Les brèves de comptoirs bisontins de Dom

Mon ami Dom prend son temps. Il aime à aller dans les bars de Besançon pour y tendre l’oreille.
Et c’est quoi ta méthode Dom ?

[quote]— Je me mets à une table du bar, je prépare carnet et stylo, et je lis le journal…quand c’est bon, je note ![/quote]

Retrouvez brèves de comptoirs bisontins et photographies sur le blog de Dom


BEST OF :

1

« — Je vois que le journal est pris ; je vais attendre qu’il se libère…
Si ça se trouve, je vais avoir le temps de boire 15 cafés, je vais sortir de là fin énervé, et j’aurai même pas lu le journal !
Je vais finir par l’acheter, le journal ! Ça me coûtera moins cher !! »

2

« — Il fait bien chaud, ici !

— Oui, je sais bien que j’ai que des vieux, comme clients : je les habitue depuis maintenant, …pour la prochaine canicule ! »

3

« — Bon, c’est déjà onze heures. Je vais rentrer.

— C’est l’heure de la soupe ?! La « maman » te l’a préparée ?

— Euh ! Nan ! C’est MOI qui cuisine !

— Ben vingt Dieux, faut pas que je vous emmène à la maison : Lui, il fait les courses, toi, tu cuisines ; moi j’en branle pas une ! »

4

Il fait tomber un spéculos en enfilant sa veste.

« — Eh ! Bernard, tu laisses tomber une journée de ration alimentaire pour ta belle-mère !

— Putain ! Faut pas gâcher ! »

5

La même cliente bavarde :

« – Tiens, voilà le père Machin !

Il a pas l’air bien fatigué !

Tu penses, c’est un ancien fonctionnaire. Tu ne l’as JAMAIS vu fatigué !… Un ancien fonctionnaire, que j’te dis ! »

Le père Machin :

« – C’est pas ça : Ce qui compte, c’est de savoir récupérer. »

6

Le serveur, s’adressant à une tablée en désignant le père Machin :

« – Pfff ! Quarante ans qu’il est en retraite ! Comment veux-tu que Sarko s’en sorte, avec des cocos comme lui ?! »

7

Un des compères entr’ouvre la porte :

« — Jeune homme, est-ce que je peux consommer en terrasse ? »

Le serveur :

« — Ouais, mais ferme la porte, c’est pas toi qui chauffe.

— Bah ! On est mal accueilli ; on se demande pourquoi on vient encore ! »

8

Le serveur fait tinter les tasses qu’il range.

Le père Machin :

« — Ho ! Doucement ! On vient au bistrot pour être tranquille ! »

9

Deux forains entrent dans le bar.

« — Bon, on peut avoir à boire ou pas ?!

— Non, pas les Manouches !

— Quoi ? Pas aux Bains-Douches ? »

10

Le même forain, s’adressant au serveur :

« — Alors, on va manger des sussis, maintenant ?

— des quoi ?

— des sussis ! Ça ouvre aujourd’hui, en face !

— Ah ! Des sushis ?! Y z’ont ouvert hier !

— Hier ? Merde ! »

11

Le serveur apporte des café à la tablée du père Machin

« — Ah ! Voilà les cafés…sans ticket de caisse…

— C’est des p’tits noirs au noir ? »

photomontage par Lulu, merci à lui

photomontage par Lulu, merci à lui

12

« — Ah ! Le voilà, lui !

— Salut !

— Trop tard, y a plus de place. Pis on est déjà bourrés !

— Tant pis, de toute façon, y a pas ce que je veux ici… »

13

Plus de chaises ;

Il prend un tabouret de bar et s’installe autour de la table, entre deux compères.

« — Ah ! Il aime dominer, le Jeannot !

— Ouais, mais s’il s’assied comme-ça, il a intérêt à ce que sa braguette soit bien fermée !

— Ouais !! »

14

Il commente un article du quotidien :

« — Quand même, à 18 ans, il braque une arme sur un flic ! Faut quand même en avoir une sacrée paire !

— Mais non ! C’est qu’ils n’ont rien dans la tête, ces types-là !

— Ouais ! Et ça, c’est bien la faute aux profs ! Ils leur foutent pas assez sur la gueule !

— C’est sûr. Mais tu penses bien, les profs, ils peuvent pas. Tiens, c’est pas comme vous, les douaniers ! Vous avez tous les droits, vous, les douaniers !

— Ouais. À l’époque on avait tous les droits ! On f’sait comme on voulait. Maintenant, j’sais pas : ça fait quinze ans que j’y suis plus ! »

15

Le serveur s’installe au bar, à côté d’une jeune fille avec qui il plaisante souvent.

« — Vous m’excuserez, m’sieurs dames, je prends un café avec ma fiancée. »

Une voix s’élève au fond du bar :

« — Elle a vraiment pas de goûts ! »

16

Il pleut à verse. Le père Machin arrive, trempé.

Le serveur :

« — Bonjour. Ça va ?

— Ouais. Il fait beau, hein ?

— Pff ! Je m’en fous. Je suis là, moi ! »

17

À propos de Lejaby, la fabrique de lingerie qui licencie son personnel :

« — Non, mais tu vois ce que ça coûte, un soutien-gorge ? Tu vois ?? Non, mais tu vois ce que ça coûte ?? Et une culotte !? Tu vois ce que ça coûte, une culotte ?? C’est rien du tout, une culotte !

— C’est rien…c’est rien… Ça dépend qui est dedans ! »

18

Il se place dans l’entrée du bar, en pleine lumière, porte grande ouverte, pour composer un numéro de téléphone.

«  — Ferme la porte ! Ferme la porte, nom de Dieu, c’est moi qui chauffe le bordel, là ! »

19

Deux mamies papotent devant un thé.

«  — Le soir, à 7h30, je regarde la télé au salon. Lui, il la regarde dans la cuisine. On ne regarde pas les mêmes émissions.

— Tu regardes « Scènes de ménages » ?

— Nan ! J’ai assez des miennes… »

20

« — J’ai déjà lu deux livres, …en deux semaines !

— Ah oui ?! C’est écrit gros ?

— Nan. Je mets mes lunettes. »

21

«   — Depuis qu’il a été opéré, quand il va au froid, il saigne du nez. Tu verrais ça, ça pisse le sang !’

— Ah bon ? C’est embêtant, ça !

— Tu parles ! Il a assez de malice. Il ne risque rien !! »

22

À propos d’un magasin :

« — Ah ! Ben, je n’y suis toujours pas allée.

— Ben nous, quand il fera bon, on va y r-aller ! »

23

Bavardage et évocation de vieux souvenirs avec le serveur d’un des cafés de la rue :

« — Avant toi, c’était une jeune femme qui servait, ici ; et avant elle, c’était un garçon, un jeune aussi, un peu efféminé.

— Ah oui ! Un PD ! »

24

«  — Qu ‘est-ce qu’on fait ? On en reboit un ?

— Non. Faut que j’y aille ; faut que je passe à la banque.

— À la banque ? Tu vas chercher du blé ?

— Non. Ah ! Et pis, je ne fais que pisser ! »

25

«  — Qu’est-ce qu’il a bossé, ce type-là, comme docteur ! Mais qu’est-ce qu’il a bossé !

— Et pis, dans ce temps-là, un docteur, c’était respecté !

— Ouais, respecté ! Et qu’est-ce qu’il bossait ! Il avait racheté le château de D…, à cette époque. Mais sa femme, elle s’ennuyait, dans cette grande baraque. Tu penses, toujours toute seule ! Elle s’est mise à boire.

— Ben oui, qu’est-ce que tu veux qu’elle fasse, toujours toute seule !?

— Ouais. Quand elles sont toute seules, c’est soit elles boivent, soit elles vont au cul !

— Des fois, c’est les deux !! »

26

«  — Au fait, c’est quand, la Saint Valentin ?

— Mardi.

— Vingt Dieux ! Faut pas que j’oublie ! Déjà qu’à Noël, je me suis planté !

— Ah ben Ouais, hein ?! C’est qu’elles « comptent » dessus, hein !

— Ah ! Quelle plaie ! »

27

«  — Il tenait le restaurant de G…. C’était les bonnes années : il a fait du pognon.

— Tu penses, à l’époque, il y avait tous les allemands qui descendaient ; ils s’arrêtaient pour casser la croûte.

— Il y avait aussi les Peugeots. Ils avaient des primes. Ça marchait. »

28

« — Quand j’ai le journal du bar, et que quelqu’un vient me demander de le lui réserver, ça me colle la pression et du coup, je lis à toute vitesse, je bâcle et je sens le type qui me guette, même s’il est à l’autre bout ! Ça me porte sur les nerfs ! »

29

«  — Bon, tu me l’offres, ce café ? J’en reboirais bien un, moi ! »

30

«  — C’est pas facile, ici, pour lire le journal : y en a toujours un qui te cause, tu perds le fil ! On peut pas être tranquille ! »

31

Il regarde deux clientes qui approchent du bar :

« — Ça sert à quoi que je déneige pendant une heure, le matin, si vous marchez dans la neige Vous êtes des blondes ?? »

— Ah ! On vient ici pour plus entendre gueuler ! Alors commence pas !! »

32

«  — Ça vos dérange pas si je m’installe ici ? J’aime bien cette place.

— Ouais. On domine… »

33

«  — Bon, alors, il arrive, ce journal ?

— Non, mais regarde comme il se cramponne après ! »

34

«  — Et les profs ?! Tu crois que c’est normal, si ils veulent écrire au tableau, ils y vont en reculant ! Tu trouves ça normal ? »

35

Deux jeunes lycéennes habituées quittent le bar.

Le serveur :

«  — Allez, filez à l’école et apprenez à être moins bêtes ! »

36

Ils sont deux à discuter devant un café. Ils totalisent 150 ans à eux deux.

« — Dimanche prochain, je vais manger à Cl.

— À Cl. même ?

— Non. Avant, le long de la nationale !

— Ah oui ! Là où il n’y a que des vieux ? »

37

« — Eh ! Monsieur D, tu viens boire ton café vers nous ?

— Tu vas pas faire la bête toute la matinée ?! »

38

«  — À une époque, avec mon pote, on pesait nos vélos. On était au gramme près. On changeait de selle pour gagner 30 gr., on achetait des accessoires légers au fur et à mesure qu’ils sortaient.

— On aurait mieux fait de maigrir un peu : ça nous aurait coûté moins cher ! »

39

«  — Un camion comme-ça, ça se conduit mieux qu’une auto. Faut voir le confort !

— Ouais, les heures au volant devraient être comptées comme heures de repos !

—  Arrête ! Et si tu voyais le siège ! Tu peux tout faire, tout commander ! C’est mieux que mon canapé ! Je peux gonfler les lombaires…

—  Ouais, ben pour l’instant, tu gonfles surtout les clients ! »

40

«  — Putain, hier, j’étais vert ! Y m’a fait deux trucs, dans ma maison, deux trucs seulement, et ben, c’était ni à faire…euh…ni à faire ! Y m’a, heu…, y m’a posé le plan de travail, tu vois, le gros évier de la cuisine, euh…et ben non ! Ça n’allait pas. Le tuyau, y n’tenait pas ! Et le store, y me l’a mis aussi, et ben, y se cassait la gueule ! Vert, que j’te dis ! »

41

(Brève de marché)

«  — Mais, t’en as donné combien, des œufs, à la cliente ?

— Ben vingt !

— Mais, a t’en avais d’mandé combien ?

— Ben, une douzaine et demie !

— Mais Vingt Dieux, une douzaine et demie, c’est 18 ! trois fois 6 égale dix-huit ! Merde !! C’est encore moi qui vais me faire engueuler !! »

Besançon : que va devenir la librairie Camponovo ?

Les temps sont durs pour les librairies bisontins. En quelques semaines, ce fut l’appel au secours de la librairie Siloë Chevassu puis celui des « Gourmands lisent ».

Dans l’Est Républicain de ce mercredi 14 mars 2012, un article dont je vous conseille la lecture – parle des difficultés rencontrées par la librairie Camponovo dont la rumeur faisait été depuis quelques temps déjà.
On y apprend en substance que :

  • CampoBis (Chateaufarine) va fermer. Une enseigne (pas une librairie) est en négociation pour reprendre l’emplacement. L’Est Républicain n’a pas pu obtenir l’information auprès du groupe Casino mais on me murmure dans l’oreillette qu’un magasin Nature & Découvertes serait pressenti. Il est vrai que celui du centre-ville est à l’étroit. À prendre avec des pincettes donc…
  • Camponovo centre-ville : 3 repreneurs potentiels sont intéressés (des libraires indépendants français).
    Mais une « source renseignée » (comme on dit) me parle de 2 repreneurs et non de 3. Des repreneurs qui prendraient des engagements différents auprès du personnel qui espère en savoir plus rapidement. La vente serait finalisée d’ici un mois.
  • la papeterie Campus de Vesoul (rachetée par Camponovo en 2009) resterait en l’état pour l’instant nous dit l’Est Républicain. Ma source me dit que la fermeture de ce magasin serait en fait déjà décidée.
  • la librairie Grangier de Dijon (c’est aussi Campo) est déjà revendue à un libraire indépendant français.

Concernant les raisons de ces ventes, on ne saura rien. L’Est Républicain rapporte en effet que le patron suisse du groupe – Jean-Jacques Schaer – s’est « fait une obligation de ne pas répondre à vos questions »

Le monsieur n’aurait pas apprécié la manière dont l’Est Républicain avait relaté “l’émoi suscité par les trois licenciements (deux libraires et la directrice de l’époque) qu’il avait opérés suite à un débrayage.” C’était en 2009 et Camponovo avait été condamné en appel pour licenciements abusifs. Ça promet pour la suite.

Courage aux employés. Espérons qu’on ne leur fera pas de promesses en l’air… Ce billet sera mis à jour en fonction des nouveaux éléments.

Les rares filles des rues de Besançon…

Impossible de manquer l’information : ce 8 mars, comme tous les 8 mars, c’est la Journée Internationale des Droits des Femmes. Débauche d’actions symboliques, de grandes déclarations d’intention. Les candidats à l’élection présidentielle ne sont évidemment pas les derniers à se la jouer « féministes d’un jour« . Bonne conscience.

À Besançon, un programme spécial a été concocté sur plusieurs jours. On a même eu droit à une affiche un peu bizarre.

En me baladant dans Besançon aujourd’hui, j’ai eu une idée rigolote, intéressante ou stupide, c’est au choix. L’idée de faire l’inventaire des noms des rues, avenues, places, squares… de Besançon. De trier ceux qui rendent hommage à une personnalité. Puis de faire le tri entre les hommes et les femmes.

La liste des noms des rues et voies bisontines, je l’ai trouvée facilement sur un plan. Il a fallu ensuite repérer les personnages et faire quelques recherches pour ceux dont le sexe n’est pas induit pas un prénom. Certains noms m’ont échappé mais la plupart ont pu être « sexués ».

Le bilan est absolument édifiant. Est-ce surprenant ?
Vous pouvez le visualiser dans le fichier PDF ci-dessous. J’ai fait au plus simple. J’ai surligné en bleu : les hommes et en rose : les femmes.

Bilan : 27 femmes pour 399 hommes

À peine plus de 6 % des rues, places, squares bisontins… baptisés du nom d’un personnage célèbre, portent celui d’une femme.

Et encore, deux femmes partagent cet honneur avec un homme (rue Pierre et Marie Curie, espace Georges et Adèle Besson).

Faut-il en déduire que la ville de Besançon est particulièrement machiste dans le choix de ses noms de rues ?

Évidemment non. Le constat aurait été sensiblement le même pour la plupart des villes françaises. C’est juste que voyez-vous, l’histoire enseignée a pendant longtemps fait peu de cas du rôle des femmes. Hormis Jeanne d’Arc, vous trouverez bien dans les manuels d’Histoire quelques courtisanes célèbres mais sinon… rien.

Il faut dire que l’Histoire a longtemps fait la part belle à la chose militaire qui était le métier de mecs par excellence. À Besançon, beaucoup de voies publiques portent des noms de généraux et autres capitaines.

Sur ce sujet, on peut lire ce rapport du Conseil Économique et Social de 2004 baptisée « Quelle place pour les femmes dans l’Histoire enseignée ? ».

Son introduction en dit déjà beaucoup :

[quote]Il subsiste pourtant bien des zones muettes et, en ce qui concerne le passé, un océan de silence, lié au partage inégal des traces, de la mémoire et, plus encore, de l’Histoire, ce récit qui a si longtemps oublié les femmes comme si, vouées à l’obscurité de la reproduction, inénarrables, elles étaient hors du temps, du moins hors évènements.[/quote]

A noter que sur les 19 rames du futur tramway de Besançon, 5 porteront le nom du femme. Y’a du mieux !

On ne fera pas la révolution en un billet… donc je me contenterai pour aujourd’hui — après ce constat — de vous donner quelques informations recueillies sur les 27 veinardes qui ont donné leur nom à des lieux bisontins. L’essentiel des informations vient de Wikipedia. N’hésitez pas à compléter (utilisez les commentaires).

  • Madeleine Brès (1842 – 1921) : elle fut la première femme à obtenir le diplome de docteur en médecine.
  • Camille Charvet (Besançon, 1881 – 1944) : scientifique, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, résistante. Elle meurt en déportation à Auschwitz.
  • Colette (1873 – 1954) : romancière. Elle posséda une maison aux Montboucons à Besançon.
  • Marie-Lucie Cornillot : elle fut conservatrice du Musée des Beaux Arts et d’Archéologie de Besançon. Je n’ai pas d’autres informations.
  • Marie Curie (1867 – 1934) : physicienne française d’origine polonaise. Elle reçut deux prix Nobel.
  • Marcelle de Lacour (Besançon, 1896 – 1997) : musicienne claveciniste.
  • Sonia Delaunay (1885 – 1979) : artiste peintre.
  • Françoise Dolto (1908 – 1988) : pédiatre et psychanaliste. Elle se consacra à la psychanalyse de l’enfance.
  • Angélique Marguerite du Coudray Le Boursier (1712 – 1792) : première professeur de la discipline des sage-femmes.
  • Anne Franck (1929 – 1945) :  adolescente allemande juive, elle écrivit un journal intime, rapporté dans le livre « Journal d’Anne Frank », alors qu’elle se cachait avec sa famille et quatre amis à Amsterdam pendant l’occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale dans le but d’éviter la Shoah. Après deux ans passés dans ce refuge, le groupe est trahi et déporté vers les camps d’extermination nazis. Sept mois après son arrestation, Anne meurt du typhus dans le camp de Bergen-Belsen.
  • Sophie Germain (1776 – 1831) : mathématicienne française
  • Olympe de Gouges (1748 – 1793) : femme de lettres française, devenue femme politique et polémiste. Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs.
    Elle est devenue emblématique des mouvements pour la libération des femmes, pour l’humanisme en général, et l’importance du rôle qu’elle a joué dans l’histoire des idées a été considérablement estimée et prise en compte dans les milieux universitaires.
  • Marguerite Marchand : aucune information. Si vous en avez, je suis preneur.
  • Louise Michel (1830 – 1905) : militante anarchiste et figure majeure de la Commune de Paris. Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement anarchiste.
  • Maria Montessori (1870 – 1952) : Elle est internationalement connue pour la méthode pédagogique qui porte son nom, la pédagogie Montessori.
  • Berthe Morisot (1841 – 1895) : artiste-peintre française liée au mouvement impressionniste.
  • Anne de Pardieu (1869 – 1926) : artiste sculpteur française. Née Anne de Chardonnet, elle était la fille de Hilaire de Chardonnet, ingénieur bisontin inventeur de la soie artificielle.
  • George Sand (1804 – 1876) : romancière et femme de lettres
  • Simone Signoret (1921 – 1985) : actrice française
  • Marguerite Syamour (1857 – 1945) : née Marguerite Gagneur. Sculpteur engagée dans la défense de la République (laïcité, féminisme et pacifisme).
  • Jeanne-Antide Thouret (1765 – 1826) : une religieuse française, fondatrice de l’ordre des « Sœurs de la Charité de Besançon ».
  • Sophie Trébuchet (1772 – 1821) : mère de Victor Hugo.
  • Elsa Triolet (1896 – 1970) : femme de lettres et résistante.
  • Suzanne Valadon (1865 – 1938) : peintre française. Elle est la mère du peintre Maurice Utrillo.

Et le lendemain dans l’Est Républicain (9/03/2012) :

Retour de la statue du marquis de Jouffroy d’Abbans

Matinal le marquis. Les employés de la ville aussi. La statue a été réinstallée dès 5h30 du matin ce mardi 6 mars.
Voici donc le plus photographié des Bisontins en villégiature — le temps des travaux du tram — sur le quai de Strasbourg. Il se trouve quelques mètres de son emplacement original (voir la vidéo). Dans deux ans, il trouvera une place définitive.
Sur le nouveau pont Battant ? Pas gagné. La papa du marquis — le sculpteur Pascal Coupot — devra pour cela donner son accord.

Faut dire qu’il a eu chaud le marquis. Il a bien failli passer deux ans au fond d’une cave. Rappel ici et des épisodes précédents.

Heureusement, le charme du charismatique marquis, semble n’avoir pas souffert de ce petit déménagement :

À lire sur le Net

JacquesMan, super héros bisontin

Une fois n’est pas coutume, pas grand chose à lire ici… mais de l’audio à écouter.
Ceci est la chronique que j’ai faite sur Radio Bip pour « La Seule Émission qui n’a pas de Nom » de ce lundi 5 mars.
L’intégralité de l’émission se trouve ici. Je ne saurais trop vous conseiller de l’écouter sans modération. Ça gratouille, ça décape, ça ose et ça se lâche. Bref ça change du formaté et ça fait du bien un peu de délire radiophonique.

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Le montage de l’interview dont il est question durant la chronique :

VIDÉO : Super Rebelle alias Christophe Alévêque en campagne au Marulaz

Voilà, c’est comme ça que j’ai appris la venue de Christophe Alévêque ce vendredi soir au bar « le Marulaz » à Besançon.

Je n’étais pas bien au fait de son personnage de « candidat libre » à l’élection présidentielle. J’y suis donc allé sans trop savoir à quoi m’attendre. Concept étonnant : bar politique décalé, mi-spectacle, mi-débat plus ou moins sérieux avec le public. Au final, une chouette soirée gratuite (le prix des consommations) avec un sacré comédien au talent d’improvisation épatant. Voici une bonne partie du spectacle/meeting (comment appeler cet objet étrange ?) en vidéos.

A lire, cet article de l’Est Républicain. On y apprend notamment au sujet d’un sondage évoqué durant la soirée :

Une agence de communication a été employée, et un sondage effectué. Les conclusions sont sidérantes, et apportent de l’eau au moulin du trublion. « Ce que j’appellerais le clan des non-adhérents, autrement dit tous ceux qui ne sont en rien intéressés par les discours, représente 40 % de la population. (…)
Toujours selon ce sondage, 18 % de la population se déclareraient prête à s’engager derrière un candidat pas éloigné du profil de Super rebelle son (anti) héros sur scène.

A savoir : durant toute sa « campagne », Christophe Alévêque est filmé. Un reportage sera diffusé sur France 5 le 8 mai prochain.

Christophe Alévêque présentera son spectacle « Super Rebelle » le mercredi 7 mars au Petit Kursaal.

Les vidéos

L’intro :

Le meeting (Besançon à l’honneur) :

Pourquoi cette candidature ? :

Une ou deux autres vidéos seront publiées ce week-end. Notamment l’échange avec le public. Revenez donc ! A suivre…

Pour aller plus loin :

Le député Grosperrin contre les archaïsmes… tout contre

Le choix d’une image n’est jamais tout à fait anodin…

Jacques Grosperrin c’est le député UMP sortant de la deuxième circonscription du Doubs. À l’Assemblée nationale, il est membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation. Le monsieur est également « Secrétaire national chargé des politiques éducatives » à l’UMP.

Il connaît bien le terrain M.Grosperrin. Enfin… il connaît bien le dojo (judoka émérite) et les bancs de la fac puisqu’il est professeur agrégé d’Education Physique et a enseigné à l’Université de Franche-Comté.
D’ailleurs Jacques Grosperrin aime à jouer sur le registre « je sais ce que c’est d’enseigner ». Ça lui confère une certaine légitimité pour faire la leçon sur l’éducation. Il diffère de l’archétype de l’homme de droite venant du secteur privé et tapant sur « le gros mammouth et les vilains enseignants fonctionnaires qui coûtent cher et sont toujours en vacances« .  Non, Jacques Grosperrin se présente comme quelqu’un qui connaît bien le système éducatif puisqu’il en est lui-même issu. Du pain béni pour l’UMP. Et tant pis si le métier d’instit ou de prof en collège est bien différent de celui de professeur de fac qu’a exercé M.Grosperrin. Ça il feint de ne pas s’en rendre compte. À moins qu’il y croie vraiment… ce qui serait très inquiétant.

En tout cas, Jacques Grosperrin aime parler d’éducation :

C’est donc M.Grosperrin qui est envoyé au charbon par l’UMP lorsqu’il s’agit de déposer des propositions de loi qui chatouillent les enseignants. Vous pensez bien, un enseignant…
Ce fut le cas en février dernier lorsqu’il a présenté un texte enterrant les IUFM (les instituts universitaires de formation des maîtres) et ouvrant habilement la voie au secteur privé pour former les enseignants. Tollé mais texte adopté.

Ce mardi 29 février, Jacques Grosperrin a publié sur son blog un billet dans lequel il salue avec enthousiasme le discours de Nicolas Sarkozy à Montpellier — discours dans lequel le Président de la République a interprété sa bonne vieille mélodie de campagne : l’air bien connu des « enseignants feignasses » . Ça plait toujours à un certain électorat ça.

Extrait :

« Comme l’a souligné Nicolas Sarkozy, si le nombre d’enseignants était le problème, nous devrions avoir la meilleure école du monde… « 

Moi ça m’épate cette puissance d’analyse. Ça montre bien qu’il faut être sacrément finaud pour être député. C’est pas donné à tout le monde ça. Tout devient tellement clair sous la plume de notre député-enseignant :

nous n’avons pas pas la meilleure école du monde -> réduisons le nombre d’enseignants -> ça ira mieux après

Tiens, comme Monsieur Grosperrin est également un sportif reconnu, il serait tout à fait pertinent de lui confier des fonctions du côté du sport justement. Pour le cas où Nicolas Sarkozy serait réélu en mai prochain évidemment. Évidemment.
Non parce qu’avec un tel esprit d’analyse, on gagne la prochaine coupe du monde de foot, assurément. On demande à M.Grosperrin un diagnostic et une solution… et bingo :

notre équipe de France n’est pas la meilleure du monde (loin s’en faut) -> réduisons le nombre de joueurs -> à 5 ou 6 ils seront vachement plus efficaces

CQFD

Autre extrait du billet de M.Grosperrin sur le fait que Nicolas Sarkozy veut que les professeurs travaillent plus longtemps dans leurs établissements en échange d’une prime en euros :

« (…) De nombreux Français aimeraient qu’on leur fasse une telle suggestion. Cette application concrète du fameux ‘‘travailler plus pour gagner plus ’’ résulte d’un souci de progrès qui ne peut rebuter que les esprits étroits et sclérosés. »

(Claude Allègre, sors du corps de ce député !)

« Je partage entièrement l’opinion de Nicolas Sarkozy quand il s’élève contre ‘‘le corporatisme’’ et contre le ‘‘collège unique’’, prônant l’autorité du ‘‘maître’’. Il n’est pas inutile non plus de rappeler que l’autorité n’est pas un mot tabou ! »

Sous-entendu : vous comprenez, tous les profs sont des gauchistes soixante-huitards. Ils ne savent plus faire preuve d’autorité envers leurs élèves. Et pendant qu’on y est, les gosses sont des sauvageons de nos jours ma p’tite dame.

Et pour terminer :

« À l’heure où la concurrence mondiale est impitoyable, la qualité de l’enseignement doit être à la hauteur du défi et passe par l’apprentissage dans la discipline. Nicolas Sarkozy incarne la modernité et la lutte contre les archaïsmes. »

Pan ! Vlan ! Paf ! Ça c’est pour les syndicats et tous les vieux gauchos qui polluent l’Éducation nationale. Non mais !

Une p’tite photo ?

Bon. C’est pas tout ça, mais un billet de blog ça s’illustre. Et quoi de mieux que la photographie d’une salle de classe dans un billet sur l’éducation ?
Pour illustrer son soutien à Nicolas Sarkozy dans sa lutte pour la modernité et contre les archaïsmes, Jacques Grosperrin aurait pu choisir ceci :

Mais non. Ils ont l’air trop dissipés ces gamins.

Alors cela ?

Arf… non. On voit une marque. On est bien loin de l’uniforme là.

Ou bien ça ?

Non, non… trop d’élèves. Ne pas inquiéter nos électeurs.
Ils ont des petits-enfants tout de même…

Non ! Non ! Non ! Ces classes-là ce n’est pas ça l’école que l’UMP souhaite vendre à son électorat. Alors Jacques Grosperrin a trouvé LA classe parfaite. La mieux à même d’illustrer son combat pour « la modernité et contre les archaïsme » :


Ça c’est une vraie classe ! Une bonne vieille classe de l’école d’autrefois. Celle de la Guerre des Boutons et de la nostalgie de mamie Ginette.
Une classe avec des pupitres en bois, des petits encriers et des plumes Sergent Major. Une classe avec de vrais tableaux noirs parcourus des pleins et des déliés tracés à la craie par un véritable maître comme on n’en forme plus de nos jours (saleté d’IUFM). Un maître avec une baguette, une blouse grise et toute une collection de maximes.
Dans les pupitres, il y a sans doute d’anciens livres de géographie dans lesquels on apprenait les chefs-lieux et les numéros des départements par cœur. Ah ! on savait préparer les petits Français à la vraie vie à l’époque. Aujourd’hui les gosses apprennent peut-être à mettre en relation des documents (cartes, textes, chiffres) et à les analyser, mais sont-ils seulement capables de dire que la voiture immatriculée 62 qui est là — juste devant le véhicule parental — vient du Pas-de-Calais, chef-lieu Arras, production agricole de chicorée, orge, betteraves ?

Cette photographie choisie par M.Grosperrin pour illustrer son billet, n’a rien d’anodin. Au mieux c’est un lapsus révélateur. Au pire c’est un choix délibéré.
C’est le choix d’un fantasme. Le fantasme nostalgique d’une école qui n’existe plus parce que le monde lui aussi a changé.
Le fantasme de l’uniforme, des garçons d’un côté et des filles de l’autre. Le fantasme du maître assis derrière son bureau et de l’élève que l’on remplit d’un savoir transmis mécaniquement. Pas besoin de pédagogie pour ça. Pas besoin de formation non plus. Juste des connaissances disciplinaires.
Cette classe, c’est le fantasme de l’éducation du claquement de doigts, du « y’a qu’à faire comme ça », comme avant. C’était bien avant. C’est toujours bien dans les souvenirs de mamie Ginette.

Mais d’où vient cette photographie ?

Elle vient d’un site faisant la promotion du tourisme en Bretagne. Ce site nous suggère de visiter le musée de l’école Bothoa dans les Côtes d’Armor.
En voici le descriptif :

Dans l’ancienne école du bourg de Bothoa, dans les Côtes-d’Armor, retrouvez l’ambiance à la fois studieuse et nostalgique d’une salle de classe rurale des années 1930 : pupitres de bois ciré, odeur de craie et d’encre violette. Retrouvez la dictée, la morale, le calcul ou l’écriture à la plume. Dans une salle de classe, visitez l’exposition consacrée à l’école de Bothoa : photos de classe, film réalisé dans l’école en 1962, diplômes… La deuxième classe a été transformée en salle d’expositions temporaires. Au fond de la cour, se dresse la maison de fonction des maîtres : on y a recréé le cadre de vie de la première maîtresse qui habita les lieux de 1931 à 1947. Parmi ses objets et son mobilier, vous êtes plongé 80 ans en arrière.

80 ans en arrière, dans une classe vide donc. Les archaïsmes c’est mal n’est-ce pas Monsieur le député ? La modernité… vous disiez ?

Tiens au fait, Monsieur Grosperrin, pour visiter cette douce école-musée, le saviez-vous ? Il faut payer :

Pourtant c’était une école publique autrefois l’école de Bothoa. Tout se privatise de nos jours… Mais c’est pour le bien de l’éducation n’est-ce pas Monsieur Grosperrin ? C’est ça la « classe ».

Pour aller plus loin :

Un roi débonnaire

Le conte qui suit n’est pas de moi. Son auteur est la surnommée « Nisou » qui avait déjà écrit le texte « juste quelques mètres » que j’avais publié en janvier dernier.
Voici donc ce conte. Il s’agit d’un pamphlet et comme tous les pamphlets, il plaira à certains et déplaira à d’autres. Je le trouve pour ma part très joliment écrit.

Il était une fois un roi débonnaire qui vivait sur un royaume tout de vieilles pierres douces et polies à l’abri de grands arbres, la vie s’écoulait paisiblement des deux côtés de la rivière, sans aucun ennemi héréditaire, nul cataclysme naturel ou guerrier à craindre.

Le peuple parlait surtout des saisons pour se plaindre, trop chaud, trop froid et en accusait parfois les services du roi. C’était un peuple râleur mais pacifique qui, dans l’ensemble remettait sa confiance dans la chose publique qu’il avait choisie depuis un siècle. Attaché viscéralement à son royaume, il ne dédaigna jamais l’avenir, à sa façon un peu libertaire et frondeuse en préservant toujours farouchement son environnement unique et si précieux.

Son royaume était rond, environné de collines avec un cœur serti d’une rivière. Il était envié ailleurs, parfois moqué pour une certaine langueur.
Mais ce peuple chargé d’histoire et plein de bon sens savait prendre son temps. Il soupirait d’aise de rentrer dans son royaume quand il revenait d’ailleurs où la prétendue modernité avait rendu les cités grises et le peuple fatigué et essoufflé.

Un jour sinistre survint, que se passa t -il ? nul ne le sut, certains accusèrent une potion de fiel versée par un méchant conseiller, d’autres le sort jeté par une vouivre délestée de son diamant, ou peut-être les effets d’un vent d’automne pernicieux, bref le roi décida à la seconde qu’il fallait inscrire une œuvre pour sa postérité et imiter son cousin royal du royaume d’à côté.
Il décréta que les calèches ne menaient pas assez bon train bien qu’il ne les empruntait jamais, creusons une faille dit-il pour un long serpent sur rail qui fera ma fierté et qui amusera les sujets qui y seront transportés.
Le peuple intervint, le conseilla, voulut participer à ce projet d’envergure.
Que fichtre d’un peuple ignorant ! Je veux que l’on voit ce serpent, c’est ce qui est important et on le verra là au plus près du cœur serti du royaume.
Le peuple proposa, argumenta, le roi décida. Il se défit des sages conseillers qui lui barrait la route.
Il traça une longue cicatrice au milieu des vieilles pierres chargées de passé, fit arracher des arbres vénérables qui les avaient ornés et chasser hors des murs par des jets de pierre les oiseaux qui y nichaient. Voilà qui est mieux se félicita-t-il, table rase et boule de gomme, c’est pour le bien de mon peuple. Celui-ci gronda, mais le roi fit arrêter les manants, brûla leurs écrits et s’apprêta à rétablir en l’aménageant, l’ancien lieu des exécutions publiques. Il vida son coffre de pièces d’or, emprunta dans tous les autres royaumes, et leva de lourds impôts.
Son royaume si paisible fut mis sens dessus dessous par des travaux gigantesques dont il tenait informé jour après jour ses citoyens par le biais de jolis parchemins dorés. Le peuple murmurait et lui, répétait : tout cela est bon pour vous. Grand seigneur, il tenait des tribunes en personne pour expliquer, expliquer à ce peuple décidément rétif au progrès et ses conseillers au sourire figé approuvaient de la tête.

Seulement, le joli royaume perdait son âme jour après jour, à chaque coup de massue et à chaque mouvement de scie. C’est le cœur du peuple qui était assommé et découpé. Les indigents et impotents ne trouvaient bientôt plus de calèches, les oiseaux n’étaient jamais revenus et le vide s’installait, même le sieur Jouffroy avait été enlevé à l’amour du peuple, par jalousie sans aucun doute.

Le grand serpent fut enfin mis en route, drapeaux et oriflammes saluèrent son passage, entourés de curieux. Il fit vibrer rageusement les dernières vieilles pierres en les menaçant à son passage, transportant quelques goguenards partis se vider une pinte. Il passait et repassait inlassablement, rempli ou non d’un peuple pressé ou désœuvré à l’œil indifférent sur ce qui fut.
Les arbres replantés à la hâte pour consoler le peuple, avaient l’air alanguis de demoiselles maladives qui ne grandiraient jamais soutenus par de grandes béquilles et les passants baissaient la tête en pressant le pas sous les rafales d’un vent glacial ou d’un soleil de plomb. Dans la rivière mugissante, la vouivre attendait sa vengeance.
Les paroles d’un chantre esseulé qui rimait ses strophes avec beauté et progrès se perdirent à jamais dans le souffle du serpent.

Une indicible tristesse s’empara du royaume, un manque indéfini au-delà des yeux que seules les larmes peuvent combler. Le serpent transportait un peuple devenu aveugle des fantômes se reflétant dans le fleuve.

Un jour, le serpent s’immobilisa dans un dernier crissement comme par enchantement ou par panne de courant et de la sciure mêlée de sang de sève, des racines surgirent vengeresses et firent éclater les rails.

Dans sa retraite, le roi attristé par la mélancolie de son peuple retrouva sa bonté et leur demanda en toute humilité ce qui était bon pour eux.

Le Conseil municipal sur Internet : des élus bisontins prennent position

Techniquement tout semble prêt pour permettre la diffusion des séances du Conseil municipal de Besançon sur Internet. Comme je l’ai expliqué dans un billet récent, les séances sont d’ores et déjà filmées et retransmises en direct pour les personnes assises dans la salle des pas perdus, à quelques mètres de la salle du Conseil.
Le système vidéo mis en place est performant et le résultat est remarquable. Malgré cela, le maire de Besançon reste a priori défavorable à la diffusion du Conseil municipal sur Internet.
Une situation qui peut sembler absurde et qui — espérons-le — ne devrait pas tenir bien longtemps tant elle va à l’encontre de l’image tant vantée de « Besançon, ville @@@@@, ville numérique, ville toujours à la pointe des pratiques sur Internet.

J’ai souhaité contacter des élus bisontins afin de leur demander leur avis sur ce sujet. Voici les réponses recueillies. Elles sont toutes favorables à la diffusion du Conseil municipal sur Internet.
Merci aux conseillers municipaux qui ont accepté de répondre. Je compléterai ce billet, si d’autres conseillers désirent s’exprimer. Et pourquoi pas notre maire ? Il est possible de me contacter à cette adresse : besacontin@gmail.com

Fanny Gerdil-Djaouat (PS)

Je suis favorable à la diffusion des conseils en ligne ou en différé. Je pense que nous évoluons sur ce sujet au fil du développement technologique. Est-ce que cela rapprocherait les citoyens de la politique ? Pas certain car il s’agit lors des séances d’affirmer des postures. Le travail se fait sur le terrain, en commission ou en réunion. Le conseil valide un processus décisionnel long. Honnêtement, je ne suis pas sûre que cela passionnerait les foules mais l’exigence de transparence des citoyens est croissante et c’est un bon signe pour la démocratie. Ceci étant les citoyens ont la possibilité d’accéder au compte-rendu du conseil et aux délibérations. Mais c’est moins vivant…

Michel Omouri (UMP)

Je souhaite que M. le Maire revienne sur sa position vis-à-vis de la diffusion des séances du conseil municipal par internet.
Je suis favorable à la retransmission par le web, car il y a une incohérence sur l’attitude de la municipalité, sachant qu’en En 2011, Besançon a obtenu le label : Ville internet @@@@@. Ce label récompense les villes qui ont une politique qui permet à tous d’accéder aux nouvelles technologies et de s’approprier les Techniques de l’Information et de la Communication. Je pense que la vraie raison est que le Maire à une attitude pas sympa au conseil municipal vis-à-vis de son opposition, à savoir couper la parole systématiquement, lance des petites phrases… Cette stratégie à pour but de déstabiliser son interlocuteur. Si demain le conseil municipal est retransmis sur le web, alors on verra un conseil municipal de qualité ou chacun devra écouter l’autre. Les bisontins on besoin de connaître les décisions qui engage la vie quotidienne de chacun d’entres nous.


Philippe Gonon (MODEM)

Il est évident que je suis favorable à cette diffusion par internet des débats du CM et de la CAGB.
Pour avoir tenté de diffuser un CM à partir de mon Iphone, il y a 18 mois environ, je me suis attiré les foudres de JLF qui m’a menacé de me poursuivre. Déjà.
Mais je considère que cette diffusion serait un petit pas de plus vers une démocratie plus transparente et plus proche de nos concitoyens.
Notre maire livre là un combat d’arrière garde . Inéluctablement, il y viendra, d’autres collectivités locales comme la région de Franche-Comté, ont déjà franchi ce pas. C’est le sens de l’histoire.
Les Bisontins pourraient ainsi se faire une idée exacte de la facon dont se prennent vraiment les décisions les concernant, des idées que défend chaque groupe présent autour de la table du conseil et, aussi, de la facon dont se déroule parfois le débat municipal.
L’argument du cout , trop élévé, est un faux débat , ce serait une goutte d’eau dans le budget communication de la ville . Si l’on prend 3 postes : catalogues (384 K€), publications ( 228 k€) et publicité ( 34K€), la ville dépensera en com 646 000 euros en 2012. Certains estiment que la diffusion de 10 conseils par sur internet couterait 30 000 euros .
A bientot donc sur « www.debatsduCMdeBesancon.fr »


Elisabeth Mireille Péquignot (Nouveau Centre)

Je suis favorable à la diffusion sur internet des séances du conseil municipal de la ville de Besançon et j’avoue ne pas comprendre les réticences.
De quoi a-t-on peur ? Que le voile soit levé sur les pratiques actuelles du premier magistrat de Besançon, notamment, l’autoritarisme, l’arrogance, le déni de démocratie lorsqu’il refuse de répondre à une élue qui l’interpelle sur le lieu de fabrication du tramway bisontin et des moteurs qui vont l’équiper ? Alstom Ornans comme il l’avait annoncé ou pas Alstom Ornans ?
De quoi a-t-on peur ? Que le grand écart de notre bon Maire soit démasqué, lorsqu’il se déclare volontier social, généreux et humaniste mais ne fait rien pour empêcher l’expulsion d’une mère seule et son enfant par Grand Besançon Habitat pour un litige de 3000 euros, alors que dans le même temps il s’offre la rénovation de la salle du conseil Municipal pour garantir son confort et celui des élus pour la somme rondelette de 400 000 euros ?
De quoi a-t-on peur ? Que nos concitoyens jugent par eux-mêmes et sachent enfin comment sont véritablement gérés leurs impôts ? »
La ville de Dijon, à l’initiative de François Rebsamen, Maire de Dijon et Président de l’agglomération du Grand Dijon s’est déjà engagée dans cette voie. Les dijonnais peuvent ainsi vivre pleinement l’actualité de leur cité. Les enregistrements du Conseil sont accessibles depuis le site de la Ville de Dijon et ce pour une période d’un mois.
L’adoption de cet outil à Besançon donnerait l’occasion à la municipalité de passer des discours aux actes sur la question de la démocratie participative.
Le Maire de Besançon témoignerait ainsi de son attachement à la transparence, à la démocratie directe et participative.

Communiqué commun des élus bisontins du groupe Europe écologie / Les Verts

Nous sommes pour parce que si tous ceux qui ne peuvent être là, n’osent être là…regardent même 5 minutes, même pour faire la commère…c’est toujours pour nous une possibilité de rapprocher le fait politique et le fonctionnement de notre république des citoyen(ne)s qui la constituent.
Nous sommes pour parce que si ça empêche les élu(e)s d’y faire et dire n’importe quoi, si cela les incite à siéger plus régulièrement, c’est un plus.
Nous sommes pour parce que ça obligera tout le monde à être bon (dans la limite de leur capacité) et élèvera le débat. Et si ce n’est pas le cas, ça nous obligera à répondre et argumenter!

Béatrice Ronzi (PS)
Bien qu’étant dans la majorité, je suis pour la diffusion sur Internet du conseil municipal. D’autres grandes villes de France le font pourquoi pas nous? En espérant que cela réconcilie certains bisontins avec la politique. S’il y a certaines dérives des images, je trouverai cela dommage.
Après, je pense qu’il y a actuellement d’autres combats plus importants à mener que la diffusion du conseil municipal sur le net.

Martine Jeannin (Gauche Moderne)
Complètement favorable à la retransmission du conseil municipal de Besançon sur internet. Il faut vivre avec son temps ! Les bisontins (es) sont en droit de connaitre, sans se déplacer, la teneur des débats, après tout, il s’agit de grandes décisions les concernant à plus d’un titre : les budgets, les impôts, les grands chantiers, les constructions, La démocratie participative, si chère à notre maire mais pas toujours appliquée, trouvera par la retransmission du conseil municipal, son véritable sens. Dijon l’a fait, pourquoi pas nous.

Jean-Marie Girerd (UMP)

Je suis favorable à la diffusion des séances du Conseil Municipal sur Internet. Les séances du Conseil Municipal sont publiques, c’est un progrès pour la démocratie de pouvoir y assister à distance.
Cela permet en particulier à des personnes n’ayant pas la possibilité de se déplacer de pouvoir assister au Conseil Municipal.

Jean Rosselot (UMP)

Je suis 100% d’accord, cela fait des années que je demande au maire de l’organiser. Notre rôle à nous, opposants, est un rôle difficile et ingrat, et noble dans son essence: faire respirer la démocratie, c’est-à-dire assurer la confrontation libre, sincère et pertinente des idées.
Sur le plan juridique , vous pouvez même vous passer de l’autorisation car la Cour administrative d’appel de Bordeaux a décidé que la transmission sur internet des séances était légale.
JLF avait fait un scandale à Philippe Gonon qui transmettait en partie le conseil mais il avait tort !

Didier Gendraud (Société civile / Groupe Socialistes et Républicains)

Pour vous expliquer ma position, permettez-moi de citer Coluche » je suis ni pour ni contre, bien au contraire ».

Je ne crois pas que la démocratie gagne quoique ce soit à voir les conseils municipaux diffusés sur internet.
Plutôt que de militer pour que les bisontines et bisontins soient simples spectateurs d’une assemblée qui entérine un travail effectué en commission, je préfère agir pour que la démocratie participative -dont j’ai la charge à la municipalité- vive de mieux en mieux. En clair, je préfère de loin associer les bisontines et bisontins aux projets qui les concernent de près par le biais des Conseils Consultatifs d’Habitants, c’est le cas aujourd’hui -sans que cela soit encore parfait- dans plusieurs dossiers (je vous renvoie pour en savoir plus au BVV spécial qui paraît chaque année avant l’été), plutôt que de faire croire à plus de démocratie simplement en diffusant les images d’un conseil au cours duquel ils ne peuvent pas intervenir.
J’ai aussi en charge la citoyenneté à la municipalité et là je crois que le citoyen peut être plus éclairé en suivant les débats, les échanges qui ont lieu durant ces séances. Pour moi rien ne remplace la solennité de la salle du conseil où l’on peut inviter chacun et chacune à se rendre mais la diffusion internet représenterait une solution de facilité d’accès à nos travaux.
Enfin permettez moi aussi de réagir en homme de média (pour mémoire 10 ans à Radio France, 20 à France 3 et bientôt 17 à la Radio Suisse Romande), je crains que les 6h30 du dernier conseil municipal ne soit pas un programme très porteur en terme d’audience! Si le fond des sujets est intéressant, les joutes verbales sont parfois lassantes voire médiocres sinon désolantes. Chacun y joue son rôle et les acteurs sont souvent très loin de mériter un oscar! Un homme d’âge respectable qui assistait au dernier conseil municipal me faisait remarquer il y a quelques jours « les élus, vous êtes courageux, je n’ai pas tenu jusqu’à la fin! ».
Vous l’avez compris, la diffusion ou non du conseil municipal sur Internet ne me paraît pas une priorité, je n’y suis pas opposé mais je ne sais pas si le positif (une certaine éducation à la citoyenneté) l’emporterait sur le négatif (web spectateur passif devant des débats pas toujours dignes) et mes réelles préoccupations d’élu sont dans la recherche de l’efficacité pour tenter d’améliorer la vie de nos concitoyens.

VIDÉO : réunion d’information sur les travaux du tramway de Besançon

Ce lundi soir 27 février, se tenait au Centre Nelson Mandela une réunion d’information sur les travaux de la plateforme du tramway qui commenceront sur le secteur de Planoise dans les semaines prochaines.

Jean-Louis Fousseret, accompagné d’autres élus, a présenté le projet, les travaux et les conséquences qui vont en découler. Il a également répondu aux questions des personnes présentes sur place.

Yannick Olivier a eu l’excellente idée de faire ce que la communication du projet tram devrait nous offrir depuis belle lurette : une vidéo filmée lors d’une réunion d’information. Afin de permettre au plus grand nombre d’être informé.

Cette vidéo a été filmée depuis un smartphone. L’image n’est donc pas d’une grande qualité mais l’essentiel est dans les paroles. Bonne écoute et merci à Yannick pour cette excellente initiative que le maire a lui-même relevé et encouragé en fin de réunion.

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