo » et pour « les Sandales d’Empédocle », les initiés disent simplement « les Sandales ».
Voilà donc le candidat du Parti Socialiste, dédicaçant son ouvrage. L’occasion pour lui de s’offrir un bain populacier sous les objectifs convoqués pour immortaliser ce beau moment. François Hollande est au milieu des Bisontins, il offre un sourire, quelques mots et une signature à Julie, à Jean-Pierre ou à Amina qui n’ont pas fini de se la péter grave avec leur spéciale dédicace…
Bref, un instant de grâce, de beaux sourires, de chouettes photos mais…
PAF ! La bourde. Il est 16h21 précises lorsqu’un message pour le moins maladroit est publié sur la compte Twitter de François Hollande :
Oui vous avez bien lu : à la librairie des SCANDALES… ah non mais hé ! Pas de scandales chez nous hein François.
Y’a pas marqué « Carlton » ou « SOFITEL » sur la librairie ! Y’a marqué « les SANDALES d’Empédocle » !
Aller, chut… ça ne va pas être relevé, on fait comme si… Ah ah ! C’était compter sans la vigilance des Michel.
Bah oui ! C’est mon ami Michel23 qui repère la coquille en premier.
Bien vu Michel !
En fait, il faut toujours se méfier des Michel. Ce sont des gens, parfois un brin tordus, mais souvent futés et influents… Et s’il fallait encore le prouver : d’après vous que pouvait-on lire dans l’Est Républicain du lendemain ? Hmmm ? Eh bien un petit billet de Yves Andrikian. Pas de doute, le journaliste suit probablement en douce les tweets de mon copain Michel. À moins qu’Yves ne soit qu’un pseudo-prénom et qu’il se prénomme lui-même Michel. Auquel cas il aurait pu trouver ça tout seul, c’est vrai.
En somme, une simple faute de frappe d’après l’Est Républicain. On en sourit un coup dans un petit billet. Et puis ça s’arrête là.
Mouais. Vous êtes sympas les journaleux mais vous auriez pu gratter un peu. Une coquille de ce genre n’est sans doute pas si anodine que ça. Si elle avait été prononcée de vive voix par François Hollande, n’auriez-vous pas soupçonné un lapsus révélateur, freudiens que vous êtes ?
Soit, vous n’en avez rien fait. Mais moi j’ai décidé de comprendre… dussé-je y passer mes nuits (bien dit ça).
[Mode investigation ON]
D’abord une évidence : ce n’est pas François Hollande lui-même qui twitte. Le candidat a autre chose à faire et ses doigts sont pris ailleurs : serrer des mains, dédicacer, remonter ses lunettes de temps à autre… Yves Andrikian en est d’ailleurs conscient lui aussi :
Bon, ce n’est pas Hollande qui a directement tweeté mais un proche.
Un proche ? Pas un community manager resté à Paris donc. Un proche… tiens tiens… mais un proche au sens « géographique » ? au sens « politique » ? ou dans l’acception « familiale » du terme ?
Il me fallait savoir QUI avant de comprendre POURQUOI. C’était évident.
C’est là que mon enquête est devenue passionnante… J’ai très vite eu le sentiment que Yves Andrikian en savait plus. Qu’il n’avait pas tout écrit. Qu’il se taisait pour une bonne raison… Pour ne pas soulever un lièvre et sans doute pour ne pas se mettre lui-même en danger.
Cette affaire commençait à sentir le Watergate. Elle occupait toutes mes pensées.
De toute façon, je ne pouvais plus reculer. J’étais déjà allé trop loin. Autant avancer.
Bon sang mais oui ! Celui qui a publié ce message était forcément dans les parages ! En effet, seuls les Bisontins savent que l’on dit « les Sandales ». Le présumécoupable l’aura certainement entendu puis mal restitué sur Twitter…
Donc il suffisait de chercher des photos de cette séance de dédicace. Des clichés réalisés à l’intérieur de la librairie aux alentours de l’heure fatidique. On y verrait sans doute quelqu’un en train d’utiliser le smartphone de François Hollande. Une personne en qui le candidat avait toute confiance ; en tout cas, jusqu’à 16h21…
Alors j’ai cherché partout. Sur le Net, sur les sites d’actualité, dans les journaux papier. J’ai visionné le journal télévisé de France 3. J’ai même cherché sur les murs Facebook des élus qui accompagnaient le candidat. En vain. Rien de rien. Aucune photographie montrant « mon inconnu(e) » à proximité du potentiel prochain Président de la République.
J’en étais là, bredouille, déçu et fatigué. Ça commençait méchamment à sentir le cul-de-sac cette affaire. Encore un billet de blog qui ne verrait jamais le jour. Frustrant.
Et puis j’ai repensé à Twitter. C’est de là que cette histoire était partie. Il fallait y retourner ! Éplucher les messages et les photos twittées à l’heure du crime de la coquille.
Au bout d’une heure de recherches intensives : bingo ! LA découverte. Autant vous dire que je n’en ai d’abord pas cru mes yeux. Puis j’ai compris… J’ai compris le silence d’Yves Andrikian, j’ai compris l’importance de ce que je venais de mettre au jour, j’ai compris que je tenais là une énorme affaire.
Maintenant, c’est à vous de décider si vous souhaitez en savoir plus en cliquant sur l’image ci-dessous. Vous êtes prévenus… c’est à vos risques et périls.
Mais comment est-ce possible !? Notre maire Jean-Louis Fousseret ! Mon maire ! Comment a-t-il pu commettre pareille erreur ? Pas par ignorance évidemment. Il connaît parfaitement les commerces de sa ville et… « les Sandales » — bon sang ! — c’est « les Sandales » quoi !
Alors ? La faute au correcteur orthographique de l’Iphone que l’on aperçoit sur la photo ? Non. J’ai essayé sur le mien. Il connait parfaitement le mot « sandales » et l’accepte sans broncher.
Il ne reste donc qu’une explication : LE lapsus. Et révélateur de surcroit… car le mot « sandales », s’il évoque une librairie dans notre ville, désigne avant tout un type de chaussures. Mais pas n’importe quel type de chaussures. Car d’après vous, à part les Allemands en shorts de nos campings estivaux, qui affectionne particulièrement le port de la sandale ? Hmmm ?
Je sens que vous brûlez… Ça y’est, vous les voyez ces êtres hirsutes et barbus dans leurs chemises à fleurs ? Au pied, ils ont des sandales n’est-ce pas ? Même en hiver d’ailleurs… avec les chaussettes qui vont bien… Oui oui ! Vous les avez reconnus ! Ce sont… ce sont….
Ce sont les « Écolos » bien sûr !
Les Verts comme on dit aujourd’hui pour faire plus « moderne et urbain ». Certes ils ont changé, nos écolos… la sandale comme la barbe tombent un peu en désuétude. Paraitrait même que certains auraient les cheveux courts. Y’a plus d’valeurs j’vous l’dis…. N’empêche : la sandale reste LE symbole vestimentaire écolo par excellence.
Et alors ? C’est quoi le rapport avec ce tweet malheureux ? Il est où le scandale de la sandale ?
Eh bien, si le mot sandale n’est pas passé sous les doigts de notre Maire, c’est sans doute parce qu’il n’a pas digéré quelque chose concernant les écolologistes locaux.
Mais ce n’est pas tout… il y a eu aussi la cerise sur le gâteau : cette scène immortalisée devant la Mairie de Besançon quelques minutes avant la fameuse séance de dédicace.
(source : mur Facebook de Eric Alauzet)
A droite de François Hollande, l’homme souriant avec des lunettes mais sans sandales ni barbe, c’est Eric Alauzet. C’est lui l’empêcheur de Palais-Bourboner en rond. Il est le candidat de la Gauche investi par le parti écologiste et par le PS sur la 2e circonscription. Il n’était vraisemblablement pas venu pour accueillir Eva Joly. Ou alors il a dû être déçu. Non non, plus sérieusement, il semble être délibérément venu se montrer aux côtés de François Hollande. Histoire de bien montrer qu’il n’a pas été investi seulement par son parti mais également par le PS.
De quoi vous rendre la sandale bien indigeste… et limite scandaleuse.
Sacré Freud va !
[Mode investigation OFF]
Après propos
Ceci n’était que de la politique fiction… bien que tout soit vrai à un petit détail près. Un détail qui vient totalement décrédibiliser les conclusions de ma belle enquête : la photo de Jean-Louis Fousseret tapotant sur son Iphone derrière François Hollande ne peut en rien l’incriminer dans la coquille puisqu’elle a été publiée sur Twitter en même temps que le fameux messages « des Scandales ». Notre Maire n’y est donc pour rien. Dommage pour Freud.
Après une promenade dans les rues de #Besançon,je dédicace mon livre « Changer de destin » à la librairie des Scandales. twitter.com/fhollande/stat…
Ce mardi 10 avril 2012, en début d’après-midi, François Hollande arrivera à Besançon par le TGV de 13h27.
– Bienvenue à Besançon, François !
Il y a fort à parier que les barons du PS local accueilleront ainsi François Hollande à sa descente du train. On l’entraînera alors en dehors de la gare et là — émerveillé — il s’exclamera :
– Je vois que Besançon mérite vraiment son titre de ville la plus verte de France ! La Citadelle est derrière la forêt ?
Ah ah ah ! C’est une blague évidemment… En vrai, François Hollande arrivera en gare d’Auxon. Là-bas, tout là-bas, entre la boue et la forêt. Bien loin de la Citadelle.
Plouf plouf ! Allez ! on la refait. Sérieux cette fois :
– Bienvenue à Auxon, François !
Ensuite, il faudra gagner le centre-ville. François Hollande — qui est un homme « simple, direct, libre » — prendra la navette TER de 13h40 qui elle aussi est « directe » entre Besançon-FC-TGV et Besançon Viotte. Dans cette navette François Holande devra débourser 3 euros : le prix du trajet.
Hi hi hi ! Mais non ! Je suis vraiment d’humeur taquine moi aujourd’hui 🙂 En vrai, on viendra le chercher en Mégane le François. Et tout près de la sortie de la gare en plus, histoire de lui épargner la vision de cette gare-patate au milieu de nulle part avec son parking terreux hors de prix.
C’est vrai que ça pourrait donner une sale image de notre bonne ville au possible futur Président. Évitons.
Il devrait visiter les jardins familiaux du quartier Velotte, avant de gagner le centre ville aux alentours de 15 heures.
Les Bisontins pourront le voir arpenter avec sa compagne Valérie Trierweiler la Grande Rue et la Place Granvelle. François Hollande dédicacera aussi son livre à la librairie Les Sandales d’Empédocle.
Photo empruntée à la page Facebook de JL.Fousseret
Purée, c’est beau. Fermons les yeux un instant (non lisez avant) et imaginons François Hollande remontant la Grande rue, bras dessus, bras dessous avec Valérie Trierweiler (à droite) et avec Jean-Louis Fousseret (à gauche). Pierre Moscovici sera à leurs côtés et fera celui qui connait bien la ville, le département, la région (hmmm).
Au passage, on imagine que ce mardi la place Pasteur sera nickel, sans chiens, ni bouteilles, ni campement. Mais si… on l’a déjà vue comme ça. C’était en 2008, durant les quelques mois qui avaient précédé les élections municipales.
– Bientôt il y aura ici le Passage Pasteur ! expliquera fièrement le Maire de la ville.
– Et ça ? C’est un cimetière urbain ?l’interrogera François Hollande.
Plus sérieusement, le candidat PS et son équipe auront certainement épluché la presse locale avant de débarquer en terre bisontine. C’est toujours bien vu — lors d’un meeting — de montrer l’intérêt que l’on porte aux problèmes locaux, surtout lorsque l’on peut les mettre en relation avec ceux de la France et en profiter pour cogner sur le candidat Président sortant, Nicolas Sarkozy.
À cet égard, François Hollande aura une occasion en or pour aborder le thème de l’Éducation. Le lendemain de son meeting bisontin — le mercredi 11 avril — un collectif de parents et d’enseignants du Doubs et du Jura se livrera à « un happening méchant et ludique », ainsi qu’ils le qualifient eux-mêmes.
En substance : ils procéderont à la remise symbolique d’un chèque (bidon) de 22.000 euros au Recteur de l’Académie. Montant correspondant à la prime que ce dernier est supposé toucher pour avoir atteint ses objectifs chiffrés en matière de carte scolaire (fermeture de classes, suppressions de postes…). Voici le communiqué du collectif et ci-dessous, le billet publié dans l’Est Républicain du 6/04/2012.
Voilà donc un événement local que le candidat du PS pourrait parfaitement exploiter lors de son meeting. Une belle occasion de critiquer la politique de Nicolas Sarkozy à l’égard du service public d’Éducation. Mais également une belle opportunité pour le candidat Hollande d’illustrer sa différence et de préciser ce qui se passera — s’il devient Président de la République — en matière de moyens donnés à l’éducation.
Mais il y a fort à parier que le candidat PS n’en fera rien car on dirait bien qu’il évite autant que faire se peut de se mettre en situation de devoir faire des promesses sur le sujet et notamment sur l’annonce d’un moratoire sur les suppressions de postes et sur les fermetures de classes. Il faut dire que les fameux 60.000 postes annoncés dans l’Éducation Nationale ont laissé comme un goût de promesse en l’air.
Témoignage
Voici des extraits d’un email qu’une parent d’élèves a envoyé fin mars à un élu PS d’envergure de l’Est de la France. Elle écrivait au nom du collectif des parents d’élèves du Jura afin de solliciter une audience avec François Hollande lors de sa venue à Besançon le 10 avril.
Il lui a été confirmé début avril que ce message avait été transmis à l’équipe de campagne de François Hollande.
Extraits :
Bonjour Monsieur,
Je reviens vers vous au sujet des fermetures de classes dans le Jura, dont nous avons parlé.
Le Collectif Vigie pour l’Ecole du Jura de monter une manif qui a réuni 150 parents jurassiens venus de tout le département (…)
Nous sommes passés la semaine suivante dans Carnets de Campagnesur France Inter (le 28/03) et le 11 avril nous montons une Opération à Besançon cette fois-ci en faisant la jonction avec les parents des Collectifs du Doubs et de Haute-Saône.Toutes les infos et bilans de nos actions sont sur www.27parclasse.org
Le PS local a manifesté son intérêt pour notre mouvement (tout comme les verts, le front de Gauche et l’UMP d’ailleurs…).
Nous souhaitons obtenir de François Hollande qu’il s’engage publiquement en faveur d’un moratoire sur les fermetures de classes pour la rentrée 2012.
Ce serait un signe fort envers les parents d’élèves du pays (…)
Pouvez-vous nous aider ? Pouvons-nous vous aider à convaincre François Hollande, par une rencontre, une interview ?
La promesse des 60 000 postes est trop floue, elle date de la campagne des primaires contre Aubry, elle est mal chiffrée et viserait à déshabiller le reste de la fonction publique pour rhabiller l’école : on sait tous qu’elle sera donc inapplicable. Et pourtant depuis on n’a plus entendu Hollande prendre parti sur le sujet. On veut le mot « moratoire » !
La personne précise que le collectif avait aussi contacté Vincent Peillon — Monsieur Éducation au PS — en lui adressant un mail via son blog, au tout début de la primaire socialiste.
Résultats : ni réponse, ni même un accusé de réception. L’équipe de campagne n’a pas répondu.
Conclusion de la parent d’élèves en question : « Personnellement, ces deux fins de non recevoir m’ont convaincue de voter pour le Front de Gauche ! »
Alors M.Hollande ? Peur des parents d’élèves ? Dommage. Car voilà de nombreux mois que des collectifs se battent un peu partout en France et montrent leur attachement au service public d’éducation. Beaucoup parmi ces gens voteront à gauche mais pensez-vous que leurs voix vous sont naturellement acquises ? Pas sûr.
D’abord cette vidéo « vélo embed » faite se samedi 7 avril 2012 dans le quartier Battant.
Après on causera un peu…
Depuis avril 2011, la Ville de Besançon a généralisé les doubles sens cyclables dans une grande partie du centre-ville.
Hein ? quoi ? Les doubles quoi ?
Pas d’affolement, voici quelques explications données dans cette plaquette éditée par la Ville de Besançon :
Qu’est ce qu’une rue à double sens cyclable ?
C’est une rue à sens unique pour les véhicules motorisés mais dans laquelle les vélos sont autorisés à circuler dans les deux sens.
L’instauration des doubles sens de circulation favorise l’utilisation du vélo, en rendant la ville plus accessible.
À Besançon, les doubles sens cyclables sont généralisés dans les zones 30 et les zones de rencontre (sauf dans certaines rues pour des raisons de sécurité).
Des avantages pour tous Simples et efficaces, les rues à double sens cyclable offrent de
nombreux avantages pour tous les usagers de la route.
• Des trajets plus courts et plus directs pour les cyclistes.
• Une réduction des risques d’accident avec un meilleur contact visuel entre les cyclistes et les automobilistes ce qui permet de mieux anticiper et de ralentir.
• Des trottoirs rendus à l’usage des piétons.
• Un accès cyclable au quartier facilité pour les riverains, les commerçants et leurs clients pour une vie locale et économique
dynamisée.
Belle intention donc. Mais le cycliste bisontin, si téméraire soit-il, a vite compris que ce qui est valable sur le papier, ne l’est pas automatiquement sur la bicyclette.
Prenez l’argument du « meilleur contact visuel entre les cyclistes et les automobilistes »… En théorie, c’est imparable : cyclistes et automobilistes se font face, leurs trajectoires vont en sens inverses. Donc ils se voient et anticipent. Sauf que… sauf que le tracé des rues n’est pas toujours rectiligne et parfois ça monte méchamment.
Dans certaines rues, les automobilistes n’aperçoivent les cyclistes qu’au tout dernier moment, à la sortie d’un virage et là… l’avantage de circuler en sens inversés devient un inconvénient, voir un réel danger pouvant mener à la collision. Voir l’exemple de la rue du Petit Charmont que je conseille vivement à nos élus cyclistes (ou pas d’ailleurs) de tester sur un vélo (électrique si les mollets ne suivent pas).
Autre problème couramment rencontré : les rues trop étroites pour permettre que vélos et autres véhicules se croisent en toute sécurité (exemple de la rue Champrond). Et lorsque le trottoir longeant la chaussée est trop haut, les cyclistes n’ont même pas la possibilité de s’y réfugier lorsqu’ils croisent un véhicule large. C’est ballot.
Quant aux « Jean Navet » (1), il est évident que — dans certaines rues — la police municipale passe et ne voit rien ne veut rien voir ou a pour consigne de regarder ailleurs. Le bas de la rue Richebourg est un spot du genre. Chaque jour, des véhicules stationnent pendant plusieurs heures sur la voie cyclable, alors que l’endroit est particulièrement dangereux pour les cyclistes qui arrivent de la rue du Petit Charmont en contrebas : forte côte, virage à droite…
En somme, cette vidéo n’est qu’un premier pas. Un petit test sur le quartier Battant. L’idée serait d’établir une carte collaborative des « points noirs » relevés sur les voies cyclables bisontines mais aussi sur les axes qui en sont encore totalement dépourvus. Le but étant de lister précisément les problèmes afin de les faire remonter, comme on dit. Pour faire améliorer les choses…
C’est le moment n’est-ce pas ? Le vélo — qu’on le veuille ou pas — risque de devenir le meilleur ami de beaucoup de Bisontins dans les deux ans à venir. Le chantier du tramway va sans doute changer beaucoup d’habitudes dans nos modes de déplacement. Pas le choix.
Donc à suivre.
Pour me contacter : besacontin@gmail.com
(1) Les « Jean Navet » c’est quoi ? Une appellation « clin d’oeil » pour tous ceux qui n’ont que faire des voies cyclables et y garent leur véhicules sans état d’âme ». Pris sur le fait, ils disent en général : « Jean Navet pour 5 minutes… »
C’était ce matin… Huit militants d’Europe-écologie-les-Verts tractaient sur le parvis de la gare Viotte à Besançon. Partout en France, le parti écologiste faisait de même devant les gares dans le cadre de son opération « Vague verte ».
Et des vagues, on peut dire que cette opération en fait à Besançon.
Voilà d’abord deux agents de la police ferroviaire (oui ça existe) qui signalent aux militants que le parvis appartient à la SNCF et leur demandent de s’en aller. Ces derniers refusent. Devant le refus d’obtempérer de ces vilains écologistes, la Police nationale est alors appelée à la rescousse. Les écolos restent sur place et les policiers menacent d’appeler un fourgon pour les embarquer au poste, rien que ça !
Finalement, la police ferroviaire dressent trois procès-verbaux pour « entrave à la circulation » avec amendes de 45 euros à la clé et la Police nationale en reste là.
La police ferroviaire verbalisant un très vilain écologiste
L’anecdote commence à circuler notamment sur le Net et dans les médias et, souhaitant probablement s’éviter un bad-buzz, la SNCF fait marche arrière dans la journée. Le directeur de la SNCF Bourgogne Franche-Comté himself promet que les PV seront annulés et les amendes remboursées. Mais à part ça, non non ces agents n’ont pas fait preuve de zèle…
Conclusions :
quand on s’appelle SNCF, on a le pouvoir de coller des PV et de les annuler comme ça d’un claquement de doigt. Ca c’est la classe.
la SNCF ferait mieux de s’intéresser de près « aux véritables cas d’entrave à la circulation de ses clients« . Nous pourrions à cet égard porter à sa connaissance quelques situations locales (ou pas) qui mériteraient d’attirer son attention :
la construction d' »une gare patate » perdue au milieu des bois obligeant beaucoup de voyageur à emprunter une navette aux tarifs peu transparents… : « entrave à la circulation »
le racket organisé par une société satellite de la SNCF qui gère les parking de notre gare patate et y pratique des prix tout simplement hallucinants… Un parking évidemment incontournable pour les voyageurs venus en voiture puisque le kilomètre de route menant à la gare de Besançon-Franche-Comté-TGV a été arnaquement habilement interdit au stationnement…
commence donc par respecter tes clients (lis un peu ce témoignage) et arrête un peu de les prendre pour des vaches à lait. Alors tu verras que les véritables entraves à la circulation de tes clients, c’est toi qui les instaures. La paille, la poutre, tu connais ?
C’était, il y a deux semaines (presque). Un vendredi noir que les Bisontins ne sont pas prêts d’oublier. C’était le vendredi du Grand Bouchon.
Soudain, aux alentours de 17 heures, tout s’est bloqué. Rues, boulevards, avenues… constipation circulatoire généralisée. Les Bisontins – couillons – sont restés là dans leurs boîtes à quatre roues parfois contraints de patienter pendant une ou deux heures à quelques centaines de mètres de chez eux.
Patienter. En voilà un doux euphémisme, car dans ce genre de situation on trépigne plus qu’on ne patiente. On hurle contre le connard-de-70 qui vient de la droite et tente de se faufiler à la Cosaque. On grogne contre le bus qui pue là, juste à côté. Et on injurie la donzelle qui feint de ne pas voir les autres véhicules – histoire de ne pas se sentir obligée d’en laisser passer quelques-uns.
Au milieu de cette occlusion routière, on oublie vite les bonnes manières. Courtoisie et gentlemanie à quoi bon ? En trois mots : ça rend con.
Au final, les Bisontins en sont sortis sains et saufs de ce grand embouteillage. De très mauvais poil, ils ont reintégré leur petit nid douillet et ont immédiatement oublié la donzelle, le bus et le connard-de-70. Par contre, il ont pointé du doigt LE VRAI RESPONSABLE.
Un responsable tout désigné qui n’avait pas besoin de ça pour être malaimé, le pauvre. Le tramway ! Le Grand Méchant Tram ! L’enfoiré ! Salopard va !
Ce satané tramway et son chantier qui vous retourne la ville façon Beyrouth-sur-le-Doubs… Bien sûr que c’est à cause de lui. Et ça ne fait que commencer. Paraitrait même qu’il faudrait trouver autre chose que la voiture pendant deux ans. Pour plus de tranquillité qu’ils disent. Vélo, trottinette, cheval, pieds… Non mais dingue quoi !
Il y en a pourtant que cette joyeuse pagaille pourrait bien servir à terme : je parle des ambitieux de l’opposition municipale (de droite). Pour eux, les nuisances dues au chantier du tram sont du pain béni. Eux n’en ont pas voulu de ce tramway. Ils le détestent et l’affublent de tous les maux : le tram est inutile, surdimensionné, il est espagnol, c’est une lubie du maire, un puits sans fond qui va plomber les impôts des Bisontins, etc. L’engin de malheur et les nuisances qui l’accompagnent offrent matière à taper, cogner, baffer la majorité municipale (de gauche) qui — elle — soutient son tramway corps et âme.
L’impopularité du tram disparaitra sans doute le jour où il sera réellement mis en circulation. Mais cet horizon est encore bien lointain et avant de l’atteindre, que de nuisances à venir !
Des nuisances et… des élections municipales, en 2014…
Les bouchons et le mécontentement qui va avec, voilà donc un sujet que l’on prend très au sérieux du côté de la Mairie de Besançon. Dès le lundi qui a suivi le Grand Bouchon, une réunion de crise s’y est d’ailleurs tenue. Branle-bas de combat, urgence, priorité absolue : il fallait trouver les raisons et les solutions. Pas possible que le Grand Bouchon devienne hebdomadaire, voire quotidien.
l’Est Républicain – 20/03/2012
Le vendredi suivant, les services municipaux ont donc pris quelques mesures de bon sens et surtout, la police municipale a joué le rôle de fluidifiant. Des agents à chaque carrefour à risque, un coup de sifflet par-ci, un regard autoritaire par-là et hop hop, tout s’est passé comme sur des roulettes. Mieux qu’un vendredi normal d’avant les travaux. Ouf !
On se croyait donc sorti d’affaire. Plus de vendredi noir à l’horizon.
On ne pourrait pas trouver mieux pour générer un nouveau bouchon record :
Micropolis, un point noir hautement bouchonnable,
un vendredi soir à 17 heures : on ne pouvait choisir pire heure,
Nicolas Sarkozy : fourgons de CRS, sécurité partout, des cars de militants qu’on achemine de tout l’Est de la France afin de simuler l’immense popularité du Président-candidat…
Voilà voilà… Nicolas Sarkozy aurait voulu mettre le feu dans une ville gérée par la gauche, il ne s’y serait pas pris autrement.
Mais au fait, pourquoi Sarkozy à Besançon ?
Il parait que les militants UMP Francs-Comtois faisaient le forcing depuis quelques semaines pour obtenir un meeting à Besançon. Eh bien c’est fait. Mais cette fois, si un bouchon monumental se produit, la responsabilité devra être co-assumée : le tram, Sarko et l’opposition locale qui aura tout fait pour faire venir son héraut à Micropolis un vendredi soir à 17 heures. De là à dire qu’ils l’ont fait exprès… Merci d’avance.
Quant aux militants Hollandistes — s’ils veulent faire preuve d’humour et d’opportunisme politique — ils profiteront sans doute du grand embouteillage de Micropolis pour y distribuer des tracts avec un petit feuillet bonus précisant :
[quote]Cet embouteillage vous est offert par Nicolas Sarkozy et l’UMP locale. Patience. Plus que quelques semaines.[/quote]
J’aime particulièrement me faufiler dans les meetings politiques afin d’y prendre quelques clichés pour y saisir une atmosphère, une ambiance au travers de quelques gestes, postures ou mises en scène… Ce mardi 27 mars 2012, François Bayrou tenait meeting à Besançon. J’y ai pêché quelques images…
« — Je vois que le journal est pris ; je vais attendre qu’il se libère…
Si ça se trouve, je vais avoir le temps de boire 15 cafés, je vais sortir de là fin énervé, et j’aurai même pas lu le journal !
Je vais finir par l’acheter, le journal ! Ça me coûtera moins cher !! »
2
« — Il fait bien chaud, ici !
— Oui, je sais bien que j’ai que des vieux, comme clients : je les habitue depuis maintenant, …pour la prochaine canicule ! »
3
« — Bon, c’est déjà onze heures. Je vais rentrer.
— C’est l’heure de la soupe ?! La « maman » te l’a préparée ?
— Euh ! Nan ! C’est MOI qui cuisine !
— Ben vingt Dieux, faut pas que je vous emmène à la maison : Lui, il fait les courses, toi, tu cuisines ; moi j’en branle pas une ! »
4
Il fait tomber un spéculos en enfilant sa veste.
« — Eh ! Bernard, tu laisses tomber une journée de ration alimentaire pour ta belle-mère !
— Putain ! Faut pas gâcher ! »
5
La même cliente bavarde :
« – Tiens, voilà le père Machin !
Il a pas l’air bien fatigué !
Tu penses, c’est un ancien fonctionnaire. Tu ne l’as JAMAIS vu fatigué !… Un ancien fonctionnaire, que j’te dis ! »
Le père Machin :
« – C’est pas ça : Ce qui compte, c’est de savoir récupérer. »
6
Le serveur, s’adressant à une tablée en désignant le père Machin :
« – Pfff ! Quarante ans qu’il est en retraite ! Comment veux-tu que Sarko s’en sorte, avec des cocos comme lui ?! »
7
Un des compères entr’ouvre la porte :
« — Jeune homme, est-ce que je peux consommer en terrasse ? »
Le serveur :
« — Ouais, mais ferme la porte, c’est pas toi qui chauffe.
— Bah ! On est mal accueilli ; on se demande pourquoi on vient encore ! »
8
Le serveur fait tinter les tasses qu’il range.
Le père Machin :
« — Ho ! Doucement ! On vient au bistrot pour être tranquille ! »
9
Deux forains entrent dans le bar.
« — Bon, on peut avoir à boire ou pas ?!
— Non, pas les Manouches !
— Quoi ? Pas aux Bains-Douches ? »
10
Le même forain, s’adressant au serveur :
« — Alors, on va manger des sussis, maintenant ?
— des quoi ?
— des sussis ! Ça ouvre aujourd’hui, en face !
— Ah ! Des sushis ?! Y z’ont ouvert hier !
— Hier ? Merde ! »
11
Le serveur apporte des café à la tablée du père Machin
« — Ah ! Voilà les cafés…sans ticket de caisse…
— C’est des p’tits noirs au noir ? »
photomontage par Lulu, merci à lui
12
« — Ah ! Le voilà, lui !
— Salut !
— Trop tard, y a plus de place. Pis on est déjà bourrés !
— Tant pis, de toute façon, y a pas ce que je veux ici… »
13
Plus de chaises ;
Il prend un tabouret de bar et s’installe autour de la table, entre deux compères.
« — Ah ! Il aime dominer, le Jeannot !
— Ouais, mais s’il s’assied comme-ça, il a intérêt à ce que sa braguette soit bien fermée !
— Ouais !! »
14
Il commente un article du quotidien :
« — Quand même, à 18 ans, il braque une arme sur un flic ! Faut quand même en avoir une sacrée paire !
— Mais non ! C’est qu’ils n’ont rien dans la tête, ces types-là !
— Ouais ! Et ça, c’est bien la faute aux profs ! Ils leur foutent pas assez sur la gueule !
— C’est sûr. Mais tu penses bien, les profs, ils peuvent pas. Tiens, c’est pas comme vous, les douaniers ! Vous avez tous les droits, vous, les douaniers !
— Ouais. À l’époque on avait tous les droits ! On f’sait comme on voulait. Maintenant, j’sais pas : ça fait quinze ans que j’y suis plus ! »
15
Le serveur s’installe au bar, à côté d’une jeune fille avec qui il plaisante souvent.
« — Vous m’excuserez, m’sieurs dames, je prends un café avec ma fiancée. »
Une voix s’élève au fond du bar :
« — Elle a vraiment pas de goûts ! »
16
Il pleut à verse. Le père Machin arrive, trempé.
Le serveur :
« — Bonjour. Ça va ?
— Ouais. Il fait beau, hein ?
— Pff ! Je m’en fous. Je suis là, moi ! »
17
À propos de Lejaby, la fabrique de lingerie qui licencie son personnel :
« — Non, mais tu vois ce que ça coûte, un soutien-gorge ? Tu vois ?? Non, mais tu vois ce que ça coûte ?? Et une culotte !? Tu vois ce que ça coûte, une culotte ?? C’est rien du tout, une culotte !
— C’est rien…c’est rien… Ça dépend qui est dedans ! »
18
Il se place dans l’entrée du bar, en pleine lumière, porte grande ouverte, pour composer un numéro de téléphone.
« — Ferme la porte ! Ferme la porte, nom de Dieu, c’est moi qui chauffe le bordel, là ! »
19
Deux mamies papotent devant un thé.
« — Le soir, à 7h30, je regarde la télé au salon. Lui, il la regarde dans la cuisine. On ne regarde pas les mêmes émissions.
— Tu regardes « Scènes de ménages » ?
— Nan ! J’ai assez des miennes… »
20
« — J’ai déjà lu deux livres, …en deux semaines !
— Ah oui ?! C’est écrit gros ?
— Nan. Je mets mes lunettes. »
21
« — Depuis qu’il a été opéré, quand il va au froid, il saigne du nez. Tu verrais ça, ça pisse le sang !’
— Ah bon ? C’est embêtant, ça !
— Tu parles ! Il a assez de malice. Il ne risque rien !! »
22
À propos d’un magasin :
« — Ah ! Ben, je n’y suis toujours pas allée.
— Ben nous, quand il fera bon, on va y r-aller ! »
23
Bavardage et évocation de vieux souvenirs avec le serveur d’un des cafés de la rue :
« — Avant toi, c’était une jeune femme qui servait, ici ; et avant elle, c’était un garçon, un jeune aussi, un peu efféminé.
— Ah oui ! Un PD ! »
24
« — Qu ‘est-ce qu’on fait ? On en reboit un ?
— Non. Faut que j’y aille ; faut que je passe à la banque.
— À la banque ? Tu vas chercher du blé ?
— Non. Ah ! Et pis, je ne fais que pisser ! »
25
« — Qu’est-ce qu’il a bossé, ce type-là, comme docteur ! Mais qu’est-ce qu’il a bossé !
— Et pis, dans ce temps-là, un docteur, c’était respecté !
— Ouais, respecté ! Et qu’est-ce qu’il bossait ! Il avait racheté le château de D…, à cette époque. Mais sa femme, elle s’ennuyait, dans cette grande baraque. Tu penses, toujours toute seule ! Elle s’est mise à boire.
— Ben oui, qu’est-ce que tu veux qu’elle fasse, toujours toute seule !?
— Ouais. Quand elles sont toute seules, c’est soit elles boivent, soit elles vont au cul !
— Des fois, c’est les deux !! »
26
« — Au fait, c’est quand, la Saint Valentin ?
— Mardi.
— Vingt Dieux ! Faut pas que j’oublie ! Déjà qu’à Noël, je me suis planté !
« — Il tenait le restaurant de G…. C’était les bonnes années : il a fait du pognon.
— Tu penses, à l’époque, il y avait tous les allemands qui descendaient ; ils s’arrêtaient pour casser la croûte.
— Il y avait aussi les Peugeots. Ils avaient des primes. Ça marchait. »
28
« — Quand j’ai le journal du bar, et que quelqu’un vient me demander de le lui réserver, ça me colle la pression et du coup, je lis à toute vitesse, je bâcle et je sens le type qui me guette, même s’il est à l’autre bout ! Ça me porte sur les nerfs ! »
29
« — Bon, tu me l’offres, ce café ? J’en reboirais bien un, moi ! »
30
« — C’est pas facile, ici, pour lire le journal : y en a toujours un qui te cause, tu perds le fil ! On peut pas être tranquille ! »
31
Il regarde deux clientes qui approchent du bar :
« — Ça sert à quoi que je déneige pendant une heure, le matin, si vous marchez dans la neige Vous êtes des blondes ?? »
— Ah ! On vient ici pour plus entendre gueuler ! Alors commence pas !! »
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« — Ça vos dérange pas si je m’installe ici ? J’aime bien cette place.
— Ouais. On domine… »
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« — Bon, alors, il arrive, ce journal ?
— Non, mais regarde comme il se cramponne après ! »
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« — Et les profs ?! Tu crois que c’est normal, si ils veulent écrire au tableau, ils y vont en reculant ! Tu trouves ça normal ? »
35
Deux jeunes lycéennes habituées quittent le bar.
Le serveur :
« — Allez, filez à l’école et apprenez à être moins bêtes ! »
36
Ils sont deux à discuter devant un café. Ils totalisent 150 ans à eux deux.
« — Dimanche prochain, je vais manger à Cl.
— À Cl. même ?
— Non. Avant, le long de la nationale !
— Ah oui ! Là où il n’y a que des vieux ? »
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« — Eh ! Monsieur D, tu viens boire ton café vers nous ?
— Tu vas pas faire la bête toute la matinée ?! »
38
« — À une époque, avec mon pote, on pesait nos vélos. On était au gramme près. On changeait de selle pour gagner 30 gr., on achetait des accessoires légers au fur et à mesure qu’ils sortaient.
— On aurait mieux fait de maigrir un peu : ça nous aurait coûté moins cher ! »
39
« — Un camion comme-ça, ça se conduit mieux qu’une auto. Faut voir le confort !
— Ouais, les heures au volant devraient être comptées comme heures de repos !
— Arrête ! Et si tu voyais le siège ! Tu peux tout faire, tout commander ! C’est mieux que mon canapé ! Je peux gonfler les lombaires…
— Ouais, ben pour l’instant, tu gonfles surtout les clients ! »
40
« — Putain, hier, j’étais vert ! Y m’a fait deux trucs, dans ma maison, deux trucs seulement, et ben, c’était ni à faire…euh…ni à faire ! Y m’a, heu…, y m’a posé le plan de travail, tu vois, le gros évier de la cuisine, euh…et ben non ! Ça n’allait pas. Le tuyau, y n’tenait pas ! Et le store, y me l’a mis aussi, et ben, y se cassait la gueule ! Vert, que j’te dis ! »
41
(Brève de marché)
« — Mais, t’en as donné combien, des œufs, à la cliente ?
— Ben vingt !
— Mais, a t’en avais d’mandé combien ?
— Ben, une douzaine et demie !
— Mais Vingt Dieux, une douzaine et demie, c’est 18 ! trois fois 6 égale dix-huit ! Merde !! C’est encore moi qui vais me faire engueuler !! »
Dans l’Est Républicain de ce mercredi 14 mars 2012, un article dont je vous conseille la lecture – parle des difficultés rencontrées par la librairie Camponovo dont la rumeur faisait été depuis quelques temps déjà.
On y apprend en substance que :
CampoBis (Chateaufarine) va fermer. Une enseigne (pas une librairie) est en négociation pour reprendre l’emplacement. L’Est Républicain n’a pas pu obtenir l’information auprès du groupe Casino mais on me murmure dans l’oreillette qu’un magasin Nature & Découvertes serait pressenti. Il est vrai que celui du centre-ville est à l’étroit. À prendre avec des pincettes donc…
Camponovo centre-ville : 3 repreneurs potentiels sont intéressés (des libraires indépendants français). Mais une « source renseignée » (comme on dit) me parle de 2 repreneurs et non de 3. Des repreneurs qui prendraient des engagements différents auprès du personnel qui espère en savoir plus rapidement. La vente serait finalisée d’ici un mois.
la papeterie Campus de Vesoul (rachetée par Camponovo en 2009) resterait en l’état pour l’instant nous dit l’Est Républicain. Ma source me dit que la fermeture de ce magasin serait en fait déjà décidée.
la librairie Grangier de Dijon (c’est aussi Campo) est déjà revendue à un libraire indépendant français.
Concernant les raisons de ces ventes, on ne saura rien. L’Est Républicain rapporte en effet que le patron suisse du groupe – Jean-Jacques Schaer – s’est « fait une obligation de ne pas répondre à vos questions »
Impossible de manquer l’information : ce 8 mars, comme tous les 8 mars, c’est la Journée Internationale des Droits des Femmes. Débauche d’actions symboliques, de grandes déclarations d’intention. Les candidats à l’élection présidentielle ne sont évidemment pas les derniers à se la jouer « féministes d’un jour« . Bonne conscience.
En me baladant dans Besançon aujourd’hui, j’ai eu une idée rigolote, intéressante ou stupide, c’est au choix. L’idée de faire l’inventaire des noms des rues, avenues, places, squares… de Besançon. De trier ceux qui rendent hommage à une personnalité. Puis de faire le tri entre les hommes et les femmes.
La liste des noms des rues et voies bisontines, je l’ai trouvée facilement sur un plan. Il a fallu ensuite repérer les personnages et faire quelques recherches pour ceux dont le sexe n’est pas induit pas un prénom. Certains noms m’ont échappé mais la plupart ont pu être « sexués ».
Le bilan est absolument édifiant. Est-ce surprenant ?
Vous pouvez le visualiser dans le fichier PDF ci-dessous. J’ai fait au plus simple. J’ai surligné en bleu : les hommes et en rose : les femmes.
Bilan : 27 femmes pour 399 hommes
À peine plus de 6 % des rues, places, squares bisontins… baptisés du nom d’un personnage célèbre, portent celui d’une femme.
Et encore, deux femmes partagent cet honneur avec un homme (rue Pierre et Marie Curie, espace Georges et Adèle Besson).
Faut-il en déduire que la ville de Besançon est particulièrement machiste dans le choix de ses noms de rues ?
Évidemment non. Le constat aurait été sensiblement le même pour la plupart des villes françaises. C’est juste que voyez-vous, l’histoire enseignée a pendant longtemps fait peu de cas du rôle des femmes. Hormis Jeanne d’Arc, vous trouverez bien dans les manuels d’Histoire quelques courtisanes célèbres mais sinon… rien.
Il faut dire que l’Histoire a longtemps fait la part belle à la chose militaire qui était le métier de mecs par excellence. À Besançon, beaucoup de voies publiques portent des noms de généraux et autres capitaines.
[quote]Il subsiste pourtant bien des zones muettes et, en ce qui concerne le passé, un océan de silence, lié au partage inégal des traces, de la mémoire et, plus encore, de l’Histoire, ce récit qui a si longtemps oublié les femmes comme si, vouées à l’obscurité de la reproduction, inénarrables, elles étaient hors du temps, du moins hors évènements.[/quote]
On ne fera pas la révolution en un billet… donc je me contenterai pour aujourd’hui — après ce constat — de vous donner quelques informations recueillies sur les 27 veinardes qui ont donné leur nom à des lieux bisontins. L’essentiel des informations vient de Wikipedia. N’hésitez pas à compléter (utilisez les commentaires).
Soeur Marcelle Baverez (Besançon, 1899-1944) : religieuse, résistante. Elle mourra en déportation.
Adèle Besson (1884 – 1964) : épouse du critique d’art Georges Besson qui fit don au musée de Besançon de sa collection d’oeuvres d’art en 1971. Le portrait d’Adèle fut immortalisé par le peintre Auguste Renoir en 1918.
Madeleine Brès (1842 – 1921) : elle fut la première femme à obtenir le diplome de docteur en médecine.
Camille Charvet (Besançon, 1881 – 1944) : scientifique, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, résistante. Elle meurt en déportation à Auschwitz.
Colette (1873 – 1954) : romancière. Elle posséda une maison aux Montboucons à Besançon.
Marie-Lucie Cornillot : elle fut conservatrice du Musée des Beaux Arts et d’Archéologie de Besançon. Je n’ai pas d’autres informations.
Marie Curie (1867 – 1934) : physicienne française d’origine polonaise. Elle reçut deux prix Nobel.
Anne Franck (1929 – 1945) : adolescente allemande juive, elle écrivit un journal intime, rapporté dans le livre « Journal d’Anne Frank », alors qu’elle se cachait avec sa famille et quatre amis à Amsterdam pendant l’occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale dans le but d’éviter la Shoah. Après deux ans passés dans ce refuge, le groupe est trahi et déporté vers les camps d’extermination nazis. Sept mois après son arrestation, Anne meurt du typhus dans le camp de Bergen-Belsen.
Olympe de Gouges (1748 – 1793) : femme de lettres française, devenue femme politique et polémiste. Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs.
Elle est devenue emblématique des mouvements pour la libération des femmes, pour l’humanisme en général, et l’importance du rôle qu’elle a joué dans l’histoire des idées a été considérablement estimée et prise en compte dans les milieux universitaires.
Marguerite Marchand : aucune information. Si vous en avez, je suis preneur.
Louise Michel (1830 – 1905) : militante anarchiste et figure majeure de la Commune de Paris. Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement anarchiste.
Maria Montessori (1870 – 1952) : Elle est internationalement connue pour la méthode pédagogique qui porte son nom, la pédagogie Montessori.
Berthe Morisot (1841 – 1895) : artiste-peintre française liée au mouvement impressionniste.
Anne de Pardieu (1869 – 1926) : artiste sculpteur française. Née Anne de Chardonnet, elle était la fille de Hilaire de Chardonnet, ingénieur bisontin inventeur de la soie artificielle.
George Sand (1804 – 1876) : romancière et femme de lettres